Sunday, September 26, 2010
Cargo de Ivan Engler et Ralph Etter (2010)
Quand il fut présenté à l'Etrange Festival, il y a quelque semaines, la mention de l'exclusivité de sa distribution, accompagné des nombreux éloges concernant la réalisation d'un tel film de science fiction de qualité, d'autant plus quand il provient d'un pays inattendu, la Suisse, avait de quoi surprendre. Destiné à une sortie directement en DVD sans être diffusé dans les salles françaises, la qualité du produit, tel qu'il était décrit, faisait miroité un nouveau cas de classique en devenir éloigné des yeux du grand public par des distributeurs ne croyant pas dans la viabilité d'un produit original.
Ce paragraphe devrait donc défendre de mille manières les grandes qualités de cette histoire de SF mêlant le drame et l'action à une romance interdite. A la sortie du film, ses défauts multiples volaient bien trop haut dans les esprits pour en faire l'histoire attendu par la comparaison avec l'excellent Moon de Duncan Jones présenté l'année dernière.
Celui-ci, soutenu par la performance d'acteur du génial Sam Rockwell, seul être humain de l'histoire apparaissant comme un personnage actif dans l'histoire, traitait de l'isolement dans une base spatiale et d'un sentiment grandissant de paranoïa parfaitement mis en scène en une heure et demi de huit clos dans une base spatiale. Cargo en revanche tente de traiter de nombreux sujets sans les creuser suffisamment pour que l'on soit capable de dire à la fin du film qu'elle en était son propos, un comble pour un film de SF.
Isolé dans un vaisseau en partance pour un eldorado réservé aux plus chanceux et riche des rescapés de la planète Terre que l'on dit inhabitable, l'héroïne médecin de bord va vite sentir la présence d'un être étranger et prévenir ses compagnons conservés dans une stase artificielle pour la durée du voyage. Très vite, de curieux évènement et la mort d'un personnage attise l'inquiétude de tous et il devient nécessaire de découvrir quel secret peut bien contenir ce vaisseau amenant un ravitaillement à une base spatiale.
Les rebondissement vont alors s'accumuler et rester parfois sans explication jusqu'à la fin du film alors qu'il aurait suffit d'étayer l'histoire pour ne pas brouiller le tout. Les principaux évènements sont aussi très prévisibles pour un habitué à des intrigues de science fiction, tout en maitrisant efficacement ceux-ci, le scénariste traine en terre trop familier pour attiser l'intérêt du spectateur.
A l'instar d'Eden log du français Franck Vestiel, Cargo est un grand spectacle futuriste admirablement bien orchestré grâce aux prousses des effets spéciaux actuel. Malgré son origine géographique atypique, Cargo prouve que l'on a pas besoin de venir des Etats-Unis pour éblouir les grands écrans avec des créations d'architectures futuristes crédibles et fascinante. Mais derrière ces effets visuels il y a surtout un scénario en forme de gruillère que les performances très honorables des acteurs principaux, bien dans leur rôle, ne suffisent pas à remplir pour cacher les points d'interrogations laissés bien trop en évidence par les réalisateurs, Ivan Engler (aussi scénariste) et Ralph Etter, et les scénaristes Arnold Busher, Patrik Steinmann et Thilo Röscheisen. La main responsable du coup de feu qui sauvent la vie de l'héroïne, la raison de l'accès impossible au dossier du représentant des services secrets et enfin, les raisons du secret entourant la Terre et la planète eldorado. Bref, le scénario sert de toile de fond à des effets de styles allant du correct à l'excellent, toutefois insuffisant pour en faire un film recommandable. Cargo servira de carte de visite à ses réalisateur, responsable de la photographie et acteur mais surement pas à ses scénaristes.
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