Saturday, March 20, 2010

Shaolin Cowboy #05 de Geoff Darrow (Burlyman) 3,50$


Au contraire de War Heroes, Shaolin Cowboy est une histoire dont la publication, plus qu'erratique, n'a aucune espèce d'incidence sur la lecture. Qu'importe le scénario. Toutes les personnes qui vous diront lire ce comics pour son "histoire" sont les même qui défendent leur lecture de Playboy en mentionnant qu'on y trouve de très bons articles (ceci étant, il y avait de très bons articles musicaux dans le magazine porno que j'achetais ...). Shaolin Cowboy n'a pourtant rien de commun avec le magazine de Hugh Effner à moins que l'on m'ait mentis et que la PlayBoy mansion soit un lieu de repos pour des extra terrestres adepte du Zen en quête de vengeance contre un guerrier Shaolin perdu dans l'Ouest.

Résumé comme tel, Shaolin Cowboy ne semble pas avoir de sens mais c'est bien là tout l'intérêt de l'histoire conçu par Geoff Darrow (Big Guy, Hard Boiled et collaborateur des frères Wachowsky sur Matrix pour la conception de leur univers), un prétexte géant pour dessiner un affrontement titanesque entre un débonnaire asiatique d'une force surhumaine et des ennemis qui lui en veulent tous pour d'obscures raisons. Il y a quelques numéros (parus il y a maintenant deux ans), le Shaolin Cowboy devait affronter une horde de brigands venus se frotter à lui pour collecter la prime qui a été mis sur sa tête, mené par un crabe l'accusant de parricide lors de sa visite dans un restaurant de crustacé.

Nous sommes aujourd'hui en 2010 et j'ai finalement pu lire ce cinquième numéro paru en 2006. Le suivant est paru l'année suivante et ainsi de suite. Une vitesse de fourmis qui ne nuit en rien à la lecture tant les planches de Darrow sont de véritables merveilles. Dès la première double page, le héros se propulse à travers une montagne, accompagné de sa fidèle mule, narrateur bavard des évènements et de tout ce qui lui passe par la tête, tandis que deux extra terrestres insectoïdes leur font face dans les airs, en position de combat. Chaque pierre, projetée dans les airs, est représenté avec la plus grande minutie. Ainsi, si Darrow ne prête pas attention au réalisme, il se souci de l'exactitude des éléments du décors pour que son univers soit remplis de détails humoristique.

Dans leur chute les bagages du Cowboy s'ouvre et laisse sortir un bébé d'une valise. Rattrapé juste à temps par la mule, celle-ci se retrouve opposé aux deux monstres sur la crête de ce qui se révèle être le museau d'un monstre gigantesque mesurant deux pages. Avalé par le monstre, notre maitre du kung-fu doit maintenant survivre dans l'intestin de la bête en pagayant avec deux tronçonneuse accrochées à un bout de bois. Ah et j'oubliais de préciser qu'une ville gigantesque trône sur le dos du monstre géant où se déroule maintenant l'action (dessus et dedans). Violent et absurde, l'univers de Geoff Darrow vaut pour sa richesse graphique dont l'inventivité se retrouve, non dans les échanges ou le but, mais le déroulement des évènements. L'histoire n'est donc pas ignoré mais comment la raconter sans se passer de l'illustration? Raconté par un autre auteur, elle n'aurait pas la même richesse débridé qui habite ce mélange de Kirby, Gotlib et Druillet. Il n'y a pas d'auteurs similaires à Geoff Darrow et il n'y a pas d'univers semblables à celui de Shaolin Cowboy. Tout se résume en ces termes et justifie l'attente, la recherche et la dégustation incessante de ces planches.

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