Saturday, March 20, 2010

Scalped - High lonesome de Jason Aaron, R.M. Guéra, Davide Furno et Francesco Francavilla (Vertigo) 14,99$


Une hyperbole en guise de citation sur la couverture attirera surement les petits sourires en coin des plus méprisants. De ceux qui n'auront pas encore ouvert ce volume de Scalped. De ceux qui ne connaissent pas encore Scalped. De ceux qui ne connaissent pas encore Jason Aaron.

"One of the b est comics ever created"
- Philadelphia Daily News
C'est vrai. Scalped est l'un des meilleurs comics à l'heure actuel. L'une des séries les plus intenses. Jason Starr, l'un des auteurs de roman noir américain les plus en vue, le dit lui-même en introduction en comparant Scalped aux meilleurs histoires d'Elmore Leonard (Punch Créol, que tout le monde connait sous le nom de Jacky Brown au cinéma, Get Shorty). Aaron en récupère le gout pour les histoires personnels. Les personnages soutenues par des histoires de coeur, de cul, de coup de couteau. Des petits histoires qui creusent la profondeur des personnages et vous donne envie de les voir vivre pendant encore quelques lignes, aussi con, dégueulasse, stupide ou corrompu soient ils.

Ce nouveau volume fonctionne de la même manière. Chaque numéro détaille la vie d'un personnage introduit dans les volumes précédents et leur donne toute la profondeur qu'il ne méritait pas, sale connard et pauvre vieux manipulateurs qu'ils sont, pour que nous ne les regardions vivre sur une page et que nous ayons envie de suivre encore et encore leurs histoires. Celles-ci sont liés à la vie de la réserve indienne dans laquelle le nœud de l'histoire se déroule. Deux agents du FBI tués il y a une vingtaine d'année. De l'amour, du sang, des trahisons et de la corruption. Un agent du FBI infiltré laisse filer son enquête et s'effondre dans les caniveaux de la réserve. Pendant ce temps, les acteurs bougent et s'activent de toute part. Font valoir leur droit à ne pas être que de seconds couteaux. Il n'y en a pas véritablement dans Scalped car chacun mérite son heure de gloire, un peu de passion pour leurs vies maudites dès leur naissance.

Comme le disait Ed Brubaker dans l'introduction du quatrième volume, les personnages de Scalped sont tous perdus d'avance. Les cinq histoires de ce volume le prouve encore et encore mais l'espoir subsiste...

La chance d'Aaron est aussi d'être entouré de dessinateurs habités par la ville et les personnes qu'ils dessinent. Au nombre de trois, leurs styles s'adaptent à chacune des histoires. Rien n'est exagéré dans les traits qu'ils donnent à Wesley Willeford, Baylis ou Diesel. Ce sont des figures familières sans être des caricatures dont la personnalité s'échappe de chacun de l'une de leurs actions. On lit la douleur sur leur visage, les sourires forcés ou les mines inquiètes déguisés derrière un visage fermés, prêt à recevoir les coups que la vie leurs assènent continuellement, comme si tout cela n'était qu'un long match avec Mike Tyson qui ne s'arrêterait jamais.
A la fin du volume on peut déjà sentir l'histoire tendre vers sa conclusion. Je ne vous encouragerais pas à vous plonger dans Scalped avant qu'il ne soit trop tard car les recueils resteront toujours là, à attendre que de nouveaux lecteurs découvrent l'un des chefs d'œuvres du roman noir moderne. Scalped n'est pas l'un des meilleurs comics jamais crée. Scalped est l'un des meilleurs romans noir qui a jamais été mis en image.

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