L'impact de Batman Year One ne pourra jamais été reproduit sans que cela empêche des auteurs de talents de proposer leurs visions de Batman. Sans plus d'introduction qu'il n'en est nécessaire pour un personnage aussi connu que Batman, Paul Pope trempe son personnage dans le mystère d'un Gotham City Owerlien où les ennemis ne portent des masques que pour se protéger et préfère se cacher derrière la loi et le pouvoir pour venir à bout de la légende urbaine du guerrier chauve souris.
En cela, Batman Year 100 se rapproche de la première année d'activité de Batman écrite par Frank Miller et David Mazuccheli quand la corruption grignotait Gotham City et que Gordon et Batman était les seuls rempart contre la folie de l'humanité courant à sa perte. Cent ans plus tard, les rues de la ville sont toujours aussi oppressantes et l'intelligence et l'agilité de Batman semble toujours aussi vaines. Paul Pope n'a pourtant pas oublié que malgré la folie et la violence qui habitent les rues, la présence d'un monstre de muscle déguisé sous un costume gris et noir, volant presque entre les immeubles, est toujours aussi effrayante, faisant de Batman un spectre dans lequel on ne veut pas croire.
C'est dans la folie même du personnage et son incroyable détermination que se précipite l'incrédulité de ses ennemis, impatient de se voiler les yeux et d'ignorer ce clou perdu dans rouages acérés de leurs machinations. A la fois futuriste, irréel et enracinés dans tout les fondamentaux du personnage, le Batman agé de 100 ans se cache derrière tout les influences de la jeunesse et de la vivacité d'un Paul Pope toujours aussi inspiré une histoire à la fois proche des origines et aussi très moderne.
L'auteur a scruté tout les facettes du personnage, tout ce qu'on lui a fait, tout ce qu'on lui a apporté. La folie, les gadgets, ce caractère intraitable, pour le rendre encore plus insaisissable pour ses ennemis et presque humain devant ses alliés, une femme médecin - complice indispensable, sa fille - Oracle dont l'usage des jambes n'a jamais été volé par un Joker, auquel on ne fait qu'allusion, un Robin dévoué mais déterminé et un Gordon en tout point identique à son ancêtre - intègre, ingénieux et intraitable. Tout n'est pas que Batman, obscurité et violence. Les habitants de Gotham City usent intelligemment de leurs bulles tandis que Batman frappe, saute et suent silencieusement, réservant chaque mot pour ne garder que l'essentiel et ne rien révéler de sa véritable identité, de ses faiblesses ou de ses inquiétudes. Bill Finger et Bob Kane aurait bien du mal à reconnaitre leurs créations derrière les traits acérés de ce justicier transformé par l'évolution du paysage urbain. Il est pourtant bien là ce personnage insaisissable mais grâce à l'intelligence de Paul Pope il semble revivre. Pas de ride, pas de perte de souffle, pas de surpoids. Batman ne viellira jamais et continuera de vivre dans les pages tant que des auteurs aussi talentueux animeront chacun de ses pas.
Sunday, March 28, 2010
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