Friday, September 04, 2009

Pineapple express de David Gordon Green


Dans son interview au Daily Show, Seth Rogen et Jon Stewart parlait des stoner movies (les films de et sur les fumeurs de joints). C'est un genre qui n'a pas l'air d'être très bien qualifié mais dans lequel on retrouve surement "How high" avec Method Man et Redman, Clerks pour ses deux personnages de dealers génialement crétins : Jay & Silent Bob ou les films de Cheech & Chong. Or, bien que j'ai entendu parler de ces derniers (l'un d'eux figure même en featuring sur l'album "Follow the leader" de Korn) je n'ai encore jamais vu aucun de leurs films et j'en resterais surement là pour toute l'éternité. Pineapple express, bien que beaucoup plus moderne (Up in smoke date de 1978) et beaucoup moins centré sur la consommation de drogue que ce que j'ai compris du scénario des films du duo, n'est pas une réussite.

C'est même une assez grosse déception vu la foi que je mettais dans Seth Rogen. Je détestais les comédies américains de jeunes avant de connaitre cet acteur et il m'a donné envie de voir des films de ce genre. Attachant et doté d'un solide répondant, il l'est beaucoup moins quand on le lâche en roue libre dans un scénario (pourtant écrit par lui et Evan Goldberg).

Le début du film où on le voit distribuer des assignations à comparaitre est pourtant très drôle. Rogen se déguise et se fait haïr de toutes ses victimes tout en fumant des joints au volant et en appelant des stations de radio pour participer à des débats. Sa petite amie, une ravissante lycéenne, semble lui poser un petit problème puisqu'elle insiste pour qu'il rencontre ses parents mais ce n'est là qu'un élément mineur du scénario. Le second rôle majeur est tenu par James Franco et c'est son personnage de dealer crétin au grand coeur qui va pousser Rogen dans un enfilement de dialogues où il tente de les sauver d'un gros dealer qui tiens a s'assurer que le personnage de Rogen ne parle pas du meurtre que le dit gros dealer a commis chez lui avec une femme flic.

Rogen n'est d'ailleurs pas non plus très malin mais tente de faire du mieux qu'il peut avec ses pôtes accrocs de la fumette dont la durée d'attention est celle d'un poisson rouge sous speed. Le reste du casting n'est pas moins atteint de ce déficit de l'attention, de même que le réalisateur qui s'endort sur ses scènes pendant que les dialogues durent en longueur puis décider de brusquement passé à autre chose. Les dialogues ne sont donc pas aussi savoureux que ceux de The 40 year old virgin où Rogen improvisait avec Paul Rudd, devant un jeu vidéo, un échange mythique autour de "You know why I know you're gay ?".

Aucun des échanges de ce film n'arrive à la cheville de ce moment et les meilleurs répliques sont donc perdus au milieu d'autres totalement anecdotique. La fin du film est d'ailleurs révélateur de ce désastre puisque tout s'essoufle après une scène d'action comico / héroïque très drôle lors d'une discussion dans un diner ou le trio rigole bêtement sur leur amitié et leur envie de rester des copains pour la vie. Oooooh ! Bourré de bons sentiments, attachant mais aussi très chiant par moment, l'heure et demi du film passe un peu difficilement au bout d'une heure de tâtonnement jusqu'à une conclusion qui laisse de nombreuses questions en suspends. Fumer avant de voir ce film ou alors dites à Seth Rogen de moins fumer ? Je ne sûr de rien pour être honnête mais ce film m'a aussi confirmé toutes les raisons pour lesquels je n'ai vraiment pas envie de commencer à fumer quoi que ce soit.

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