Monday, July 13, 2009

Awesome 2 Awesomer (Top Shelf) 2009


Sans aucune thématique générale, ce receuil d'histoires courtes a pour seul but de mettre en valeur les talents de nombreux artistes aguerris ou novice pour une bonne cause : soutenir un centre d'étude de la bande dessinée. Tout les registres de la bande dessinée indépendante sont présent dans ce volume, de l'histoire pour enfant au non sens en passant par le drame et la comédie. Parfois certains auteurs usent de leurs personnages récurrents pour une simple histoire qui est alors dénué de tout contexte, comme celle de David Crogan (Cultural differences) où un marin amoureux se bat contre un japonais pour les beaux yeux d'une demoiselle. La conclusion de cette histoire, comme celle de quelques autres, ne sont d'ailleurs pas explicite du tout ce qui est tout de même le minimum que l'on devrait obtenir d'une histoire (un début, un milieu et une fin). Unicorpia de Georges La Vigne est le pire exemple dans cette collection puisque l'on ne comprends rien du début à la fin aux actions de ce trio de personnages indéterminés. Les auteurs les plus talentueux sont donc ceux qui inventent tout un univers en l'espace de quelque page ou ne racontent qu'une tranche de vie. The horseless ride de Jeff Lemire est une, voir la meilleure histoire, puisque la situation dramatique qu'il crée et résout en cinq pages est simple mais superbement exécuté avec sensibilité grâce a une attention au détail et un sens très développé de la progression temporelle dans la description d'une même scène. Le reste pali donc beaucoup en comparaison. L'autre grand exception est tout de même "Sting!Stang!Dud!" de Jim Rugg et Brian Maruca qui reviennent tout les deux sur le personnage de Blackspoitation, Afrodisiac, introduit l'espace d'une histoire dans les pages de Street Angel. L'interprétation d'une histoire de l'enfance de Jesus par C. LaGreca est aussi des plus mémorables. Il y a donc un assez large panel d'histoires et de très bons moment pour justifier les 15$ déboursés pour ce volume. Il est d'ailleurs a moitié regrettable que plusieurs des meilleurs histoires de ce volume se retrouve dans un petit cahier de mini comics qui auraient bien mérités de plus grandes pages pour exposer le talent de leurs auteurs, notamment "It's raining" de Mo et "Meaningful glances" de Jen Vaughn.

Sunday, July 12, 2009

The Stuff of Life - A graphic guide to genetics and DNA de Mark Schultz (scénario) et Zander et Kevin Cannon


Le nom de Zander Cannon (Smax avec Alan Moore) et son association a un projet de comics racontant les secrets de l'ADN en comics m'ont tout de suite attiré vers ce projet. Peu d'auteurs se sont orientés dans le chemin tracé par les travaux de Will Eisner pour son comics destinés aux jeunes officiers, réalisé durant son service militaire, et le triptyque d'analyse de Scott McCloud qui en ont fait le Marshall McLuhan de ce media et ont les comprends car la tâche n'est pas des plus simple. Raconter une histoire tout en expliquant de manière la plus didactique possible sans tomber dans le cours ex cathedra destiné a un public de convertis un ensemble de connaissance biologique n'est qu'un simple résumé de l'ampleur du travail auquel on du s'atteller les auteurs. Ils en sortent donc partiellement vainqueur grâce a l'utilisation d'un avatar et d'une situation similaire à un cours en la personne d'un expert d'une race extra terrestre expliquant à son chef suprême les secrets de l'ADN humain et ce que son étude peut apporter à leur race, atteint d'un mal mystérieux. Les questions entourant cette dégénérescence sont d'ailleurs seulement abordé et non exploré pour faire de la place a des cases riches en information scientifique. La terminologie prend trop largement le pas sur l'illustration et aurait gagné a donné plus d'espace aux illustrations pour permettre au texte de respirer. Les cases ne font donc qu'illustrer le texte ce qui éloigne donc The Stuff of life du monde de la bande dessinée à proprement parler pour n'y revenir que quand le scientifique extra terrestre s'éloigne de son exposé et discute avec son royale interlocuteur. La faute surement a un scénariste épaulé par un scientifique mais non spécialiste ce qui l'a surement amené a devoir coller trop souvent au texte pour ne pas induire en erreur le lecteur par des illustrations qui aurait remise en question la validité scientifique de ce texte qui se veut être un véritable exposé sur la question des gènes et de l'ADN. Ni destiné aux novices, ni aux spécialistes, The Stuff of Life a pour tâche de permettre à des écoliers comme moi qui n'ont retenu que peu de choses de leurs cours de biologie de revoir et d'élaborer sur les quelque connaissances qu'ils ont acquis dans différentes sources (j'ai souvent pensé aux personnages d'Il était une fois la vie au cours de ma lecture). Le résultat de cette collaboration est toutefois prometteuse si jamais ses auteurs décidaient de continuer leur collaboration en s'attaquant à un autre sujet. On peut alors rêver d'une meilleure exploration de ce genre entre des scientifiques et des auteurs de comics capablent de donner vie sur la page à leurs théories.

Side B - the Music lover's comic anthology (A Poseur Ink Anthology)


Acheté pour lire des histoires dessinés par Jim Mahfood et Ryan Kelly, je ne regrette pas mon achat pour ce qui est de ces artistes. Le reste des artistes est par contre beaucoup trop jeune pour marquer l'esprit par leur nom, leurs pensées ou leurs dessins. Le concept de ce receuil est de proposer à des auteurs de comics de mettre en scène leur amour de la musique. Les routes empruntés sont principalement celle de l'anecdote, parfois de l'exposé et parfois d'une histoire où la musique a un rôle. L'histoire illustré par Ryan Kelly est celle d'une jeune chanteuse d'un groupe punk qui se fait virer de son groupe. Celle de Mahfood est une série d'anecdote sur un chanteur de soul / funk méconnu. Les deux frappent juste car leur style de narration et de dessins sont aboutis. Tout les autres manque de près car leurs histoires sont touchantes mais rien ne les fait réellement ressortir de la masse des jeunes pousses qui apprennent doucement leur art. Side B est donc une initiative a encourager mais dont le quotient d'artiste confirmé et de débutants doit être équilibré pour être réellement viable. Aucune d'histoire n'aboutit nulle part à la fin mais les trois quart sont trop anecdotique pour être des représentations fidèles du style de leurs auteurs. L'une d'entre elle est tellement mal lettré qu'elle en est presque incompréhensible (de Cathy Johnson de la page 71 à 75). Il est surtout intéressant de notre que beaucoup des artistes évoquent leur rapport conflictuel à la musique en tant que dessinateur déçu de ne pas être musicien (Giving up the dream de Megan Rose Cedris et Summer 1968 de Laurence Gullo) et d'autre leurs plaisir a écouter un artiste particulier (You think you really know me de Jim Mahfood et Redemption day de Cristy C. Road) mais que la plupart ne parle que de leurs souvenirs associés à des chansons. C'est donc un regard nostalgique qui domine dans ce recueil et me frustre de ne pas avoir plus de récit inspiré par la musique et non de souvenirs liés à la musique. La thématique n'est donc qu'un prétexte autobiographique pour beaucoup de ces auteurs ce qui en fait une compilation d'histoires douce et légère mais sans grand intérêt pour le passionné de musique et de comics curieux de découvrir ce que des auteurs peuvent réellement imaginer grâce a la musique et reçoit à la place une collection d'histoire où les auteurs parlent de l'impact que la musique a sur leur vie.

Thursday, July 02, 2009

No country for old men de Cormac McCarthy (Picador)


No country for old men fut pour moi une expérience similaire a celle de lire As I Lay Dying de William Faulkner. Ce n'est pas l'histoire en elle même qui m'a fait lire ce livre en deux jours mais la musicalité du texte et le rythme des échanges. L'histoire que raconte Cormac McCarthy est celle de trois hommes dont la vie prend un tournant inattendus à cause de deux millions de dollar qu'un jeune homme trouve dans une voiture ayant servit à un trafic de drogue. L'argent, il le désire dès qu'il le voit, et s'empare donc au mépris du risque qu'il prend pour lui même et pour sa jeune femme. Le shériff du conté est lui aussi embarqué dans cette histoire car il a pour devoir de protéger ses habitants. C'est à la fois son travail et son devoir morale. Il accomplit à la fois cette tâche par bonté mais aussi pour se racheter. Derrière eux, un tueur psychopathe aux motivations mal définit comme c'était déjà le cas pour le personnage de l'avocat dans Méridien de sang du même auteur. Ce tueur est tout aussi menaçant mais surtout beaucoup plus violent. Il est le personnage centrale de l'histoire car il est celui qui détient les règles du jeu qui se joue entre les deux premiers personnages car il les définit lui-même et ne laisse personne lui imposer quoi que ce soit.

No country for old men, pas de pays pour le vieil homme. L'histoire aussi d'un pays transformé et dépassé par la violence quotidienne d'hommes qui ne peuvent plus se cacher derrière la folie ou la guerre pour expliquer leur violence. Un roman radicale et sombre sous le soleil brulant du Texas. A la manière de Faulkner, McCarthy a de la sympathie pour ses habitants et ne critiquent donc pas cet été si souvent diabolisé par l'Europe. L'ouest violent et âpre de Méridien de sang et de De si joli cheveux est bien loin mais la violence n'a pas faiblit depuis et va même de pire en pire. Des personnages, simples et humains, dont l'âme de papier est investit par des répliques simples mais franche, chaleureuse comme peuvent l'être celle des hommes dont la vie a un sens mais dont le contenu ne se veut pas philosophique mais pratique. Les dérives moralistes sont évités, l'auteur s'investir dans son texte et dans ses personnages. Il leurs donne la vie puis leurs dérobent dans la douleur. En guise de conclusion je citerais un des échanges qui m'a le plus marqué dans ce livre, quand deux policiers discutent ensemble du marché de la drogue.
"They sell this to school children. And you know what's worse ? School children buy it."
Il n'y a plus de pays pour le vieil homme.

Bande annonce de No country for old men par les frères Coën

Wednesday, July 01, 2009

Jamais Cascio - Hacking the earth : Understanding the consequences of geoengineering (Lulu.com)


Jamais Cascio est un génie. Oh oui, la bonne vielle technique de l'hyperbole. Grand classique du répertoire des figures de styles apprises en classe de CM2. Sauf que ce n'en est pas une. Jamais Cascio EST un génie et pour cette seule raison vous devriez déjà avoir lu son premier livre. Edité par le site d'auto édition lulu.com, Hacking the earth est une collection d'articles sur le geoengineering. Le réchauffement planétaire ne peut être évité. Nous ferons face a de graves changements climatique même si nous prenons des mesures drastiques pour changer notre mode de vie et ne pas juste repousser l'échéance en ne blâmant que des grandes entreprises. Si il n'y a donc de solution, il faut gagner du temps et c'est là que le geoengineering intervient afin de retarder l'échéance. De très bonnes idées, parfois difficile réalisable, et parfois beaucoup plus que Jamais Cascio explore sous tout les angles. Le génie de l'homme ne réside pas que dans sa manière de résoudre un problème mais de prendre en compte tout les tenants et les aboutissants d'une situation et de s'interroger suffisamment pour que son raisonnement soit à la fois cohérent et intelligible. L'auteur ne vulgarise pas, il explique et développe, synthétise et transmet. Un esprit tel que l'on aimerait en avoir plus. Avec un style concis et des références variés, il parvient a toucher un très large panel de lecteurs, professionnels ou peu versé sur un sujet aussi précis. Hacking the earth est le premier volume édité en son nom mais vous pouvez aussi découvrir l'homme par des vidéos de présentations durant des séminaires qu'il upload ensuite, ainsi que ses powerpoint, sur son propre site. Un penseur moderne pour qui le futur est déjà présent.


Mobile intelligence : en quoi le téléphone portable est il l'outil du futur?

Acheter Hacking the earth - Understanding the consequences of geoengineering

Tuesday, June 30, 2009

McMafia - Seriously organised crime de Misha Glenny (Vintage books)


La couverture de ce livre a du dérouter pas mal de mes voisins de transport en commun qui ont du se demander si je lisais un roman parodique sur la mafia. La question que je me pose encore à son sujet, par rapport à la très sobre couverture de l'édition cartonnée, les raisons d'une telle accumulation de clichés sur une même page pour un livre dont le but final est de briser tout les clichés que l'on peut avoir sur la mafia et le crime organisé d'une manière générale. Misha Glenny, journaliste pour la BBC, introduit son volume avec l'anecdote du meurtre de la soeur d'une reporter, injustement tué par un meurtrier qui s'est, un soir, trompé de cible.

Le fait que ce livre débute avec une histoire qui pourrait très bien arriver a son auteur pour avoir traiter d'une manière extensive le sujet de la mafia mondiale suffit a introduire un degré de sérieux qui ne retombera a aucun moment. La débauche de détails est un testament à l'analyse méthodique de l'auteur qui traite de manière synthétique, la mafia Bulgare, l'ex URSS (où l'on apprend qu'un assassinant ne sera jamais aussi bien mené a bien, pour un prix raisonnable, que par un serbe), les émirats arabes, l'Inde (où Bollywood ne fait pas qu'embrasser la mafia locale), le Niger (où l'extorsion de fond de victimes occidentales est tellement répandus qu'elle a son hymne), les traffics de marijuana au Canada (dont la politique tolérante cause de nombreux problèmes avec les Etats-Unis) et les effets réels de la lutte anti drogue (négligeables) puis le Japon (les yakuzas, leurs liens avec la droite nationaliste et leur place dans l'économie locale) et enfin, la Chine (la tolérance du gouvernement envers la contrefaçon).

Les nombreuses anecdotes sur chaque pays permettent d'en apprendre bien plus sur les cultures de chaque pays qu'un guide touristique tout en découvrant l'ampleur d'un mécanisme économique mondiale grandissant auquel chacun contribue d'une manière ou d'une autre tout en ignorant qu'il le fait. Misha Glenny pointe du doigt de nombreux phénomènes mais il s'appuie aussi sur de nombreuses études. Son travail est donc celui d'un journaliste d'investigation mais, à la manière d'un Noam Chomsky dans "Manufacturing consent", son travail de recherche est tout aussi impressionnant comme le prouve l'excellente bibliographie, chapitre par chapitre, où il pointe du doigts des volumes spécifiques en anglais, allemand et espagnol qui lui ont servis et qui peuvent permettre d'approfondir un sujet en particulier. Un ouvrage qui n'a donc rien en commun avec sa couverture quelque peu déroutante.

Le titre pourtant pourrait laisser entendre un contenu plus léger. Il n'en malheureusement rien. "McMafia" est en fait une expression employé par un interlocuteur de l'auteur pour qualifier les méthodes qu'utilisent aujourd'hui la mafia tchétchène pour étendre leur emprise. La sinistre réputation qu'elle détient leur permet maintenant d'inspirer la crainte rien qu'en les évoquant. Ils vendent donc aujourd'hui le droit d'utiliser leur nom pour faire plier des victimes en inspirant la crainte. Le contrat n'est cependant pas dénué de danger puisque toute menace non porté a exécution dans le cas où les victimes décident de ne pas payer sont réprimandés par l'intervention de la véritable mafia tchétchène contre les associés n'ayant pas respecté leur part du contrat. Ce n'est malheureusement qu'un des symptômes de la mondialisation et de l'emploi de pratiques d'entreprises par le crime organisé, de mieux en mieux organisé.

Sunday, June 28, 2009

The Conscience of a liberal - Reclaiming America from the right de Paul Krugman (Penguin)


La récente déclaration de Barrack Obama concernant une réforme du système de santé américain arrive a point nommé après "Conscience of a liberal" qui est avant-tout un manifeste démocrate en faveur de cette même réforme. Paul Krugman, économiste engagé, récompensé par le prix nobel de sa profession en 2008 pour son travail sur les échanges internationaux et autour d'articles pour le New York Times, n'a jamais fait un secret de sa position politique. Le sous titre du livre le précise bien : se ré approprier l'Amérique des mains de la Droite. Krugman terrasse cependant le spectre du "manifeste indigeste" en offrant au lecteur une analyse intelligente et complète de l'évolution des Etats Unis sous l'angle de la domination des idées conservatrices contre celle des démocrates.

La vie politique des Etats Unis y est disséqué et l'on prend alors beaucoup mieux conscience de la nature du débat qui nous a toujours échappé à nous, européens, éloigné et dominé par les figures médiatiques des nombreux leaders et de leurs frasques qui les ont tous fait passer pour des icônes aux opinions indistinctes. En parlant de la Droite américaine, Krugman parle aussi de ce que cela signifie d'être démocrate aux Etats Unis. Une analyse que j'aimerais beaucoup lire en ce qui concerne notre pays pour mieux comprendre son histoire politique qui m'est ici apparu plus clairement. Les lobby, les conflits idéologiques et les différents problèmes qui ont empêchés les Etats Unis de se doter d'un système de santé digne de celui des pays européens. Les plus amoureux de la belle France seront d'ailleurs heureux de lire ce que Paul Krugman a de beau à dire sur notre système de santé considéré comme un des meilleur au monde. En 273 pages, l'analyse claire de Krugman rend intelligible des dizaines d'années de politiques américaines. De même, son engagement, bien qu'il ne soit jamais déguisé, éclaire d'autant mieux les raisons de l'engouement que Barrack Obama a provoqué aux Etats Unis lors de son élection. Un livre actuel et nécessaire pour qui s'intéresse à la politique américaine.

Kaïro de Kurosawa Kiyoshi (édition Picquier)


Après avoir vu Ring et en avoir demandé plus, je trouvais Kaïro et accueillit alors Kiyoshi Kurosawa dans ma vie. Cinéaste à la large palette d'univers, Kurosawa s'introduit dans le spectateur et lui fait découvrir de large plans instables pour s'insérer au plus profond de ses émotions durant toute la durée du film. Kaïro, récit de la fin du monde dans un Japon dépassé par une menace fantomatique plongeant ses victimes dans une spirale les menant à une mort inéluctable et dénué d'émotions. Dans la version romancé de sa vision du film de fantôme il approfondit la vie et la psychologie de ses personnages ainsi que l'intrigue qui est seulement abordée dans le film. En effet, Kaïro est un film qui repose sur son atmosphère grisâtre et nuageuse s'échappant de tout les pores de l'écran à la manière de la petite fille qui franchit la télévision de ses victimes dans Ring.

Le rythme du roman n'est donc pas aussi lancinant mais conserve cet aspect laconique dans les réactions de ces personnages dont la panique semble toujours être contenu par la force de la pression sociale japonaise. La fantaisie ironique dont parle la quatrième de couverture n'est pas terriblement évidente bien que les personnages soient effectivement assez pathétique dans leurs efforts pour s'échapper de l'embrase de la menace qui dévore leur environnement. Tout comme dans le film, le destin rattrape tout ceux qui tentent de lui échapper mais ce n'est pas la peur qui dévore le spectateur mais la dépression et le désespoir de ne rien pouvoir faire contre tout cela. L'auteur étant d'abord cinéaste avant d'être romancier, la version cinématographique est pour moi la plus efficace des deux versions mais les deux se complètent suffisamment pour que les fans de l'un ou de l'autre puisse se tourner sans trop de risque d'être déçu vers l'autre versant de l'œuvre qu'il leur resterait à découvrir.

La vie en gris et rose de Kitano Takeshi (édition Picquier)


Dans un style décharné de tout effet de style, Takeshi Kitano parle par épisode de son enfance misérable. Comment vivre dans une famille qui n'a pas un sou quand on est à l'école et que tout le monde peut se payer de petits plaisirs et que l'on passe pour le débile de service en ayant pas de quoi s'habiller correctement? De petites galères en petites victoires, sa vie passe de jour en jour avec ses parents. Son père surtout. Alcoolique et maladroit, impuissant devant tout, il se saoule constamment et tâche de gagner suffisamment. Kitano ne sombre pas pourtant dans le misérabilisme. Son enfance est d'abord celle de petites tranches aigre douce. Les petits dessins gribouillés entre les pages complètent le récit que l'on peut lire comme le regard amusé et nostalgique d'un homme sur sa jeunesse difficile dont il ne regrette rien pour autant. C'est seulement au fil des pages que l'on prend en compte le véritable sens de cette collection. Nostalgique de son enfance, Kitano regarde aussi vers le futur et parle de ce qu'il veut être en tant qu'homme et en tant qu'artiste. Il nous parle aussi de son père et de la relation étrange qu'il a entretenu avec ce bonhomme difficile à vivre qui ne savait pas comment encourager ses enfants, dire ce qu'il pensait ou les aimer. A sa manière Kitano témoigne ainsi de tout ce que son père et sa mère lui ont apportés durant son enfance en étant des parents pauvres et sans éducation particulier qui ont toujours tâché de procurer de quoi vivre à leurs enfants.

Mémoires d'un lutteur de sumô de Kirishima Kazuhiro (édition Picquier)


Savez vous qui est Kirishima Kazuhiro? Connaissez vous tout les grades que compte l'échelle de force du Sumo? Si vous avez les réponses à cette question ou si vous les cherchez, ce livre est fait pour vous. Doté d'un lexique et de nombreuses annotations, Mémoires d'un lutteur de sumô est une immersion complète dans les turpitudes d'un sumotori humble et sympathique dont la vie est consacré à son sport. Il parle de sa passion, de sa famille, des sacrifices et de ceux qui le soutiennent, sa compagne, son village, sa famille, ses fans. Les quelques passages où Kirishima en parle sont révélateurs sur la place de ce sport méconnus dans nos contrées qui a une ampleur comparable au football par chez nous. Ce que j'ai pu comprendre par ce livre c'est aussi les efforts dont il faut faire preuve pour pratiquer ce sport et sa complexité qui ne peut pas être évidente pour un occidental qui ne découvre que des bribes de combats où deux épais japonais se poussent pour en faire sortir un d'un cercle. Du curling avec des gens obèses ? Bien plus que ça ! Beaucoup beaucoup plus ! Il n'y a donc pas de véritables "reproches" a faire à ce livre tant que l'on sait à quoi s'attendre. Mémoires d'un lutteur de sumo est bel et bien l'autobiographie d'un lutteur de sumo. Le style n'a rien d'extravagant et l'histoire n'est pas non plus riche et incroyable. Il s'agit juste de la vie d'un homme nous faisant partager sa passion, ses craintes, ses inquiétudes. La vie d'un sportif de leur coté de la planète dont les doutes et les interrogations sont les même que les nôtres.

Tokyo Express de Matsumoto (édition Picquier)


Un double suicide qui se transforme en double meurtre présumé. Un suspect tout désigné par des enquêteurs ingénieux mais un plan qui l'est encore plus. L'intrigue tiens de celle du roman policier classique. Le meurtrier perd les enquêteurs grâce un place complexe qui ne peut être conçu que par un romancier expert. Matsumoto est devenu un écrivain de roman policier culte au Japon grâce à cette intrigue. On en convient sans peine. Par contre, on ne s'adresse ici qu'aux fanas du polar à la Conan Doyle. Tout le charme de l'histoire est dans l'enquête minutieuse et les déductions de policiers passionnés, convaincu du bien fondé de leur enquête. Pas de procédure, pas de plongée dans les méandres de la folie d'un meurtrier psychopathe. Le meurtre est presque trop propre pour être crédible. Le plan diabolique s'est joué sur un échiquier complexe et il faut maintenant remonter en arrière pour comprendre les motivations et chaque mouvement de pièces. Certes, tout cela est très bien fait et amusant mais quand on veut un peu de folie et d'obscurité on est déçu. Je ne l'étais pas a l'issu de ce roman mais je savais un peu à quoi m'attendre. Du bon polar comme on en fait plus. Le monde a changé et notre regard sur les criminels aussi. Ca fait tout de même un peu de bien de lire une intrigue où la motivation criminel est plus clair que son plan pour arriver à ses fins.

Saturday, June 27, 2009

Mirage de Edogawa Rampo (Picquier)


Avec un style simple et des descriptions fine et précises, Edogawa Rampo instaure lentement mais surement une atmosphère troublante dans ses nouvelles. Edgar Alan Poe japonais, il partage avec l'auteur anglais le gout pour le fantastique et le suspens mais y ajoute la perversité nationale dont fait preuve ce pays en terme de perversité. L'histoire qui introduit ce court volume n'est pourtant rien en comparaison de l'histoire suivante où un homme s'enferme lui même dans sa propre psychose. Il se glisse dans le cachot de sa propre peur et jette la clé lui même sous les yeux du lecteur qui le voit perdre toute humanité sous le coup d'une obsession mélangeant l'amour de la chaire et une psychose terrifiante emprunt de bêtises et de naïveté. Chaque sentiment rivalise l'un contre l'autre et embrouille le lecteur dans une nuée vaporeuse et étrange, dérangeante et fascinante. Decrire l'ignoble est une chose mais l'imaginer est une autre. Edogawa Rampo crée de terrifiantes histoires où se mêlent le corps et l'esprit dans une danse a en perdre la raison. Quelque 130 pages que l'on tourne lentement de peur de comprendre ce vers quoi l'histoire s'achemine et que l'on referme en soupirant. Pas de violence démesuré, pas de perversion grotesque, juste la folie sous sa forme la plus pure.

Les autres achats du jour

Side B - the music lover's comic anthology Une anthologie d'histoires courtes autour du thème de la musique. Edité par Poseur Ink pour 22$, la somme dépensé est justifié par les noms de Jim Mahfood, Ryan Kelly (Local, Northlanders, The New York Four) et l'envie de soutenir un petit éditeur. C'est peu pour une telle somme mais les deux cents pages de ce recueil débordent de styles différents et de pages noirs et blancs tellement différentes de la horde de publication américaine classique que la dépense se justifie très vite quand on a envie de soutenir une initiative un peu différente. Seule la lecture me dira si j'ai eu raison.

The Stuff of Life - A graphic guide to genetics and DNA par Mark Schultz (scénario) et Zander et Kevin Cannon (Ill and Wang)
Depuis Understanding Comics de Scott McCloud (le Marshall McLuhan de la bande dessinée), les comics / livres n'ont pas pullulés mais depuis quelques années certains titres perpétuent le concept comme Action Philosophers (l'histoire de la philosophie en comics) et Comic Book Comics (l'histoire du comic book en comics, quoi de plus naturel ?) et le présent volume illustré par Zender Cannon (Smax avec Alan Moore, rien que ça) où l'on nous compte sous la forme de comics les secrets de la génétique. Typiquement le genre d'initiative auquel je ne peux résister.

Awesome 2 - Awesomer (Top Shelf)
un autre recueil publié par l'élite de l'indépendant intelo américain, Top Shelf. L'achat est ici justifié par les noms suivants : Jeff Smith (Bone, Rasl, rien de moins qu'un des auteurs les plus talentueux de ces dix derniers années) Jeff Lemire (la trilogie Essex Country et une nouvelle série chez Vertigo, Sweet tooth), Brian Maruca (Street Angel, 'nuff said), Jim Rugg (Street Angel, the Plain Janes, Janes in love) et encore d'autres noms qui me sont vaguement familiés. Le prix de 14,95$ sera utilisé pour soutenir différentes causes.

My inner bimbo de Sam Keith (scénario et dessin), Josh Hagler (dessin) et Leigh Dragoon (dessin) (Oni Press)
Le seul nom de Sam Keith (The Maxx, Four Women ...) suffit a justifier l'achat d'un comics. Un nombre incalculable d'auteurs ont tentés d'avoir une approche "psychologique" pour densifier leur personnages de papiers mais peut y arrivent aussi bien que Keith dont la formation de psychologue et l'incalculable talent en font un des auteurs les plus honteusement ignorés de la décennie. Seul un groupe de fans fidèles semblent être responsable de sa survie et de sa publication chez DC autant que chez Image, Marvel ou Oni Press. Il n'y a pourtant besoin que de feuilleter ce volume pour voir que rien que les illustrations et le découpages justifie amplement l'achat. 19,95$ de bien investis.

Hitman - A rage in Arkham (DC Comics) 2009


Tout les personnages mémorables crées par Garth Ennis (Preacher, the Boys ...) sont des bad ass. Tommy Monoghan, assassin de profession, tue et jure toutes les deux cases et n'exprime aucun remord. Publié chez DC Comics et non sous l'emblème Vertigo pourtant réservé aux séries adultes, Hitman est une anomalie, même dans le paysage de Gotham City où Tommy exerce sa profession de tueur à gage.

Batman n'aime pas son attitude, ni ses manières mais Monoghan s'en bas les couilles et se moque de lui constamment. Un comble dans les rues de Gotham où l'ombre seul de la chauve souris suffit a faire déguerpir les criminels. Peut être est ce parce que Tommy Monoghan, aka Hitman, peut lire les pensées et a des rayons X dans les yeux ou tout simplement car il est née avec le majeur perpétuellement levé.

John McCrea durcit même le personnage grâce a un trait anguleux et une tendance maladive a dessiner tout les personnages avec une carrure de joueur de football américain. L'impertinence et la violence ne font cependant pas le charme de la série. La visite d'un univers parallèle à celui des héros et peuplé de criminels normaux confrontés à des fous dangereux est ce qui rend Hitman si riche et dépaysant dans tout le catalogue DC Comics.

Bien avant le label Marvel Knight, Ennis et McCrea prenne possession de la ville de Gotham City et vont plus loin que l'univers de Bruce Wayne / Batman pour faire connaissance avec la pègre et les pires têtes brulés que la terre ait portés. Violent et explosifs, Hitman continue d'être toujours aussi frais plus de dix ans après sa publication. DC a interêt a réédité toute la série et ne pas s'interrompre en cours de route comme il l'avait fait auparavant. Hitman mérite largement d'être lut et relut encore aujourd'hui.

Les débuts de Tommy Monoghan dans l'univers DC sont aussi les premiers pas de Ennis et de McCrea chez l'éditeur où il balance des coups de pieds dans tout les sens pour asseoir leur identité. Les personnages servent leur univers et pas l'inverse. Etrigan se fout de la gueule d'un gros type. Batman est ridiculisé par Hitman. Tommy Monoghan tire, tire et tire encore sans jamais louper sa cible. Les débuts d'un anti héros bien plus crédibles que le Punisher est d'un univers des plus hauts en couleurs, même en comparaison avec le reste des séries écrites par Garth Ennis durant sa carrière.

Monday, June 22, 2009

Anthony Bourdain - Kitchen confidential (Adventures in the culinary underbelly) (Bloomsbury PBK)


La vie d'Anthony Bourdain, avant d'être celle d'un chef renommé pour ses émissions culinaire, fut constitué d'aventures variés fait de gloire éphémère ou de déconvenue magistrale. Le cuisinier écrit donc son autobiographie sans laisser de coté un seul aspect de sa vie à travers les cuisines du monde entier. De ses débuts jusqu'à son ascension, il nous fait découvrir la vie dans les cuisines et au sein d'un groupe de cuisinier. La drogue, les insultes, le sexe et la bouffe. La bouffe, la bouffe, la bouffe. Anthony Bourdain aime la bouffe et la vie comme une religion. Elle gouverne tout et sa femme même semble s'en accommoder quand il raconte que dès le réveil il se met a penser a son restaurant en ignorant parfois ce qu'elle peut lui dire. Cependant, Bourdain ne se cache pas derrière sa réputation pour apprendre a ses lecteurs la vie derrière les fourneaux. Quand il dévoile sa vie, il ne cache pas qu'il parle de son expérience. Ainsi, après nous avoir conté des centaines d'anecdotes de folies et d'excès, celui ci finit son livre en parlant d'un cuisinier qu'il considère comme beaucoup plus talentueux que lui et dont la vie fut en tout point différente a la sienne. Une manière de dire : la vie dans une cuisine peut être ainsi ou totalement différente, ne vous fiez pas qu'a moi et faites vous votre propre idée ! Son style n'est pas pompeux, il ne se perd dans des descriptions que pour nous enivrer. Ses chapitres sont pour la plupart des articles de journaux concis et efficaces où l'auteur concentre donc une bonne somme d'information sans s'épandre trop sur le superflu. Le fil d'Ariane de ce recueil est donc sa vie et sa passion pour la cuisine. L'amour de la bouffe, l'amour des saveurs et des sensations. Vous ne cuisinerez plus de la même manière !

Sunday, June 21, 2009

Marshall McLuhan - Understanding media (Routledge Classics)


La nuance entre avoir lu et avoir compris ne s'est jamais fait autant sentir qu'à l'issu de ce volume. Marshall McLuhan est un prophète dont chaque parole offre un regard nouveau sur des phénomènes que l'on pense avoir compris et intériorisé. L'introduction de McLuhan où il explique qu'un éditeur craignait que son livre ne se vendent pas car son contenu est à 80% neuf continue d'être vrai. Les idées de McLuhan ont bien sur trouver leur échos depuis mais la prose de l'auteur est toujours aussi saisissante dans sa manière nonchalante de disséquer notre société avec la facilité d'un chirurgien aguerri. Chaque chapitre est consacré à une notion (argent, habillement ...) ou à une invention (télévision, téléphone ...). Sont analysés les origines, les circonstances de leur création, leur impact et en quoi elles ont modifiés notre manière de vivre. L'originalité de McLuhan est de ne pas prendre pour acquis une notion mais de l'expliquer en créant un lien avec notre société. McLuhan comprend la société de l'intérieur et l'explique avec le regard extérieur de quelqu'un qui semble capable de s'élever au dessus de toutes les influences ou, tout du moins, de comprendre chaque implication de ses propres actions. Ses affirmations sont accompagnés de citations venant de personnalités aussi diverses que des journalistes ou Marylin Monroe afin de mettre en perspective chacune de ses déductions. J'ai d'ailleurs beaucoup de mal a imaginer comment ce livre pourrait être traduit sans que la richesse du langage et les références de l'auteur ne perdent de leur force. J'encourage donc chacun a lire ce livre dans une version originale. Pour cela, frotter vous d'abord à ses apparitions télévisés et décider ensuite par vous même si vous souhaitez découvrir avec un nouveau regard le monde en compagnie de Marshall McLuhan.

Marshall McLuhan interviewé à propos du débat télévisé entre Carter et Ford
http://www.youtube.com/watch?v=ZF8jej3j5vA

Generation Kill de Evan Wright (Berkley Caliber)


Maintenant adapté à la télévision par les créateurs de The Wire, la meilleure série télévisé qu'HBO ait jamais diffusé, Generation Kill est avant tout le récit d'une ballade en Irak en compagnie de deux régiments de l'armée américaine racontée par un journaliste aux accents Hunter S Thompsonien pour ce qui est de la franchise et de l'attention au détail. Evan Wright ne dépeint pas ses compagnons d'une tournée sur le territoire irakien comme des gamins innocent mais comme des adultes venus retrouver un peu de leur adolescence et perdre le peu d'illusion qui leur restait. A l'époque où se déroulent les faits, je me souvient que les premières manifestations voyaient des troupeaux scander des phrases comme "No blood for oil !". Pas de sang pour le pétrole. Pensez vous que les innocents soldats ne soient pas au courant de tout cela ? Pourquoi voudriez vous qu'il se soit engagé dans l'armée si ce n'est pas pour défendre leur pays et surtout porter un gros flingue et faire comme dans les films. Tous n'ont pas des raisons aussi simple bien sur mais au fond de chacun il y a ce plaisir du gros flingue que la série Spaced définit comme étant inhérent au caractère masculin. L'histoire ne s'arrête pas là et le but n'est pas de peindre le portrait psychologique de chacun mais de dire, franchement, ce que c'est de venir en Irak pour libérer le peuple du joug de Sadam Hussein. On est accueilli par les flingues des résistants à l'envahisseur américain et par les bras tendus des habitants heureux de les voir. Tous habillés de la même manière. Tous parlant la même langue. La tension, les sourires, la peur et l'incompétence des dirigeants se mêlent dans des moments glorieux et d'autre beaucoup moins. Bref, un regard vrai et honnête sur deux bataillon de soldats et une occasion de reconsidérer l'armée et ses hommes grâce a la vision extérieur d'un journaliste venu raconter ce qui se passe à l'intérieur.

Sunday, June 14, 2009

Dogra Magra de Yumeno Kyusaku (édition Picquier)


Ce blog est normalement uniquement consacré aux comics mais j'ai décidé de faire une entorse à mon propre règlement pour parler d'un roman exceptionnel que j'ai fini de lire aujourd'hui.

Introduire un livre par plusieurs pages d'éloges est extrêmement risqué. D'autant plus quand ces même éloges s'alourdissent de lourdes menaces sur la capacité du scénario a transcender les genres et mener le lecteur en bourrique. Le lecteur a donc comme réflexe d'être pris au défit et de trouver le moyen de faire mentir l'auteur de l'introduction. Me rendant moi même coupable de ce pêché, je tiens donc a vous faire comprendre que Dogra Magra n'est certainement pas un livre dont l'intrigue se découvre aisement. Le but n'est de toute manière pas de deviner l'identité du tueur avant le héros mais de se laisser prendre au jeu de l'auteur en se perdant les dédales de son univers perdus dans l'enfer des fous.

Le protagoniste lui-même est déjà perdu dans cet enfer. Dans un hôpital psychiatrique, il se réveille sans aucun souvenir de sa propre identité. Lavé, habillé et confronté a de nombreux éléments de sa vie passé, un medecin tente de l'aider a lui faire revenir à la mémoire sa vie et son identité. Rien n'y fait. Il est donc invité a découvrir un manifeste. Ce manifeste, écrit par un professeur qui s'est suicidé il y a un mois et composé de nombreux éléments différents. Un chant récité à travers le pays sur l'enfer que vivent les malades mentaux , des interviews donné à la presse, son mémoire de fin d'étude qui fut sujet a un grande controverse et enfin, les circonstances d'un meurtre mystérieux que ce même professeur compte résoudre grâce a sa théorie psychiatrique de l'hérédité psychologique.

Confus ? Vous le serez. On se perd aisément dans les huit cent pages de ce roman. La vie et la logique des fous suinte de ces pages et vous contamine comme un virus pour que vous même vous perdiez tout repère et toute logique. Rien n'est simple alors que pourtant est évident. La vérité est dans les premières pages, caché au détour d'une phrase. L'introduction le promet, je me joint à celle-ci tout en sachant que vous vous perdrez vous aussi. La seule solution est de ne pas lire ce roman. Perdre l'occasion de perdre la raison. Serez-vous assez fou pour commettre un tel acte ?

Saturday, June 13, 2009

Transhuman de Jonathan Hickman et Jim Ringuet (Image Comics)


Dans son introduction, un professeur exprime sa désaprobation vis à vis du contenu scientifique de ce comics. Il a raison. Transhuman est un comics de science fiction qui se sert d'une aberrante pseudo réalité scientifique emprunté aux comics de super héros pour raconter l'histoire de deux compagnies.

Il faut y voir dans cette manoeuvre la marque de la vie de Jonathan Hickman qui pendant dix ans entre sa tentative de rentrer dans le monde du comics et son entrée fracassante pour les quelques acheteurs qui eurent la bonne idée d'investir dans The Nigthly News travailla dans la publicité. Il est donc beaucoup plus familié du fonctionnement d'une entreprise que d'un laboratoire.

Transhuman est donc un reportage fictif situé dans le futur. Le narrateur est le présentateur d'une émission où sont interviewés toutes les acteurs de la révolution transhumaines où l'humanité découvrit comment modifier son corps et obtenir des capacités dépassant l'imagination de toute personne n'ayant jamais lut un seul comics des X-Mens. De nombreuses références sont faites aux mutants du professeur Xavier tout au long de l'histoire.

Un clin d'oeil à WE3 de Grant Morrison et Frank Quitely apparait l'espace d'une case. L'influence principale de Hickman n'est cependant pas Morrison mais Warren Ellis. L'histoire qui nous est raconté peut être mis en parallèle, d'un point de vue narratif, avec Orbiter de ce même Ellis avec toutefois l'ajout d'un regard beaucoup plus cynique où Jonathan Hickman reste fidèle au style qu'il a développé dans The Nightly News.

Le retournement finale en guise de conclusion est d'ailleurs une technique qu'il a utilisé précédemment dans ce même comics. Je ne reprocherais cependant pas à l'auteur d'avoir un style. Ce que je tiens par contre a pointer du doigt est le nombre d'excellentes idées qui sont disséminés dans ces pages sans que le récit ne décolle vraiment.

Le format reportage procure au lecteur un regard extérieur qui ne permet pas de s'investir complètement dans l'histoire de la même manière que The Nigthly News où l'on vivait les retournements par l'intermédiaire d'un héros et non d'un narrateur froid et distant. De plus, les illustrations sont confis à un inconnu, Jim Ringuet, qui, quoi que compétent, possède un trait anguleux et sale entre le D'Israeli de Lazarus Churchyard (en compagnie de Warren Ellis) et Ted McKeever.

Efficace pour des plans fixes mais dénué de l'inventivité visuelle qui m'avait fait me saisir de The Nightly news alors que je ne connaissais pratiquement de l'histoire et de son auteur. Transhuman est une moitié de déception en comparaison avec son prédécesseur tout en offrant suffisamment de bonnes idées pour faire de ce reportage futuristo économique une histoire cynique et complète sur un avenir dont l'humanité peut tirer quelque leçon.

Thursday, June 04, 2009

Batman & Robin #01 (DC Comics) Juin 2009


Batman est mort ! Longue vie à Batman ! Vous ne pourrez jamais laisser pour mort un bon super héros sans que quelqu'un ne se ramène avec un appareil pour le faire revenir dans le numéro suivant. Une petite histoire et voilà que Batman réapparait sous les doigts de l'homme qui a orchestré son décès en grande pompe. Grant Morrison, auteur écossais ultra talentueux auteur de nombreuses histoires mélangeant punk / psychanalyse et dadaïsme dans la plus grande folie hallucinatoire (The Filth, The Invisibles, Seaguy ...) joue avec l'univers DC (Superman, Batman, Green Lantern ...) et réécrit les mythes. Après s'être attaqué à Superman dans une série en douze numéros que l'on célèbre déjà comme un nouveau classique de la trempe de Watchemn, le voici sur une série régulière sobrement appelé Batman & Robin. Même équipe que pour Superman et Flex Mentallo, prenez un Morrison, ajoutez un Frank Quitely et attendez vous a être décalquer avec un sourire au livre en l'espace de 24 pages. Point de réinvention, les anglais reprennent juste tout ce qui a fait le succès de la série. Le caractère difficile du personnage, son intelligence et sa précision, sa grâce et sa force face à l'ennemi. Sauf que ... Batman est vraiment mort. Il s'agit en fait d'un ancien Robin, devenu Nightwing (les super héros et leurs histoires épiques rivalisant avec les dieux grecs) derrière le masque en cuir noir. Le petit Robin ? Le fils caché de Batman dont l'existence lui avait été révélé par sa mère, la fille de Ras Al Ghul (le méchant du premier film de Christopher Nolan et accessoirement vieux grands méchants récurent dans le comics). Pas besoin par contre de connaître toute l'histoire des personnages depuis ces dix dernières années. Si vous avez vu les films, vous saurez de qui on parle. Commissaire Gordon ? Bat signal ? Batman & Robin ? Si vous avez aimé les films, la vielle série des années 60 et /ou le dessin animé alors vous allez dévorez les pages en moins de deux ! Morrison & Quitely complotent, visent et marquent une nouvelle fois.

Sunday, January 11, 2009

Mike Huddleston - Who ?

En interrogeant la relation entre l'esprit et le corps, Descartes mis sur le doigt sur un sujet qui lança la philosophie et plus tard la neurobiologie sur de nombreuses autres questions. Depuis, la question s'est déplacé en découvrant que le lien de cause à effet n'était pas aussi évident que le pensait le philosophe (voir "L'homme qui prenait sa femme pour un carton a chapeau" de Oliver Sacks) mais elle reste d'actualité ailleurs.

Ainsi, le zombie ne pense pas mais existe toujours. Est il pour autant un être humain ? Le héros de Deep Sleeper, piégé par les rêves qui hante ses nuits, n'en perd pas pour autant son essence quand il découvre la route qui le mène vers l'univers des rêves mais y perd le contrôle de son propre corps. Sous la forme d'une entité mi spirituel, mi fantasmatique, il devra alors partir à la reconquête de son propre corps, de sa vie et du plus important, sa famille.

Deep Sleeper, scénarisé par Phil Hester et illustré par le brillant Mike Huddleston, fil conducteur de ces trois histoires, y conte un récit d'aventure où se confronte le corps et l'esprit pour la conquête de l'identité. L'histoire écrite par Phil Hester prend vie sous la plume de Mike Huddleston dont le trait souple et le mariage du noir et du blanc rend à la fois réel le monde dans lequel évolue le corps du héros ainsi que celui où son esprit passe ses nuits. L'imagination du scénariste et de son héros écrivain prenne forme avec autant de forces que les mots. Indiscociable, cette histoire n'aurait pas eu la même vitalité si elle avait été laissé sous la forme d'un roman, laissant le lecteur le loisir de créer son propre monde mais sans profiter du talent d'Huddleston. Autant capable de donner vie aux rêves qu'aux êtres humain, son style donne du volume aux êtres et aux objets, plongeant le lecteur dans la page. Pourtant encore jeune, les deux auteurs mèlent leur inspiration avec une maitrise de la narration et des idées. L'oeil n'est donc jamais perdu malgré les nombreuses variations de structures du récit.

Cette maitrise se retrouvait déjà dans The Coffin (Sarcophage en français), première collaboration entre Phil Hester et Huddleston. Moins aéré et surtout beaucoup plus sombre, le volume présentait par l'éditeur français comme une relecture du mythe de Frankenstein prend en fait au pied de la lettre la réflexion de Descartes. La pensée, ou plutôt l'âme, d'un scientifique se retrouve enfermé dans une corps mécanique. Privé de son enveloppe charnelle, l'homme va alors se rendre compte de ce qu'il a perdu durant toute sa vie et entreprendre de réparer ses erreurs. La mort est alors vécu comme un deuxième départ. Départ que tente d'éviter le milliardaire qui avait financé ses recherches et le pourchasse alors par tout les moyens afin d'avoir lui aussi la chance de continuer a vivre dans une enveloppe moins fragile.

La problématique est ici inversé. Comment vivre quand on a plus de corps ? Plus sombre et plus violent que Deep Sleeper, The Coffin ne manque pas pour autant de profondeur. L'influence Mike Mignola (Hellboy) et de Katsuhiro Otomo (Akira) y est visible mais n'en fait pas pour autant perdre en originalité au récit. Bien plus qu'une simple adaptation futuriste de Frankenstein, la création de Hester et de Huddleston se place dans la continuité de l'adaptation en film animé du chef d'oeuvre de Ghost in the Shell de Masamune Shirow par Mamuro Oshi et fait découvrir a un homme ayant pris les traits d'un assemblage mécanique ce qu'est l'humanité. Bien que l'histoire laisse en suspend quelque questions, on sort de cette histoire, de même que de Deep Sleeper, avec l'impression d'avoir vécu au coté de ses protagonistes. Les répliques sont naturelles pour ces personnages de papier prenant vie par la magie des cases.

Enfin, le récit le plus récent qu'a illustré pour l'heure Huddleston se nomme Mnemovore et a été conçu en compagnie de Hans Rodionoff et Ray Fawkes pour le scénario. La thématique de la perte d'identité se prolonge pourtant dans le combat que mène une jeune skieuse amnésique pour découvrir qui il est, prise entre les désirs de ses proches de "réécrire" sa personnalité et l'appétit d'une créature se nourissant des souvenirs cherchant à l'éliminer de l'esprit de chacun. Plus long et pourtant moins dense que les deux histoires précédentes, Mnemovore n'est pas pour autant une oeuvre raté mais juste moins complète que l'univers complexe crée par les scénarios de Phil Hester où la plupart des personnages deviennent attachant et vivant par l'expression de leur volonté a vouloir tirer la couverture du scénario sur eux. II y aurait par exemple beaucoup à dire sur la vie du milliardaire fou de The Coffin ou celle des deux samurais de Deep Sleeper. Mnemovore par contre se divise entre deux personnages dont seule la jeune Kaley Markowic ressort vraiment.

De plus, la coloration des planches de Huddleston fait perdre l'ambiance particulière que ses deux récits précédents, tout les deux noirs en blanc, gagnait par la richesse du contraste entre la lumière et l'obscurité. Cependant, en prenant autant d'espace, l'héroïne n'en est pas moins attachante et son combat pas moins prenant. La question de l'identité y est traité d'une manière plus réaliste avec toujours une contre partie fantastique et horrifique prenant la forme de monstres tentaculaire bien moins effrayant que l'idée même de ne plus rien évoquer aux yeux de ses proches.

Je pense et je suis. Je pense donc je suis. Je pense donc je suis mais qui suis je dans l'esprit des autres. Trois questions qui nous amène a des questions beaucoup plus effrayantes que les monstres qui hantaient le dessous de nos lits. Qui sommes nous et pourquoi vivons nous. Les oeuvres qu'illustrent Huddleston ne sont pas de simples histoires visant a faire sursauter ou choquer mais marque et interroge le lecteur comme se doit de faire tout bon récit fantastique. Que sais ton de soi même et des autres ? Bien que dessinateur et non auteur des mots qui sortent de la bouche de ses créations, Mike Huddleston n'en est pas moins le créateur dont le talent est un ingrédient essentiel à la vie de ses histoires. Sans son crayon, les visages des personnages de Mnemovore ou de Deep Sleeper ne nous apparaitrait pas comme des personnages aussi humains et sympathique. Leur combat n'aurait pas le même intérêt et les mots qui sortent de leur bouche par des bulles resteraient des mots dénué de vie. Paradoxale pour de simples dessins mais essentiel quand il s'agit de bande dessinés. Aujourd'hui encore très peu connu, Mike Huddleston gagne a recevoir tout l'attention qu'une jeune talent aussi prometteur et riche peut délivrer au monde de la bande dessinée.

Saturday, January 03, 2009

Batman - Knightfall vol. 1 et 2

Chaque mois des comics paraissent mettant en scène différents personnages. Les plus populaires, Spiderman ou Batman, par exemple, ont un lectorat tellement conséquent qu'ils peuvent se permettre d'avoir plusieurs séries paraissant durant le même mois. C'est cela être un star, on a un agenda blindé et ont doit presque venir à se dédoubler pour combler les attentes de tout le monde.

Batman apparait donc tout les mois dans trois séries régulière et d'autres a durée limité. Un petit monde complexe qui rebute bien souvent les lecteurs étrangers à cet univers. Ainsi donc, quand un grand événement débarque dans la série, il s'étale sur plusieurs numéros de toutes les séries dans lesquels apparaissent Batman ou concernant Gotham City, sa ville d'origine (ce qui fait que les séries de Catwoman, Nightwing, Robin y passent aussi).

Le joyeux événement qui pris place dans plusieurs mois de comics de Batman en 1993 fut donc Knightfall, une histoire où le chevalier noir affronte un nouveau génie du crime, Bane, dont le but est de le tuer. Original, non ? Ce nouveau gros méchant est donc très intelligent et très musclé. Accompagné de trois acolytes il met au point un plan génial consistant a voler une grosse cargaison d'armes à feu diverse et varié et de se servir d'une lance roquette pour faire exploser la cellule du Joker dans l'asile d'Arkham (là où sont enfermés tout les criminels fou et les malades mentaux du coin) et provoquer une insurrection. Les services de police sont alors débordés par le ras de marée humain de fou et laissent donc partir dans tout Gotham City ces criminels dangereux qui vont, chacun dans leur coin, ou ensemble, préparer des plans comme tout bon criminels maniaque et dangereux qu'ils sont.

C'est donc au tour de Batman d'intervenir pour ramener tout le monde au bercail. Sauf que, le chevalier noir est alors affaibli par des combats incessants et ne cesse de repousser ses propres limites, refusant l'aide de quiconque pour l'aider dans sa quête. Il affronte donc seul des fous dangereux de toute sorte dans le premier volume de Knightfall jusqu'à sa confrontation avec Bane qui le laissera entre la vie et la mort. Or, bien que personne n'oserait imaginer que Batman puisse réellement mourir, sa progression au frontière de la fatigue et au delà de ses limites physique est très bien retranscrites. Les cases montrant à la fin le visage de Bruce Wayne appeuré par Bane car il prend conscience de l'issu du combat qui va suivre sont poignantes. Le visage décomposé de Wayne est inhabituel pour un personnage aussi froid que Batman mais le trajet parcouru rendent les marques de fatigues sur son visage d'autant plus réel. Pour une fois la durée de l'événement est justifié par l'ampleur de la tâche : briser un héros au plus profond de lui même, de sa fierté de héros invaincu, grâce à une menace aussi brutale que ridicule.

Les 268 pages de ce premier volume sont les plus intéressantes des deux tomes regroupant la saga Knightfall. Le deuxième volume se focalise ensuite sur la reconquête de Gotham par les alliés de Batman. Brisé et près de perdre l'usage de ses jambes, Bruce Wayne / Batman doit son salut à Alfred, son fidèle majordome et Robin. Ce duo va donc récupérer inextremis le corps de Batman jeté dans une des rues de Gotham par Bane pour marquer le début de son régne et le ramener dans sa cave secrète pour le soigner loin des caméras. La vague de criminalité s'amplifie alors et c'est au tour de Jean Paul Valley, un personnage introduit l'année précédente dans l'univers de Batman, de reprendre le flambeau. Eduqué par une obscure secte, le caractère de Valley est beaucoup plus violent et dénué de la moralité qui fait de Batman le héros qu'il est. Sous le costume du chevalier noir, Valley va toutefois reprendre Gotham City des mains de Bane et finir par le briser à son tour une fois équipé d'une armure cybernétique qu'il s'est conçu lui même grâce a des ordres laissés par cette fameuse secte.

Ce deuxième volume fait donc la part belle aux personnages entourant Batman tels quel Robin, Azrael ou Anarky, personnage mal dégrossis qui a un second rôle dan tout ce chaos. Ce dernier apporte d'ailleurs l'aspect le plus risible des deux volumes grâce a deux détails : il réussit a débarrasser un jeune garçon de l'emprise hypnotique de l'Epouvantail (dont le plan machiavélique est par contre très bien trouvé) grâce a une pièce portant le symbole de l'anarchie. Est ce là un pouvoir insoupçonné du personnage ou de l'idéologie anarchique en elle même ? Puis, quelque pages plus loin, il déclare sérieusement ne peut arriver à lire les lèvres de l'Epouvantail à travers son masque. On ne s'en serait pas douter ... Ce personnage mis à part, les aventures contés dans ces deux volumes restent des plus honnêtes grâce a une galerie de maniaque aux manigances réellement effrayantes ou juste complètement folle (comme les aventures du Ventriloque pour récupérer le pantin qui lui sert de "patron") en parfait accord avec le chaos mental de ces ennemis tous plus dérangés les uns que les autres.

La cohérence générale de l'histoire est aussi surprenante pour un événement aussi long demandant une forte coordination entre les deux scénaristes traitant de la première auquel s'ajoute deux autres nom pour le deuxième volume de Knightfall. Au final, c'est le premier volume qui remporte haut la main le prix de l'histoire la plus prenante mais, le deux volume mérite tout de même d'être lut rien que pour l'histoire opposant Azrael sous le costume de Batman à l'Epouvantail déterminé à devenir le nouveau dieu de la peur. De quoi ravir tout ceux qui se sont découvert une passion pour le justicier de Gotham City par les films de Christopher Nolan.

Wednesday, September 03, 2008

Criminal par Ed Brubaker (scénario) et Sean Philips (dessin)


Le roman noir est un genre où les personnages trahissent leurs amis, leurs familles, sauvent la vie d'un compagnon de route par désespoirs. Le dos collé contre le mur, la violence de leurs actions reflète le ressentiments qu'ils ont à l'égard de tout et de personne mais surtout d'eux même. Humain par dessus tout, les héros de roman noir parcourent les rues des villes à la recherche d'un moyen de sauver leur vie ou celle des autres. Des héros comme Leo dont la capacité a concevoir des plans pour des cambriolages est surpassés par sa capacité a sauver sa vie à défaut celle de ses complices.

Finalement, seul les liens de parentés semblent avoir encore du sens dans cet univers où l'honneur entre les voleurs n'est qu'un mythe. C'est donc cette force du lien de parenté qui pousse Tracy Lawless à la recherche de la vérité derrière la mort de son petit frère. De ces deux personnages partent des liens avec d'autres criminels. D'autres héros dont la plus grande erreur fut de s'enfoncer de plus en plus dans les recoins les plus sombres avant de se rendre compte que l'obscurité les suivraient jusqu'à leur fin.

Ces héros, Ed Brubaker les fait naître et vivre dans des scénarios au récit semblable au grand classique du film et du roman noir tandis que Sean Phillips leur donne le charisme et révèle les émotions qui font d'eux des êtres de papier gorgés d'émotion. Les visages macculés de traces d'encre noir dépeint par Philips sont autant de marque du conflit qui existe entre chacun d'eux. Jamais totalement pourris mais jamais totalement propre non plus. Leur tendance a fréquenter les bas fonds forcent le dessinateur a obscurir encore plus les cases mais, sans jamais oublier de laisser la lumière et la couleur filtré, comme pour rappeler leur humanité qui s'accroche desespéremment a eux.

C'est ce conflit entre des émotions humaines et une volonté a vivre quoi qu'il en coute qui amène ainsi un père a conclure que le désir de sauver la vie de ses enfants qui l'anime aujourd'hui à trahir sera aussi celui qui le poussera à les haïr plus tard. Un constat morose pourtant plein de vérité qui fait du troisième volume de Criminal dont est tiré cette "citation" le meilleur jusqu'à présent. Que l'on ne s'y trompe cependant pas, le meilleur est précédé de deux histoires à la qualité grandissante bien que la première salve (s'intitulant "Coward" en VO et "Lâche" en VF) soit déjà de très bonne facture.

Trois tomes, cinq histoires et des vies qui s'entrecroisent dans un univers complexe et complet digne des plus grands. Ellroy, Chandler, leur nom raisonne dans ses pages mais ils peuvent être fier, leur héritage est en de bonne main. En guise de conclusion supplémentaire, je vous encourage a acheter ces histoires en version original pour profiter de la qualité des dialogues sans le filtre de la traduction et aussi car, n'ayant pas lu la version française, je ne peux pas jurer de sa qualité (bien que ce soit les éditions Delcourt qui s'en soit chargé).

Saturday, August 30, 2008

Youngblood - Focus tested (ou comment Joe Casey dépoussière une série moribonde)


La première fois que j'ai lu un numéro de Youngblood c'était une version française de deux numéros. La publication s'arrêtait alors à un cliffangher qui n'aura surement jamais été publié par la suite. Le deuxième numéro publié dans l'édition française était une histoire totalement différente, très mal dessiné, centré sur un des personnages qui devenait une star du cinéma.
Une star.
Les personnages de Youngblood étaient tous des stars. C'était là le concept du créateur de cette série à la vie chaotique et à la publication on ne peut plus laborieuse, une équipe de super héros gouvernementaux traités comme des idoles, des stars de cinéma. Un concept intéressant qui fut ensuite exploité de manière parodique dans la série X-Statix, crée par Peter Milligan (scénario) et Mike Allred à partir de personnages crée par, comme par hasard, le créateur de Youngblood.
Son nom : Rob Liefeld.
Sa présence sur la couverture d'un comics attire une partie du lectorat et repousse le reste. Détesté par le plus grand nombre, adulés par une foule de fans qui assure le succès commercial de ses productions, il est l'antéchrist pour certains et un dessinateur talentueux pour d'autre.
Indéniablement, Liefeld ne sait pas dessiner. C'est un fait. Ses personnages sont grotesque, son style n'évolue pas d'un poil depuis des années. Il s'enfonce lui même en s'auto copiant ou en ré utilisant des planches non utilisés dans de nouvelles histoires et promet toujours un rythme normal pour finir par ne pas le respecter.
Une incohérence pour un type qui ne sait pas bien dessiner.
Liefeld a cependant crée des personnages dont les fans raffolent : Cable, Deadpool, Youngblood.
Scénarisé aujourd'hui par un Joe Casey que l'on attendait pas sur un tel titre et un illustre inconnu pas plus glorieux que Liefeld mais dont les personnages ont au moins des corps respectant des proportions à peu près normal, une série comme celle ci a tout pour se casser la gueule en beauté.
Sauf que ... en fait ... même si tout laissait penser à croire le contraire ... Youngblood sous cette forme est franchement lisible. J'en redemanderais même.
Bien que déjà exploité, l'idée des super héros star sert ici une cause différente de celle d'une parodie des excès de la culture pop et s'interroge plus sur les manipulations médiatique dans l'air des chargés de la communication.
Les personnages sont toujours aussi uni dimensionnel mais un peu plus de personnalité se dégage progressivement au fil de l'histoire et des rebondissements.
Le rythme se veut rapide. Tout change très vite. Quatre numéros et la première histoire est déjà conclu et s'ouvre vers de nouvelles opportunités. Quelques passages amusants, pas de grandes théories ou même d'expérimentation narrative. Joe Casey, que l'on a connu beaucoup plus aventureux, fait dans le comics pop corn et ça marche. Pour dix dollars je n'aurais pas demander plus de toute façon. Je me suis même demandé si je ne faisais pas une bourde et si je n'allais pas pouvoir mettre ensuite sous verre ce volume en guise d'exemple pour les générations futurs de ce qu'il ne faut pas faire : croire le nom d'un auteur que l'on respecte sur une couverture de comics qui hurle a plein poumons pour que l'on ne la touche pas.
Musclés, les personnages de Youngblood le sont toujours mais les têtes se remplissent au même rythme que les corps s'équilibrent, contrairement aux disproportions flagrantes des dessins de Liefeld qui trahissaient le manque de profondeur du scénario. Les interview placés à la fin du volume le disent de toute manière très bien : Youngblood est un bon concept qui n'avait donné lieu jusqu'à présent qu'à des comics médiocres. Aujourd'hui le niveau se relève et il est impossible de nier que les personnages n'ont surement jamais était aussi intéressant (même après le court passage de Alan "grand magicien du comic book" Moore sur la série pendant quelque numéros).
Et donc, pour une fois, une fois enfin, une série crée par Rob Liefeld mérite d'être lut, d'être suivis et d'être attendu avec intérêt au fil des mois. A quand la suite ?

Tuesday, April 01, 2008

Nothlanders - Brian Wood et les vikings


Je ne m'attendais pas a être autant passionné par la lecture de Northlanders. Acheter ses comics en fonction du scénariste et non de l'accroche du scénario révèle des surprises, surtout quand on aime les scénaristes qui repoussent leur propre limite. De l'histoire romantique et fantastique en 24 pages (Demo) au pamphlet politique et humain dans un climat de guerre civil (DMZ) jusqu'aux histoire de vikings il y a plusieurs kilomètre de distance, et des fossés, des montagnes.

Pourtant Brian Wood franchit tout les obstacles et compose des histoires convenant a chaque univers avec le même brio. On peut toujours essayer de comparer les personnages principaux, celui de DMZ et de Northlanders par exemple, mais il y aurait surtout des différences à souligner que des points communs. Leur age peut être ? La couleur de leur cheveux ? Leur tendance a se faire manipuler ? Ce dernier point est une des forces du scénario de Wood dans Northlanders car son personnage principal a beau tout prévoir, il réussit tout de même a se faire rattraper par les événements au cours des quatre premiers numéros sorties pour le moment.

Il pense savoir ce qu'il fait mais oublie la perfidie de ses adversaires qui redouble en violence et frappe à un endroit qui le fait vraiment souffrir. En ce point, Brian Wood fait un peu son Agatha Christi et crée des retournement de situations avec des bouts de scénario qu'il n'avait pas encore révélé. Facile alors de surprendre le lecteur. Cependant, quand le résultat est que l'univers crée devient plus complexe et plus dense ce n'est pas une raison pour se plaindre.

Epique est le terme qui qualifie le mieux cette histoire et il en aurait été autrement que cela n'aurait pas eu de sens car l'on parle tout de même de vikings et pas de bouchers / charcutiers. Le vent, les bateaux, les batailles au glaive, le sang que l'on trempe dans le corps de l'adversaire. Tout cela se retrouve dans Northlanders. La violence est crue et les fesses des femmes sont rondes. Rien n'est cependant gratuit et cette blonde aux avantages si rond n'apparait pas pour rien, de même que les multiples scènes de combat violent ont beaucoup de sens dans ce combat où le sang coule au nom des ambitions de deux hommes. Des ambitions qui, en l'espace de quatre numéros, changent et deviennent plus confuses à force que le charisme du personnage principal se renforce, qu'il enchaine les victoires a force de tenacité et que ses relations avec les hommes et les femmes qu'ils entourent se complexifient.

La force d'un scénario de Brian Wood est qu'aucun personne n'est laissé de coté. Chacun gagne en personnalité et se dessine moralement avec plus de précisions à force de faire preuve de la pugnacité dont seules peuvent faire preuve des vikings, hommes et femmes confondues. Les planches de Davide Gianfelice ne sont pas en reste et égale même le talent du scénariste pour rendre hommage aux personnages et a leur quête qui ne fait, je l'espère, que commencer. Je ne saurais a qui comparer son style mais l'homme a un talent certain pour modeler des visages aux émotions bien précises. Les identités physique sont aussi très bien définit et la dizaine de personnages ne se confonds pas aisément alors que tout ce beau monde apparait sans trop d'introduction dans l'univers de Sven, celui qui retour au pays natale pour reconquérir ce qui lui ai due. Plus d'explication serait nécessaire a ce stade de mon exposé mais je ne veux pas trop en dévoiler. Pourquoi ? Comment ? Qui est il ? D'où vient il ? Qu'obtiendra t'il ? Et quand est il du destin de tout les autres ? Les pages de Northlanders sont pleines de questions et de réponses que l'on prend plaisir à découvrir au fil des mois. Moins complexe et dense que DMZ mais tout aussi passionnant et originale, autant dans les publications comics actuel ou au sein même du travail de Brian Wood.

Thursday, February 28, 2008

Kick-Ass de Mark Millar et John Romita Jr.


Après avoir finit de lire ce premier numéro de Kick-Ass, nouvelle série du label Icon des éditions Marvel, crée par Mark Millar (the Ultimates, Wanted ...) et John Romita Jr (World War Hulk, the Eternals ...), je n'ai pas pu m'empêcher de me demander ce qui avait bien pu me plaire en le lisant et qui allait aussi plaire à d'autres lecteurs à travers le monde ? J'ai beaucoup aimé Kick-Ass, c'est un très bon premier numéro et aussi une histoire original et intéressante très prometteuse. Je n'ai aucun doute sur le fait que quand je croiserais d'autres amis qui auront aussi lut cette histoire nous n'aurons besoin que d'un regard pour nous dire "j'ai été impressionné". Mais, quels en sont les raisons ?
Est ce la metatextualité de l'histoire qui n'est d'autre qu'un commentaire sur le lecteur de comics lambda ? Un adolescent banale décide de se déguiser en super héros et de combattre le crime simplement parce que cela semble être la meilleur chose à faire et que ça l'excite aussi énormément.
Est ce le dialogue intérieur du personnage qui le présente comme un héros parfaitement conscient de l'étrangeté mais, aussi de la nécessité de son choix de rendre réel le combat des personnages qu'il admire ?
Je pourrais encore et encore à citer d'autres raisons comme la force du dessin de Romita Jr. Réaliste, apte à retranscrire les émotions des personnages, au trait personnel ancré dans la tradition tout en proposant un graphisme contemporain. La force des dialogues de Millar et la mise en scène de son histoire sont aussi de très bonnes raisons de refermer ce premier numéro pris d'une envie folle de connaître la suite.
Que l'on ne s'y trompe pas. La publicité autour de ce comics est bien exagéré. "The Greatest Superhero book of all time is finally here". Ben voyons ! On reconnait bien là l'habitude de Mark Millar de créer l'effervescence autour de ses productions pour attirer l'oeil de tout le monde. L'achat prématuré du scénario pour le transformer en film ne m'étonne pas non plus. La narration intérieur, les premières images choc et le développement de l'histoire sont déjà prête pour filmer les vingt premières minutes du film. Kick-Ass est un comics moderne, bourré de référence a son propre univers, emblématique de la recherche des scénaristes a se vendre à Hollywood mais, indéniablement très efficace dans tout ce qu'il entreprend et très vite addictif.
La recette ressemble pourtant très fortement à une version inversé de Wanted, le récit d'un employé de bureau banale qui découvrait que toute sa vie était un mensonge et qu'il était le rejeton d'un super vilain récemment décédé. Or, les super vilains ayant vaincu les super héros et remodelés le monde à leur guise, celui ci devenait du jour au lendemain un tueur aux capacités surhumaine capable de faire tout ce qu'il voulait, et même ce qu'il ne veux pas comme se faire tuer par les anciens acolytes de son père cherchant a bousiller le statut quo.
Une réplique en particulier m'a fortement fait penser a cette histoire :
"Why train for years to do a job you bitched about all day ?"
On retrouve ici la même question de départ que pose Wanted. Pourquoi faire ce que l'on ne veut pas faire ? Pourquoi ne pas choisir de vivre ses rêves. Kick-Ass est le récit d'un rêve de môme qui se retrouve confronté à une réalité qui le dépasse mais qui, si les graines semés dans les dernières pages germent comme je le suppose, modifiera la façon de voir de beaucoup de monde.
Kick-Ass est le début d'une saga qui promet beaucoup mais offre tout autant et réussit même a ne pas mentir sur son propre nom.

Saturday, February 02, 2008

Spiderman - Slott, j'aurais ta peau !


Incroyable mais vrai, une fois sorti de mon magazin de comics (Arkham, rue Soufflot pour ceux que ça interesse et qui ne ferait pas parti de mon cercle d'amis) j'avais en ma possession les trois derniers numéros de Spiderman.
Pourquoi ?
Comment ?
Est ce que je vais bien ces temps ci ?
Dan Slott. Avec de l'argent. Oui ça va. Dan Slott donc, scénariste de Howard the Duck et de She Hulk, un homme en pleine possession de ses moyens pour écrire des histoires cohérentes remplis de rebondissement et qui échappe aux codes du super héroisme classique. Spiderman ayant été conçus comme un héros hors du commun, proche des lecteurs et faillible à souhait, la présence de Slott aux commandes laissait présager de bonnes choses pour le tisseur. Un tisseur que je n'avais pas espéré revoir devant mes yeux après un troisième film vu entre ami, juste pour sortir un coup et rire devant l'apparition de Bruce Campbell à l'écran, et des histoires laborieuses de Michael Straczynski.

Ce dernier avait transformé Spiderman en personnage mystique, adulte et stable que chacun voulait tuer. Des préoccupations bien éloignés de son lectorat, même si celui ci doit être en moyenne aussi agé que le Parker d'aujourd'hui.
Cependant, nous voilà reparti avec un héros dont les problématiques sont de nouveau en phase avec celle de ses débuts. One more day, une des pires idées de scénario après Maximum Carnage et la Saga du Clone, où Mephisto offrait à Spiderman la possibilité de faire revenir à la vie Tante May en échange de son mariage. La vioque ou la rouquine ? Choisit ! Euh ouais, faut vraiment que je choisisse ? Et bien oui, et il choisit la vioque. Moi pas comprendre et je ne suis pas le seul. Mais bon, les jeux sont fait et nous revoilà avec une histoire à dormir debout de plus dans le catalogue Marvel et une table rase qui pourrait profiter a qui saurait mettre le couvert dans l'ordre.

La porte s'ouvre, Dan Slott débarque et nous revoilà reparti comme au début mais avec des dialogues dynamiques, un tas de problêmes (le Bugle en perdition, un voleur déguisé en Spiderman, des problêmes de tune, Harry Osborn ...).
Harry Osborn ?! Oui, tout le monde est vraiment de retour. Tante May est bien sur présente et s'annonce comme une cible potentiel pour les prochains numéros, tandis qu'un nouveau gangster tout ce qu'il y a plus traditionel dans l'univers de Spiderman affirme sa place comme un némésis qui restera quelque temps dans la mémoire de Peter Parker.

Je ne pensais vraiment pas que cela m'arriverait. Acheter un comics de Spiderman. Le lire avec plaisir. Ecrire un article dessus et proposer à d'autre de m'imiter. Cela changera peut être avec les prochains numéros mais pour le moment je trouve ce nouveau Amazing Spiderman très lisible, et surtout, très accessible pour de jeunes lecteurs. Ok, il y a un ou deux cadavres qui trainent dans les coins mais, ils ne sont que momifiés. L'histoire est énergique, les filles sont belles, le héros est timide et doit se démener avec des problèmes d'argent tout en se trouvant une nouvelle petite copine (bien que la dulcinée à venir soit très facile a repérer) et en faisant attention de ne pas se faire arrèter par la police. Au moins une dizaine de sub plots en trois numéros et un rythme de parution d'un numéro par semaine.
Marvel semble avoir trouvé une nouvelle bonne idée pour revitaliser sa série. Les enfants ne rentreront surement pas plus pour autant dans les comics shop mais peut être que des grands frères pourront prèter leurs bd aux petits frères sans crainte de se les voir rendus au bout de deux minutes. Une histoire à suivre.

Friday, February 01, 2008

Bizarro smash puny planet but ... but ... Bizarro has feelings too !


Clark Kent est un nazi
Jimmy Olsen a été cloné par l'armée américaine
Lois Lane fait le ménage
Bizarro.
Oui, je mets un point après Bizarro. D'une car je ne me vois pas continuer comme ça pendant des plombes. Et de deux car c'est le personnage qui plante un clou final dans les années de bizarreries qui ont régné dans les comics de Superman. Bien avant que des auteurs anglais arrivent avec leurs idées étranges sur la manière de bousculer les choses tout en donnant un sens profond et mystique a ces héros de papier, il y avait des auteurs qui ont moins marqué les esprits des jeunes fans (hormis ce bon vieux Jack Kirby sans qui rien n'aurait put arriver, et qui a d'ailleurs été mal orthographié dans un article du Monde, une honte !) dont je suis, malgrès mes vingt-cinq années un digne représentant. Toutes ces histoires m'interessent énormement car elles ont beaucoup contribués à l'histoire du comic book et au mythe du super héros.

Grace a ces scénarios d'autres ont eu envie d'aller encore plus loin et de laisser leur imagination flaner dans les recoins les plus étranges de la pseudo science et de l'astrologie de l'univers DC pour alimenter les cases des histoires des personnages DC. Cet éditeur se distingue pour moi de Marvel par son caractère cosmique. Tout ce qui arrive de grave dans ce monde est forcement amené très vite a une echelle planétaire, puis l'univers et enfin la réalité tout entier.

Crisis on infinite earth ? Toute la création s'écroule. 52 ? Toute la réalité menace de s'écrouler et finit par se reconstituer. One Million ? Le futur est menacé. Marvel a aussi goutté au monde cosmique avec les sagas de Thanos et de Warlock mais ces histoires sont des reliques avec lesquels les éditeurs jouent pour faire plaisir à une frange minoritaire du lectorat (voir le cross over Annihilation) qui n'a pas autant le droit de citer que les fans de Civil War.

La mort de Captain America, la dissenssion entre les héros Marvel, Age of Apocalypse, Onslaught, autant de conflits qui modifient la réalité mais ont surtout un impact final sur les personnages. L'univers Marvel est plus personnel, plus proche des personnages et de leur état d'âme. Preuve en est le succès des séries X-Men dont la trame continue de narrer rien moins que des idées qui auraient put s'adapter au monde du soap opera si on avait foutu un costume en latex à Victor dans les Feus de l'Amour. Amusez vous bien avec cette image mentale quelque seconde et ensuite nous pouvons continuer.

Ou est ce que je voulais en venir ? Ah oui ! Les histoires barrés de ces années bénit où les éditeurs ne semblaient pas trop ennuyer les scénaristes à propos de détail benin comme "la crédibilité", le fait de ne pas être "out of character" ou "le réalisme". Bénit car nous en avons retiré beaucoup. Mais voudrais je encore lire aujourd'hui ces histoires si elles n'étaient pas associés a des auteurs et à un passé glorieux ? Dans le même contexte ces histoires nous paraitrait bien idiotes et inutiles, au même titre qu'un type qui s'amuserait a remettre un urinoir dans un musée pour se moquer de l'art. Déjà fait, circulez y'a rien à voir. Aujourd'hui le comic book n'a plus seulement un univers étrange et complexe mais des personnages plus humains avec des préoccupations quotidienne qui les rapproche du lecteur.

Hier Lois Lane pouvait passer pour une pouf à ne pas reconnaitre Superman derrière les lunettes de Clark Kent car le numéro était consacré à des événements beaucoup plus haut en couleurs. Il n'y avait pas de problêmes amoureux entre Clark et Lois. Ils étaient juste deux personnages éloignnés l'un de l'autre par un gag répétitif censé mettre un ou deux batons dans les roues de Clark / Superman et procurer au héros des seconds couteaux a sauver de temps à autre. C'est d'abord en distinguant les personnages de la série principal et en mettant en scène leurs état d'âmes que l'on a surement pu voir apparaitre des histoires plus complexe où les émotions de tout un chacun était pris en compte.

Les allées et venus des scénaristes entre les éditeurs eu surement aussi un impact sur ce changement, tout comme la simple lassitude des auteurs d'écrire les aventures de personnages qui n'avait pas autre chose à faire de leurs journées passés entre des cases que de se ridiculiser ou d'être héroîque. Tant de possiblités pour expliquer le fait que nous ne lisons plus aujourd'hui des histoires où tout peut arriver mais où l'auteur se doit de respecter le personnage. Le jouet a une vie propre , une histoire, des obligations, un code morale et une horde de fans qui ne pourraient supporter de le voir faire autre chose. D'où l'intérêt de la méthode Jack Kirby : Créer ses propres personnages. Faire parler son imagination sur un nouveau support.