Thursday, September 03, 2009
Parking de Chung Mong-Hong
Poursuivi par la malchance ou par le destin, Chen Mo est condamné à passé sa nuit devant un bloc d'immeuble en compagnie d'un mystérieux coiffeur pour retrouver le propriétaire de la voiture garé en double file qui empêche la sienne de sortir. D'une petite tranche de vie banale, Mong-Hong Chung (réalisateur et scénariste) extrait une collection de quotidien bousculés qui se retrouvent au même endroit, le même soir, et tente de donner un nouveau sens à leur existence interrompu par de mauvaises décisions.
Pourtant conduit par un réalisateur / scénariste dont c'est ici le premier passage au film de fiction (après un documentaire, des courts métrages et des publicités), Parking excelle en rendant ce voyage entre les tranches de vie de chacun fluide malgré les différences d'émotions de chaque tableaux. Violent, tragique et tendre, il évoque par moment le chef d'œuvre d'Eric Khoo, "Be with me", par cette rencontre de destin tragique dont l'humanité profonde se révèle dans les situations les plus désespérés, comme celle de cette fille aux parents décédés, élevés par un grand père et une grand mère qui se berce encore de douces illusions sur le retour possible de son fils; exécuté il y a six ans après un enlèvement qui a mal tourné.
Parking évite pourtant le case du larmoyant grâce a une réalisation qui se concentre sur les mouvements subtiles des personnages qui trahissent le mieux leur état d'esprit. Lent et avare en grande réplique, Chung Mong-Hong se situe à la croisé du cinéma japonais pour son atmosphère douce et ses relations entre les personnages qui se délient à la vitesse des mouvements et non des dialogues ainsi que de la Corée pour son travail des atmosphères par la couleur et la lumière. Les scènes ont leurs couleurs et celles-ci permet de créer la tension (la visite chez le proxénète) nécessaire ou le relâchement permettant un petit moment de comédie (la scène dans les toilettes avec la tête de poisson). Personnage centrale de toutes ces interactions, Chen Mo se révèle progressivement en laissant paraitre ses émotions qu'il contient péniblement sous le coup d'une relation difficile avec sa compagne et de ces destins tragiques qui viennent se mêler au sien de force alors qu'il tente de réintégrer son petit ilot de tranquillité, sa voiture.
Présenté à Cannes dans la catégorie "Un certain regard", Parking est à la fois un drame réaliste et superbe et un panorama de la vie des habitants de Taïwan. En se concentrant sur la vie d'une poignée de héros atypiques, Parking parle à la fois de sexualité, d'économie, de politique, d'amour et de criminalité. Tout ce que l'on demande et bien plus encore à un film réaliste et intelligent.
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment