Saturday, March 20, 2010
War Heroes #03 de Mark Millar et Tony Harris (Image) 2,99$
Arrivé à la moitié de l'histoire, la publication de War Heroes est interrompu pour le moment. La faute en reviendrait logiquement à Tony Harris tant son style réaliste, inspiré de photos qu'il prend de ses amis pour reproduire correctement les attitudes des personnages (l'un des grands point fort d'une série politico fantastique comme Ex-Machina) mais c'est en fait Mark Millar le responsable.
Son planning chargé de scénariste écossais en a fait une personnalité incontournable du microcosme du comics américain (il est même parodié sur Twitter par @NotMarkMillar). Tour à tour sauveur de l'économie par sa connivence avec le monde du cinéma (Wanted, Kick-Ass, Iron Man) et des histoires générant un rayonnement médiatique (Civil War, son annonce que Eminem voulait à tout prix jouer dans l'adaptation cinématographique de Wanted) ou destructeur par la prolifération de son impact dans les comics Marvel (Civil War et ses retard de publication). Personne ne peut ignorer l'écossais mais celui-ci semble ignorer qu'il a une série à finir.
War Heroes portait pourtant en son sein toute la controverse nécessaire à en faire un best seller ou au moins intéresser le New York Times : la drogue du super-héros confié à l'armée américaine. Des soldats boostés de pouvoirs surhumains en guerre contre les Talibans. Une histoire de jalousie et d'amitié entre frère. Ca aurait très bien pu se passer si la série avait été publié à un rythme normal (et non à une fréquence faisant passer Daredevil Father de Joe Quesada pour un mensuel).
Arrivé au troisième numéro la couverture révèle que rien ne se passe comme prévu pour l'armée. Tout se complique aussi pour le frère du héros national, mis en valeur par l'armée pour vendre son concept de soldats boostés, dont l'implication dans un traffic va le pousser à agir. Ce troisième numéro pose donc War Heroes à un carrefour où tout devra changer pour arriver à une conclusion satisfaisante, happy end ou non. Lâche, les décisions du "héros" seront aussi déterminate car à trop vouloir être un anti-héros il est toujours poussé par son entourage, tout aussi inintéressant que lui, à travers le platane et droit dans le mur de derrière. Se révéler comme un personnage intéressant à la moitié de l'histoire quand seul l'accroche de l'histoire et le nom des auteurs vous fait acheter la série, c'est signe d'un malaise.
Les défauts de War Heroes sont pathologiques pour Mark Millar. Le dessinateur de choix qui l'accompagne ne parvient pas à faire oublier le manque d'investissement de l'auteur dans son histoire. En comparaison, le rêve de nerd qu'était 1967 était beaucoup plus jouissif tout en étant foncièrement anecdotique. War Heroes a tout pour décoller mais reste clouer au sol par une publication hasardeuse et un scénariste parti aux quatre vent, désormais incapable de se poser sur un seul projet. Les lecteurs du TPB apprécieront donc surement beaucoup plus la totalité de cette histoire quand ils la découvriront en une traite que dans ces conditions chaotiques.
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