Sunday, January 17, 2010

Triangle de Tsui Hark, Ringo Lam et Johnnie To (2007)


Trois amis, trois histoires, trois réalisateurs. Raconté l'histoire de Triangle prendrait beaucoup trop de temps tant les histoires s'entremêlent. Autant dire simplement que l'on y parle d'une antiquité, d'une histoire d'amour et de trahison et d'un casse dont la préparation tourne mal.

Tsui Hark réalise la première demi-heure et installe tout les personnages. Presque comique, l'intrigue prend progressivement sens de tout les côtés de la ville où se déroulent les évènements. Le réalisme prend un sérieux coup quand la récupération de l'antiquité par le trio se fait sans trop de problèmes et qu'un élément du scénario pouvant donner lieu ensuite à une plus grande intrigue concernant le personnage du policier, amant de la compagne d'un des voleurs (vous voyez comme ça se complique en un rien de temps?) est abandonné par les deux réalisateurs suivant.

Les trois réalisateurs n'ont donc pas en tête de faire un polar réaliste mais de garder une certaine cohérence dans le déroulement de l'histoire, malgré leurs styles différents. Hark est beaucoup moins nerveux et complexe dans sa manière de filmer qu'à l'habitude ce qui rend sa partie beaucoup plus claire que celle de ses compères. Il n'en est aussi qu'au début de l'histoire, le chanceux.

L'arrivée de Ringo Lam dans la deuxième demi-heure précipite beaucoup de choses pour en arriver à une confrontation d'une partie des personnages dans un entrepôt abandonnée. Le personnage du mari prend alors une dimension beaucoup plus torturé qui ne sera toutefois pas exploré par la suite. De même, sa femme qui avait alors un rôle d'apprenti manipulatrice mythomane se déchaine et plus personne ne sait plus qui croire.

Arrive ensuite la troisième demi-heure, dirigé par Johnnie To, où le réalisateur retourne aux fondamentaux dans une course poursuite à travers un champ où les pistolets parlent alors plus que les personnages. De même, la psychose ambiante du segment de Ringo Lam est mis au second plan puisque tout le monde ne pense plus qu'à survivre ce qui laisse cette problématique totalement en suspend. Haletant et chaotique, ce segment l'est toutefois beaucoup moins que le reste, et tout en sacrifiant la possibilité d'un tel enchainement de concours de circonstances puissent arriver, il mise tout sur le rythme et permet aux nœud de se boucler.

Malgré cela, Triangle est un film distrayant et efficace. Le scénario souffre de quelque longueurs, surtout lors du deuxième segment, ainsi que d'excès dans les détours que prend l'histoire et les personnages sans entacher la réalisation des trois têtes pensants ni le jeu des trois acteurs principaux. Entre la course de relais et le cadavre exquis, Triangle offre tout ce qu'un polar de Hong Kong peut promettre pour un patchwork cinématographique de qualité inégale.

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