Thursday, September 03, 2009

Achats Londonien part 2 : Les comics

En retournant à Londres il y a quelque jours je n'avais pas prévu de liste d'achats. Mon intention était de faire des économies et de ne pas dépenser de la même manière que la dernière fois. Comme le prouve la liste suivante, ces intentions en sont restés. Beaucoup moins tournés vers les indépendants et plus vers la continuité de séries, cette liste d'achat n'intéressera surement pas les aficionados mais indiquera peut-être aux jeunes pousses le mouvement à suivre puisque tout les volumes suivants sont des classiques ou de nouveaux incontournables.

Scott Pilgrim vol. 1 & 2 de Bryan Lee O'Malley
Après avoir fait la sourde oreille au consensus qui accompagnait la sortie de chaque nouveaux volumes, j'ai fini par prendre en main un volume et le ramener à mon hôtel. Lu dans la soirée, le deuxième volume m'appelait maintenant avec insistance. Je résiste maintenant à la tentation de le dévorer pour ne pas avoir tout de suite besoin du troisième. Scott Pilgrim est à ce point addictif. Toutes les critiques que l'on peut adresser à son style manga minimaliste se transforme en atout grâce aux dialogues et à la personnalité des héros qui en font d'adorables copains un peu emmerdant comme nous en connaissons tous. Sorte de chainon manquant entre le shonen manga (les combats, l'amitié) et le shojo (les histoires d'amour compliqués) appliqués à un univers adolescent fan de rock, Scott Pilgrim est la série de générations d'adolescents ayant vécu durant les 90's ou vivant dans les années 2000.

Doom Patrol #06 - Planet love de Grant Morrison (scénario) & Richard Case, Sean Philipps et Stan Woch (dessin)
Fin de la réappropriation par Morrison de la patrouille de super héros la plus désespérée de tout les temps. La fin du précédent volume a laissé l'équipe dans l'implosion la plus totale après la trahison d'un membre et le meurtre d'un autre par le même traître. Ce n'est plus la dépression qui est a la merci de la Doom Patrol mais l'apocalypse avec un grand A comme Artistiquement déjanté. Morrison continue de donner une couleur dada et surréaliste au pop art du genre super héroïque par la branche la plus étrange de l'arbre. Une oeuvre unique qui trouvera surement ici une conclusion à la hauteur de la folie et du génie (es deux sont indissociables) des cinq volumes précédents.

100 Bullets #08 & #13 de Brian Azarello (scénario) et Eduardo Risso (dessin)
Le roman noir personnifié. Les femmes fatales, les truants torturés par les spectre de leur passés, les êtres violents dénués de moralités, aucun innocent et de la trahison à tout les étages. Ce treizième volume est le dernier de la série et demandera surement une relecture complète de la série (d'où l'achat du huitième volume même si ma collection complète est encore loin du compte) afin de comprendre tout les tenants et les aboutissants des fils du scénario que les deux auteurs vont tirer pour former un joli petit paquet et remballer le tout dans un coin avant de passer à autre chose. Que la conclusion soit à la hauteur n'a plus d'importance maintenant car le voyage a été bien trop agréable pour cracher maintenant sur la destination. Classique depuis son premier numéro (disponible ici en pdf).

Batman Year One de Frank Miller (scénario) et David Mazzucchelli (dessin)
Après avoir relu cette histoire je me demande encore pourquoi ne figure pas dessus une citation de Christopher Nolan où il dirait, en toute honnêteté, "j'ai tout pompé sur cette histoire pour faire mes films". Il faudrait alors ajouter à cela "The Killing joke" de Moore pour retracer la genèse des films de Nolan (bien qu'une citation de Tim Burton figure déjà sur la couverture de "The Killing joke" où il dit s'en être largement inspiré) mais Year one est un pan monumentale de l'histoire de la chauve souris ainsi que de la mythologie du super héros moderne. Intense et réaliste tout en conservant la puissance surhumaine de la légende urbaine de Gotham City. Une renaissance magnifiquement exécuté par un Miller en grande forme et un Mazzucchelli déjà grandiose bien avant son apogée récente sur "Asterios Polyp" (ce qui ne veut pas dire non plus que je pense qu'il ne continuera pas a me surprendre).

Scalped #04 - The Gravel in your guts de Jason Aaron (scénario) & R.M. Guéra et Davide Furno (dessin)
Pendant que 100 Bullets arrive au finish, Azarello a depuis quelque temps passé le baton du relais du meilleur roman noir en comics à Jason Aaron. L'atmosphère est sensiblement différente, l'intrigue beaucoup plus humaine car centré sur quelque personnages et non la trentaine de visages des pages de la série d'Azarello et Risso. Le ton est par contre tout aussi acide et brulant. Comme le confirme Ed Brubaker (autre grand nom dans le bataillon des auteurs faisant dans le roman noir en comics) dans son introduction, Scalped est un concentré de tout ce qui fait la force du noir en laissant entrevoir parfois un peu de soleil pour ensuite le voler au lecteur pour lui faire gouter une nouvelle fois à ce qu'est vraiment l'obscurité.

Criminal #04 - Bad night de Ed Brubaker (scénario) & Sean Phillips (dessin)
Une femme nue dissimulé par une couverture qu'elle ramène timidement vers sa poitrine tout en tenant une arme à feu fermement dans sa main. La contradiction contenue dans cette illustration pourrait figurer a coté de la définition du "roman noir" pour décrire "la femme fatale". Criminal est encore une série qui se dispute le titre de "roman noir à suivre absolument" avec Scalped et 100 Bullets. Le mieux dans ce cas est de suivre les trois car autant Aaron que Brubaker et Azarello sont talentueux et unique dans ce même "genre". Les trois précédents recueils se sont, en plus, payé le luxe d'être de mieux en mieux pour aboutir à une troisième qui m'avait laissé à bout de souffle. Je ne demande qu'à être terrassé par la lecture de ce quatrième morceau.

Pluto #02 de Urasawa Tezuka
L'article que j'ai écris sur le premier volet de cette histoire devrait suffire à décrire la magie et l'intelligence que recèle cette histoire. Je rappelerais juste que la publicité française est imminente et que l'histoire ne compte que huit volumes.








The League of extraordinary gentlemen : Century 1910 de Alan Moore (scénario) & Kevin O'Neill (dessin)
Alan Moore est une raison suffisante pour justifier tout achat. Quand on l'associe au trop rare Kevin O'Neill (Marshall Law, un grand moment de folie dans l'histoire du comics au même titre que Judge Dredd) alors le besoin se transforme en nécessité. J'aurais trop l'impression de passer pour une catalogue de la FNAC si j'essayais de résumer cette série donc je me contenterais d'une anecdote concernant le contexte de mon achat. Ce volume, je l'ai trouvé à 5£ dans un HMV posé sur une table de présentation. Je l'ai non seulement payé un peu moins cher que le prix normal (5,95£) mais surtout je l'ai trouvé dans un réseau de grande distribution parmi les titres les plus vendus. Si ça ne suffit pas a vous faire comprendre tout le bien que je pense de l'Angleterre, alors retournez lire Largo Winch.

Promethea #03 de Alan Moore (scénario) & J.H. Williams III (dessin)
Même problème que pour la League des Gentlemen. Que dire de plus ? Que Promethea est l'oeuvre où Moore explique de façon non didactique sa conception de la magie ? Que l'association d'une des plus grandes références comics aux crayons d'un des magiciens de la planche à dessin est forcement une recette destiné a rentrer dans la légende ? Ce serait donner l'impression que cette histoire est indispensable et mérite d'être lu par toute personne ne serait ce qu'intrigué par le contenu des planches. Or, c'est effectivement le cas.




The Complete D.R. & Quinch de Alan Moore (scénario) & Alan Davis (dessin)
Alors que les deux titres précédents montre Alan Moore comme un grand génie illuminé, il ne faut pas oublier qu'il a commencé a écrire dans les pages de la revue 2000AD et que ses racines sont donc dans la science fiction satyrique. D.R. & Quinch, duo d'adolescent extra terrestre on pour passe temps de saccager le cosmos et de provoquer des guerres pour assouvir de petites vengeance personnelle. Pour autant, il n'en reste pas moins de jeunes gens avec des problèmes de petites copines et avec la justice ... Des ados comme les autres en fait ... avec des armes à neutrons ... et une passion pour les coups tordus. Je ne veux rien raconter au risque de gâcher ne serait ce qu'un des centaines de gags de ces histoires mais D.R. Quinch figure parmis les histoires les plus drôles et outrancière que j'ai jamais lu. Un trésor comique dont je n'entends jamais parler. Ca doit changer !

Brat Pack de Rick Veitch
Vendu comme étant la réédition du chainon manquant entre Dark night et Watchmen pour former la trinité des titres essentiels sur la révolution du genre super héroïque, Brat Pack est surtout pour moi une bonne manière de m'introduire dans l'univers de Rick Veitch. L'homme qui, selon la légende a suivi Alan Moore sur The Swamp Thing sans faire perdre en qualité une série que le britannique barbu le plus mythique et mystique de toute la bande dessinée avait révolutionné. Pour en revenir à Brat Pack, les trente premières pages disponibles m'avait donné l'impression d'un thriller au pays des super héros pervers et amoraux. Un type intrigue devenu maintenant classique (The Boys de Ennis et Robertson, Putain de télé de Stan & Vince ...) en 2009 qui l'était beaucoup moins en 1991.

Crazy hair de Neil Gaiman (scénario) & Dave McKean (dessin)
Les deux auteurs ne s'en doutaient peut être pas, mais The day I swapped my dad for two goldfish allait marquer la carrière de ces deux auteurs habitués à écrire pour les adultes pour les conduire dans la littérature jeunesse. Pour autant, les histoires de Gaiman et McKean parlent autant aux adultes qu'aux enfants et figure parmi les volumes jeunesses les plus superbes et les plus intelligent que le genre recèle. Peinture, collage, manipulation sur ordinateur, les domaines où McKean excelle graphiquement n'ont pas de limites quand la magie de Neil Gaiman guide ses doigts et son imagination. La superbe couverture justifie déjà amplement l'achat alors pourquoi se priver quand le contenu l'est tout autant.

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