Sunday, June 28, 2009

Kaïro de Kurosawa Kiyoshi (édition Picquier)


Après avoir vu Ring et en avoir demandé plus, je trouvais Kaïro et accueillit alors Kiyoshi Kurosawa dans ma vie. Cinéaste à la large palette d'univers, Kurosawa s'introduit dans le spectateur et lui fait découvrir de large plans instables pour s'insérer au plus profond de ses émotions durant toute la durée du film. Kaïro, récit de la fin du monde dans un Japon dépassé par une menace fantomatique plongeant ses victimes dans une spirale les menant à une mort inéluctable et dénué d'émotions. Dans la version romancé de sa vision du film de fantôme il approfondit la vie et la psychologie de ses personnages ainsi que l'intrigue qui est seulement abordée dans le film. En effet, Kaïro est un film qui repose sur son atmosphère grisâtre et nuageuse s'échappant de tout les pores de l'écran à la manière de la petite fille qui franchit la télévision de ses victimes dans Ring.

Le rythme du roman n'est donc pas aussi lancinant mais conserve cet aspect laconique dans les réactions de ces personnages dont la panique semble toujours être contenu par la force de la pression sociale japonaise. La fantaisie ironique dont parle la quatrième de couverture n'est pas terriblement évidente bien que les personnages soient effectivement assez pathétique dans leurs efforts pour s'échapper de l'embrase de la menace qui dévore leur environnement. Tout comme dans le film, le destin rattrape tout ceux qui tentent de lui échapper mais ce n'est pas la peur qui dévore le spectateur mais la dépression et le désespoir de ne rien pouvoir faire contre tout cela. L'auteur étant d'abord cinéaste avant d'être romancier, la version cinématographique est pour moi la plus efficace des deux versions mais les deux se complètent suffisamment pour que les fans de l'un ou de l'autre puisse se tourner sans trop de risque d'être déçu vers l'autre versant de l'œuvre qu'il leur resterait à découvrir.

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