Sunday, January 24, 2010

JSA (Joint Security Area) de Park Chan-wook (2000)


Sortie il y a dix ans, Joint Security Area (J.S.A.) est le premier long métrage de Park Chan-wook (réalisateur de Old Boy, Sympathy for Mr. Vengeance ou Thirst) a lui avoir valu une reconnaissance critique et public conséquente au point d'être devenu, pendant une période, le plus gros succès au box-office de l'histoire du cinéma coréen. Son importance est tel que son intrigue centré sur le conflit politico militaire entre la Corée du Nord et la Corée du Sud se prolongea dans la réalité quand un exemplaire du film fut offert à Kim Jong-Ill, actuel président de la Corée du Nord.

Cette zone de sécurité où se déroule le film est une zone démilitarisé (une DMZ) où deux postes de gardes de chaque côté de la frontière s'observent et réagissent au rythme des alertes d'attaque présumés de l'ennemi. La mort de deux soldats de Corée du Sud impliquant un soldat de Corée du Nord et un autre de Corée du Nord va alors demander l'intervention d'une enquêtrice extérieur dépêché par la Commission d'Observation des Nations Neutres. De nationalité suisse mais d'origine coréenne, le Major Sophie E. Jean (Lee Yeong-ae) commence a interroger les soldats présents lors des faits et retrace les évènements.

L'intrigue se dévoile à la fois dans le passé et dans le présent car, comme le précise le supérieur de E. Jean, le tout n'est pas de découvrir qui, mais pourquoi? Les raisons vont alors être dévoilés progressivement ainsi que les circonstances tout au long d'une intrigue où se mêlent une amitié franche et naïve prend pas sur l'appartenance de deux groupes de soldats à l'une des deux parties de ce pays divisés par la politique et une haine fondée sur la peur inculquée à tous.

Park chan-wook n'a pas encore le budget pour les effets visuels de ses derniers films (bien que les scènes "en miroirs" sont déjà présentes à plusieurs occasions) et tient donc son intrigue grâce à la performance de chacun des acteurs principaux, dont deux grandes figures alors au début de leurs carrières, Lee Buyung-hun (A bittersweet life) et Song Kang-Ho (The Host, Memories of Murder) et la complexité d'un scénario à la hauteur des sentiments de chacun divisés par la loyauté, la peur et l'amitié. En ramenant un problème politique à une intrigue fondé sur ces relations complexes, Park chan-wook fait de JSA un film exemplaire pour comprendre l'intensité et la complexité du conflit entre les deux Corée.

A la fois réaliste et idéaliste, ce drame politique transformé en intrigue policière est le point de départ d'une carrière que l'on sait toujours aussi prometteuse après avoir délivré plusieurs grands classique au septième art (Old boy et Sympathy for Mr Vengeance). Incomplet par rapport aux œuvres suivantes du réalisateur, l'intrigue et les performances de tous en font toutefois un film essentiel dans l'histoire du cinéma coréen, autant artistiquement qu'historiquement parlant, dont la tension ne s'amenuise pas jusqu'aux dernières images.

1 comment:

Hororo said...

Mission accompli alors.