Sur la recommandation d'un ami qui m'avait parlé du musée d'art moderne de Londres, le Tate Modern, j'ai trainé mes pattes difficilement là bas. Pas que j'avais des reticence a visiter le musée mais que j'ai eu un mal fou à le trouver. En fait de passer par le devant, j'ai, sans le vouloir, contourner le musée et suis passé par la sortie qui donne sur de petites rues perdus entre des immeubles de bureau et un grand hôtel. Le bâtiment en lui même est un grande usine faite de brique rouges. Comme si on avait utilisé une ancienne prison pour y coller des œuvres d'art. L'entrée que j'ai ensuite emprunté était a coté de celle du personnel, dissimulé derrière l'entrée des voitures. A croire, l'espace d'un instant, que personne ne voulait que je trouve ce musée.
Puis, une fois arrivé devant la véritable entrée, je me suis rendu compte qu'il suffisait de continuer un peu sur les quais pour la trouver. Passé cette première impression ridicule je me suis donc dirigé vers les portes gigantesques du bâtiment. Sa présentation extérieur fait cependant passer Beaubourg pour un temple de la Rome antique. Une fois à l'intérieur par contre je n'ai plus eu qu'à ravaler toute mes critiques tant l'installation moderne et le vaste hall qui m'accueillait convenait parfaitement à accueillir le public d'un musée d'art moderne. Rien a voir avec le hall de Beaubourg où il est difficile de se repérer.
Le prix des expositions était par contre assez élevé puisque j'ai déboursé 15£ pour les deux expositions en cours. Par contre, ce que je n'avais pas prévu, c'est que quatre autres sont totalement gratuites et représentent un trésor inestimable pour mes petits yeux avides mais vierge de toute grande expérience de visite de musée. Jusqu'à présent je me suis toujours contenté de regarder avec un minimum d'attention les pièces exposés dans les musées français que j'ai visité, n'y trouvant jamais mon compte ou me sentant mal à l'aise dans cet environnement. Le Tate Modern m'a fait totalement changé d'avis à ce sujet.
J'ai donc décidé une fois le début de mon exploration soldé par des découvertes marquante de noté dans mon carnet toutes les références des œuvres que j'aimais pour ensuite les présenter brièvement et inviter mes quelque lecteurs a visiter eux aussi ce lieu.
Les peintures suivants se trouvaient dans la partie réservés aux peintres surréaliste et dada
La vertu noire de Roberto Matta Echaurren
J'ai été frappé par la ressemblance entre le style et l'atmosphère des premiers travaux de Dave McKean et celui de ce peintre. L'univers fantastique y est similaire et le jeu des couleurs sombre se retrouve aussi en échos. Surement une influence majeur de l'artiste britannique.
Les transparents (traduit en anglais "The Invisibles") de Yves Tanguy
Autre influence propable d'un autre britannique, Grant Morrison, auteur de la série The Invisibles. Lee style autant que la citation qui accompagnait la toile m'ont frappés puisque ce titre est définit comme étant "that escape normal understanding". Une définition rappelant l'absurde et la folie dont sont infectés les personnages qu'écrit Morrison.
Masks survive de Franz Roh
Un collage réalisé par cet auteur allemand dont le style m'a fait penser aux premiers flyers de concert Punk et Hardcore. Le style n'a bien sur rien à voir mais j'ai tout de suite pensé au travail de Raymond Pettibon, artiste qui a profondément marqué les visuels de cette époque et qui a travaillé notamment avec Black Flag puisqu'il en était un membre de la première heure.
Forest and dove de Max Ernst
J'ai été marqué par le style utilisé par l'artiste pour la colombe aux traits rouge caricaturaux et rectilignes (à l'opposé de l'image même de la colombe qui se veut un harmonieux symbole de paix) en opposition totale à la forêt qui toise totalement le reste et évoque des formes animales et monstrueuses. A noter qu'une exposition sur Max Ernst est en cours au Musée d'Orsay.
La famille du peintre de Giorgio De Chirico
Présenté à l'entrée de cette exposition, j'ai été marqué par l'aspect fantastique des personnages composés de formes géométriques. En revoyant cet oeuvre je note aussi l'enchevêtrement de sorte d'armoire qui composent le personnage blanc et me rappellent les Merzbau de Kurt Schwitters (transformé ensuite en Merzbow par le japonais Masami Akita pour son fameux alter ego noise / ambiant).
Henri Matisse par Andre Derain
Un peintre en peint un autre avec une touche expressionniste tout en usant des couleurs qu'affectionne l'artiste. Beaucoup moins marquante dans le format ridicule que l'on trouve sur internet (le Tate Museum a tout de même le mérite de proposer ces illustrations pour toutes les pièces de sa collection), j'ai un peu de mal a retrouver ce qui m'avait marqué dans ce tableau au point de le noter mais je vous encourage a faire le voyage pour la découvrir par vous-même.
Letter to my son de Asger Jorn
J'avais noté sur mon carnet le nom du Timide orgueilleux mais en redécouvrant ce tableau sur le site du musée je pense m'être trompé de référence et préfère donc mettre en valeur celui-ci. Les couleurs et le style enfantin que les adultes ne sont pas censés maitrisés et parfaitement aboutis. C'est peut être là l'exemple type de l'oeuvre que les plus détachés de l'art moderne ont du mal a appelé de l'Art mais au delà des débats stériles comme ceux-là je pense surtout que ce que dégage ce tableau n'aurait pas pu être obtenu autrement qu'en prenant cette approche presque primitive, d'où se dégage une véritable vie, dans les mouvements des coups de pinceaux, et dans l'expression même de quelconque fantasme propre a l'artiste.
L'arbre de fluide de Jean Dubuffet
Encore une fois, le rendu internet est bien loin du choc frontale de l'oeuvre physique. Il faut donc bien se pencher sur son écran pour voir les lignes de cette peinture et comprendre à quel point le terme de "fluide" est approprié. D'après ce que je me souviens de la description, Dubuffet n'a usé d'aucun fluide corporel pour le réaliser mais on serait en droit d'en douter. De plus, la représentation de cet enfant grotesque en serait d'autant plus justifié par l'utilisation d'un mélange de peinture et de fluides provenant de l'artiste même. Il n'en reste pas moins que les veines de peintures de cet œuvre en font un tableau remarquable.
Saturday, September 05, 2009
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