Sunday, June 28, 2009

Mémoires d'un lutteur de sumô de Kirishima Kazuhiro (édition Picquier)


Savez vous qui est Kirishima Kazuhiro? Connaissez vous tout les grades que compte l'échelle de force du Sumo? Si vous avez les réponses à cette question ou si vous les cherchez, ce livre est fait pour vous. Doté d'un lexique et de nombreuses annotations, Mémoires d'un lutteur de sumô est une immersion complète dans les turpitudes d'un sumotori humble et sympathique dont la vie est consacré à son sport. Il parle de sa passion, de sa famille, des sacrifices et de ceux qui le soutiennent, sa compagne, son village, sa famille, ses fans. Les quelques passages où Kirishima en parle sont révélateurs sur la place de ce sport méconnus dans nos contrées qui a une ampleur comparable au football par chez nous. Ce que j'ai pu comprendre par ce livre c'est aussi les efforts dont il faut faire preuve pour pratiquer ce sport et sa complexité qui ne peut pas être évidente pour un occidental qui ne découvre que des bribes de combats où deux épais japonais se poussent pour en faire sortir un d'un cercle. Du curling avec des gens obèses ? Bien plus que ça ! Beaucoup beaucoup plus ! Il n'y a donc pas de véritables "reproches" a faire à ce livre tant que l'on sait à quoi s'attendre. Mémoires d'un lutteur de sumo est bel et bien l'autobiographie d'un lutteur de sumo. Le style n'a rien d'extravagant et l'histoire n'est pas non plus riche et incroyable. Il s'agit juste de la vie d'un homme nous faisant partager sa passion, ses craintes, ses inquiétudes. La vie d'un sportif de leur coté de la planète dont les doutes et les interrogations sont les même que les nôtres.

Tokyo Express de Matsumoto (édition Picquier)


Un double suicide qui se transforme en double meurtre présumé. Un suspect tout désigné par des enquêteurs ingénieux mais un plan qui l'est encore plus. L'intrigue tiens de celle du roman policier classique. Le meurtrier perd les enquêteurs grâce un place complexe qui ne peut être conçu que par un romancier expert. Matsumoto est devenu un écrivain de roman policier culte au Japon grâce à cette intrigue. On en convient sans peine. Par contre, on ne s'adresse ici qu'aux fanas du polar à la Conan Doyle. Tout le charme de l'histoire est dans l'enquête minutieuse et les déductions de policiers passionnés, convaincu du bien fondé de leur enquête. Pas de procédure, pas de plongée dans les méandres de la folie d'un meurtrier psychopathe. Le meurtre est presque trop propre pour être crédible. Le plan diabolique s'est joué sur un échiquier complexe et il faut maintenant remonter en arrière pour comprendre les motivations et chaque mouvement de pièces. Certes, tout cela est très bien fait et amusant mais quand on veut un peu de folie et d'obscurité on est déçu. Je ne l'étais pas a l'issu de ce roman mais je savais un peu à quoi m'attendre. Du bon polar comme on en fait plus. Le monde a changé et notre regard sur les criminels aussi. Ca fait tout de même un peu de bien de lire une intrigue où la motivation criminel est plus clair que son plan pour arriver à ses fins.

Saturday, June 27, 2009

Mirage de Edogawa Rampo (Picquier)


Avec un style simple et des descriptions fine et précises, Edogawa Rampo instaure lentement mais surement une atmosphère troublante dans ses nouvelles. Edgar Alan Poe japonais, il partage avec l'auteur anglais le gout pour le fantastique et le suspens mais y ajoute la perversité nationale dont fait preuve ce pays en terme de perversité. L'histoire qui introduit ce court volume n'est pourtant rien en comparaison de l'histoire suivante où un homme s'enferme lui même dans sa propre psychose. Il se glisse dans le cachot de sa propre peur et jette la clé lui même sous les yeux du lecteur qui le voit perdre toute humanité sous le coup d'une obsession mélangeant l'amour de la chaire et une psychose terrifiante emprunt de bêtises et de naïveté. Chaque sentiment rivalise l'un contre l'autre et embrouille le lecteur dans une nuée vaporeuse et étrange, dérangeante et fascinante. Decrire l'ignoble est une chose mais l'imaginer est une autre. Edogawa Rampo crée de terrifiantes histoires où se mêlent le corps et l'esprit dans une danse a en perdre la raison. Quelque 130 pages que l'on tourne lentement de peur de comprendre ce vers quoi l'histoire s'achemine et que l'on referme en soupirant. Pas de violence démesuré, pas de perversion grotesque, juste la folie sous sa forme la plus pure.

Les autres achats du jour

Side B - the music lover's comic anthology Une anthologie d'histoires courtes autour du thème de la musique. Edité par Poseur Ink pour 22$, la somme dépensé est justifié par les noms de Jim Mahfood, Ryan Kelly (Local, Northlanders, The New York Four) et l'envie de soutenir un petit éditeur. C'est peu pour une telle somme mais les deux cents pages de ce recueil débordent de styles différents et de pages noirs et blancs tellement différentes de la horde de publication américaine classique que la dépense se justifie très vite quand on a envie de soutenir une initiative un peu différente. Seule la lecture me dira si j'ai eu raison.

The Stuff of Life - A graphic guide to genetics and DNA par Mark Schultz (scénario) et Zander et Kevin Cannon (Ill and Wang)
Depuis Understanding Comics de Scott McCloud (le Marshall McLuhan de la bande dessinée), les comics / livres n'ont pas pullulés mais depuis quelques années certains titres perpétuent le concept comme Action Philosophers (l'histoire de la philosophie en comics) et Comic Book Comics (l'histoire du comic book en comics, quoi de plus naturel ?) et le présent volume illustré par Zender Cannon (Smax avec Alan Moore, rien que ça) où l'on nous compte sous la forme de comics les secrets de la génétique. Typiquement le genre d'initiative auquel je ne peux résister.

Awesome 2 - Awesomer (Top Shelf)
un autre recueil publié par l'élite de l'indépendant intelo américain, Top Shelf. L'achat est ici justifié par les noms suivants : Jeff Smith (Bone, Rasl, rien de moins qu'un des auteurs les plus talentueux de ces dix derniers années) Jeff Lemire (la trilogie Essex Country et une nouvelle série chez Vertigo, Sweet tooth), Brian Maruca (Street Angel, 'nuff said), Jim Rugg (Street Angel, the Plain Janes, Janes in love) et encore d'autres noms qui me sont vaguement familiés. Le prix de 14,95$ sera utilisé pour soutenir différentes causes.

My inner bimbo de Sam Keith (scénario et dessin), Josh Hagler (dessin) et Leigh Dragoon (dessin) (Oni Press)
Le seul nom de Sam Keith (The Maxx, Four Women ...) suffit a justifier l'achat d'un comics. Un nombre incalculable d'auteurs ont tentés d'avoir une approche "psychologique" pour densifier leur personnages de papiers mais peut y arrivent aussi bien que Keith dont la formation de psychologue et l'incalculable talent en font un des auteurs les plus honteusement ignorés de la décennie. Seul un groupe de fans fidèles semblent être responsable de sa survie et de sa publication chez DC autant que chez Image, Marvel ou Oni Press. Il n'y a pourtant besoin que de feuilleter ce volume pour voir que rien que les illustrations et le découpages justifie amplement l'achat. 19,95$ de bien investis.

Hitman - A rage in Arkham (DC Comics) 2009


Tout les personnages mémorables crées par Garth Ennis (Preacher, the Boys ...) sont des bad ass. Tommy Monoghan, assassin de profession, tue et jure toutes les deux cases et n'exprime aucun remord. Publié chez DC Comics et non sous l'emblème Vertigo pourtant réservé aux séries adultes, Hitman est une anomalie, même dans le paysage de Gotham City où Tommy exerce sa profession de tueur à gage.

Batman n'aime pas son attitude, ni ses manières mais Monoghan s'en bas les couilles et se moque de lui constamment. Un comble dans les rues de Gotham où l'ombre seul de la chauve souris suffit a faire déguerpir les criminels. Peut être est ce parce que Tommy Monoghan, aka Hitman, peut lire les pensées et a des rayons X dans les yeux ou tout simplement car il est née avec le majeur perpétuellement levé.

John McCrea durcit même le personnage grâce a un trait anguleux et une tendance maladive a dessiner tout les personnages avec une carrure de joueur de football américain. L'impertinence et la violence ne font cependant pas le charme de la série. La visite d'un univers parallèle à celui des héros et peuplé de criminels normaux confrontés à des fous dangereux est ce qui rend Hitman si riche et dépaysant dans tout le catalogue DC Comics.

Bien avant le label Marvel Knight, Ennis et McCrea prenne possession de la ville de Gotham City et vont plus loin que l'univers de Bruce Wayne / Batman pour faire connaissance avec la pègre et les pires têtes brulés que la terre ait portés. Violent et explosifs, Hitman continue d'être toujours aussi frais plus de dix ans après sa publication. DC a interêt a réédité toute la série et ne pas s'interrompre en cours de route comme il l'avait fait auparavant. Hitman mérite largement d'être lut et relut encore aujourd'hui.

Les débuts de Tommy Monoghan dans l'univers DC sont aussi les premiers pas de Ennis et de McCrea chez l'éditeur où il balance des coups de pieds dans tout les sens pour asseoir leur identité. Les personnages servent leur univers et pas l'inverse. Etrigan se fout de la gueule d'un gros type. Batman est ridiculisé par Hitman. Tommy Monoghan tire, tire et tire encore sans jamais louper sa cible. Les débuts d'un anti héros bien plus crédibles que le Punisher est d'un univers des plus hauts en couleurs, même en comparaison avec le reste des séries écrites par Garth Ennis durant sa carrière.

Monday, June 22, 2009

Anthony Bourdain - Kitchen confidential (Adventures in the culinary underbelly) (Bloomsbury PBK)


La vie d'Anthony Bourdain, avant d'être celle d'un chef renommé pour ses émissions culinaire, fut constitué d'aventures variés fait de gloire éphémère ou de déconvenue magistrale. Le cuisinier écrit donc son autobiographie sans laisser de coté un seul aspect de sa vie à travers les cuisines du monde entier. De ses débuts jusqu'à son ascension, il nous fait découvrir la vie dans les cuisines et au sein d'un groupe de cuisinier. La drogue, les insultes, le sexe et la bouffe. La bouffe, la bouffe, la bouffe. Anthony Bourdain aime la bouffe et la vie comme une religion. Elle gouverne tout et sa femme même semble s'en accommoder quand il raconte que dès le réveil il se met a penser a son restaurant en ignorant parfois ce qu'elle peut lui dire. Cependant, Bourdain ne se cache pas derrière sa réputation pour apprendre a ses lecteurs la vie derrière les fourneaux. Quand il dévoile sa vie, il ne cache pas qu'il parle de son expérience. Ainsi, après nous avoir conté des centaines d'anecdotes de folies et d'excès, celui ci finit son livre en parlant d'un cuisinier qu'il considère comme beaucoup plus talentueux que lui et dont la vie fut en tout point différente a la sienne. Une manière de dire : la vie dans une cuisine peut être ainsi ou totalement différente, ne vous fiez pas qu'a moi et faites vous votre propre idée ! Son style n'est pas pompeux, il ne se perd dans des descriptions que pour nous enivrer. Ses chapitres sont pour la plupart des articles de journaux concis et efficaces où l'auteur concentre donc une bonne somme d'information sans s'épandre trop sur le superflu. Le fil d'Ariane de ce recueil est donc sa vie et sa passion pour la cuisine. L'amour de la bouffe, l'amour des saveurs et des sensations. Vous ne cuisinerez plus de la même manière !

Sunday, June 21, 2009

Marshall McLuhan - Understanding media (Routledge Classics)


La nuance entre avoir lu et avoir compris ne s'est jamais fait autant sentir qu'à l'issu de ce volume. Marshall McLuhan est un prophète dont chaque parole offre un regard nouveau sur des phénomènes que l'on pense avoir compris et intériorisé. L'introduction de McLuhan où il explique qu'un éditeur craignait que son livre ne se vendent pas car son contenu est à 80% neuf continue d'être vrai. Les idées de McLuhan ont bien sur trouver leur échos depuis mais la prose de l'auteur est toujours aussi saisissante dans sa manière nonchalante de disséquer notre société avec la facilité d'un chirurgien aguerri. Chaque chapitre est consacré à une notion (argent, habillement ...) ou à une invention (télévision, téléphone ...). Sont analysés les origines, les circonstances de leur création, leur impact et en quoi elles ont modifiés notre manière de vivre. L'originalité de McLuhan est de ne pas prendre pour acquis une notion mais de l'expliquer en créant un lien avec notre société. McLuhan comprend la société de l'intérieur et l'explique avec le regard extérieur de quelqu'un qui semble capable de s'élever au dessus de toutes les influences ou, tout du moins, de comprendre chaque implication de ses propres actions. Ses affirmations sont accompagnés de citations venant de personnalités aussi diverses que des journalistes ou Marylin Monroe afin de mettre en perspective chacune de ses déductions. J'ai d'ailleurs beaucoup de mal a imaginer comment ce livre pourrait être traduit sans que la richesse du langage et les références de l'auteur ne perdent de leur force. J'encourage donc chacun a lire ce livre dans une version originale. Pour cela, frotter vous d'abord à ses apparitions télévisés et décider ensuite par vous même si vous souhaitez découvrir avec un nouveau regard le monde en compagnie de Marshall McLuhan.

Marshall McLuhan interviewé à propos du débat télévisé entre Carter et Ford
http://www.youtube.com/watch?v=ZF8jej3j5vA

Generation Kill de Evan Wright (Berkley Caliber)


Maintenant adapté à la télévision par les créateurs de The Wire, la meilleure série télévisé qu'HBO ait jamais diffusé, Generation Kill est avant tout le récit d'une ballade en Irak en compagnie de deux régiments de l'armée américaine racontée par un journaliste aux accents Hunter S Thompsonien pour ce qui est de la franchise et de l'attention au détail. Evan Wright ne dépeint pas ses compagnons d'une tournée sur le territoire irakien comme des gamins innocent mais comme des adultes venus retrouver un peu de leur adolescence et perdre le peu d'illusion qui leur restait. A l'époque où se déroulent les faits, je me souvient que les premières manifestations voyaient des troupeaux scander des phrases comme "No blood for oil !". Pas de sang pour le pétrole. Pensez vous que les innocents soldats ne soient pas au courant de tout cela ? Pourquoi voudriez vous qu'il se soit engagé dans l'armée si ce n'est pas pour défendre leur pays et surtout porter un gros flingue et faire comme dans les films. Tous n'ont pas des raisons aussi simple bien sur mais au fond de chacun il y a ce plaisir du gros flingue que la série Spaced définit comme étant inhérent au caractère masculin. L'histoire ne s'arrête pas là et le but n'est pas de peindre le portrait psychologique de chacun mais de dire, franchement, ce que c'est de venir en Irak pour libérer le peuple du joug de Sadam Hussein. On est accueilli par les flingues des résistants à l'envahisseur américain et par les bras tendus des habitants heureux de les voir. Tous habillés de la même manière. Tous parlant la même langue. La tension, les sourires, la peur et l'incompétence des dirigeants se mêlent dans des moments glorieux et d'autre beaucoup moins. Bref, un regard vrai et honnête sur deux bataillon de soldats et une occasion de reconsidérer l'armée et ses hommes grâce a la vision extérieur d'un journaliste venu raconter ce qui se passe à l'intérieur.

Sunday, June 14, 2009

Dogra Magra de Yumeno Kyusaku (édition Picquier)


Ce blog est normalement uniquement consacré aux comics mais j'ai décidé de faire une entorse à mon propre règlement pour parler d'un roman exceptionnel que j'ai fini de lire aujourd'hui.

Introduire un livre par plusieurs pages d'éloges est extrêmement risqué. D'autant plus quand ces même éloges s'alourdissent de lourdes menaces sur la capacité du scénario a transcender les genres et mener le lecteur en bourrique. Le lecteur a donc comme réflexe d'être pris au défit et de trouver le moyen de faire mentir l'auteur de l'introduction. Me rendant moi même coupable de ce pêché, je tiens donc a vous faire comprendre que Dogra Magra n'est certainement pas un livre dont l'intrigue se découvre aisement. Le but n'est de toute manière pas de deviner l'identité du tueur avant le héros mais de se laisser prendre au jeu de l'auteur en se perdant les dédales de son univers perdus dans l'enfer des fous.

Le protagoniste lui-même est déjà perdu dans cet enfer. Dans un hôpital psychiatrique, il se réveille sans aucun souvenir de sa propre identité. Lavé, habillé et confronté a de nombreux éléments de sa vie passé, un medecin tente de l'aider a lui faire revenir à la mémoire sa vie et son identité. Rien n'y fait. Il est donc invité a découvrir un manifeste. Ce manifeste, écrit par un professeur qui s'est suicidé il y a un mois et composé de nombreux éléments différents. Un chant récité à travers le pays sur l'enfer que vivent les malades mentaux , des interviews donné à la presse, son mémoire de fin d'étude qui fut sujet a un grande controverse et enfin, les circonstances d'un meurtre mystérieux que ce même professeur compte résoudre grâce a sa théorie psychiatrique de l'hérédité psychologique.

Confus ? Vous le serez. On se perd aisément dans les huit cent pages de ce roman. La vie et la logique des fous suinte de ces pages et vous contamine comme un virus pour que vous même vous perdiez tout repère et toute logique. Rien n'est simple alors que pourtant est évident. La vérité est dans les premières pages, caché au détour d'une phrase. L'introduction le promet, je me joint à celle-ci tout en sachant que vous vous perdrez vous aussi. La seule solution est de ne pas lire ce roman. Perdre l'occasion de perdre la raison. Serez-vous assez fou pour commettre un tel acte ?

Saturday, June 13, 2009

Transhuman de Jonathan Hickman et Jim Ringuet (Image Comics)


Dans son introduction, un professeur exprime sa désaprobation vis à vis du contenu scientifique de ce comics. Il a raison. Transhuman est un comics de science fiction qui se sert d'une aberrante pseudo réalité scientifique emprunté aux comics de super héros pour raconter l'histoire de deux compagnies.

Il faut y voir dans cette manoeuvre la marque de la vie de Jonathan Hickman qui pendant dix ans entre sa tentative de rentrer dans le monde du comics et son entrée fracassante pour les quelques acheteurs qui eurent la bonne idée d'investir dans The Nigthly News travailla dans la publicité. Il est donc beaucoup plus familié du fonctionnement d'une entreprise que d'un laboratoire.

Transhuman est donc un reportage fictif situé dans le futur. Le narrateur est le présentateur d'une émission où sont interviewés toutes les acteurs de la révolution transhumaines où l'humanité découvrit comment modifier son corps et obtenir des capacités dépassant l'imagination de toute personne n'ayant jamais lut un seul comics des X-Mens. De nombreuses références sont faites aux mutants du professeur Xavier tout au long de l'histoire.

Un clin d'oeil à WE3 de Grant Morrison et Frank Quitely apparait l'espace d'une case. L'influence principale de Hickman n'est cependant pas Morrison mais Warren Ellis. L'histoire qui nous est raconté peut être mis en parallèle, d'un point de vue narratif, avec Orbiter de ce même Ellis avec toutefois l'ajout d'un regard beaucoup plus cynique où Jonathan Hickman reste fidèle au style qu'il a développé dans The Nightly News.

Le retournement finale en guise de conclusion est d'ailleurs une technique qu'il a utilisé précédemment dans ce même comics. Je ne reprocherais cependant pas à l'auteur d'avoir un style. Ce que je tiens par contre a pointer du doigt est le nombre d'excellentes idées qui sont disséminés dans ces pages sans que le récit ne décolle vraiment.

Le format reportage procure au lecteur un regard extérieur qui ne permet pas de s'investir complètement dans l'histoire de la même manière que The Nigthly News où l'on vivait les retournements par l'intermédiaire d'un héros et non d'un narrateur froid et distant. De plus, les illustrations sont confis à un inconnu, Jim Ringuet, qui, quoi que compétent, possède un trait anguleux et sale entre le D'Israeli de Lazarus Churchyard (en compagnie de Warren Ellis) et Ted McKeever.

Efficace pour des plans fixes mais dénué de l'inventivité visuelle qui m'avait fait me saisir de The Nightly news alors que je ne connaissais pratiquement de l'histoire et de son auteur. Transhuman est une moitié de déception en comparaison avec son prédécesseur tout en offrant suffisamment de bonnes idées pour faire de ce reportage futuristo économique une histoire cynique et complète sur un avenir dont l'humanité peut tirer quelque leçon.

Thursday, June 04, 2009

Batman & Robin #01 (DC Comics) Juin 2009


Batman est mort ! Longue vie à Batman ! Vous ne pourrez jamais laisser pour mort un bon super héros sans que quelqu'un ne se ramène avec un appareil pour le faire revenir dans le numéro suivant. Une petite histoire et voilà que Batman réapparait sous les doigts de l'homme qui a orchestré son décès en grande pompe. Grant Morrison, auteur écossais ultra talentueux auteur de nombreuses histoires mélangeant punk / psychanalyse et dadaïsme dans la plus grande folie hallucinatoire (The Filth, The Invisibles, Seaguy ...) joue avec l'univers DC (Superman, Batman, Green Lantern ...) et réécrit les mythes. Après s'être attaqué à Superman dans une série en douze numéros que l'on célèbre déjà comme un nouveau classique de la trempe de Watchemn, le voici sur une série régulière sobrement appelé Batman & Robin. Même équipe que pour Superman et Flex Mentallo, prenez un Morrison, ajoutez un Frank Quitely et attendez vous a être décalquer avec un sourire au livre en l'espace de 24 pages. Point de réinvention, les anglais reprennent juste tout ce qui a fait le succès de la série. Le caractère difficile du personnage, son intelligence et sa précision, sa grâce et sa force face à l'ennemi. Sauf que ... Batman est vraiment mort. Il s'agit en fait d'un ancien Robin, devenu Nightwing (les super héros et leurs histoires épiques rivalisant avec les dieux grecs) derrière le masque en cuir noir. Le petit Robin ? Le fils caché de Batman dont l'existence lui avait été révélé par sa mère, la fille de Ras Al Ghul (le méchant du premier film de Christopher Nolan et accessoirement vieux grands méchants récurent dans le comics). Pas besoin par contre de connaître toute l'histoire des personnages depuis ces dix dernières années. Si vous avez vu les films, vous saurez de qui on parle. Commissaire Gordon ? Bat signal ? Batman & Robin ? Si vous avez aimé les films, la vielle série des années 60 et /ou le dessin animé alors vous allez dévorez les pages en moins de deux ! Morrison & Quitely complotent, visent et marquent une nouvelle fois.

Sunday, January 11, 2009

Mike Huddleston - Who ?

En interrogeant la relation entre l'esprit et le corps, Descartes mis sur le doigt sur un sujet qui lança la philosophie et plus tard la neurobiologie sur de nombreuses autres questions. Depuis, la question s'est déplacé en découvrant que le lien de cause à effet n'était pas aussi évident que le pensait le philosophe (voir "L'homme qui prenait sa femme pour un carton a chapeau" de Oliver Sacks) mais elle reste d'actualité ailleurs.

Ainsi, le zombie ne pense pas mais existe toujours. Est il pour autant un être humain ? Le héros de Deep Sleeper, piégé par les rêves qui hante ses nuits, n'en perd pas pour autant son essence quand il découvre la route qui le mène vers l'univers des rêves mais y perd le contrôle de son propre corps. Sous la forme d'une entité mi spirituel, mi fantasmatique, il devra alors partir à la reconquête de son propre corps, de sa vie et du plus important, sa famille.

Deep Sleeper, scénarisé par Phil Hester et illustré par le brillant Mike Huddleston, fil conducteur de ces trois histoires, y conte un récit d'aventure où se confronte le corps et l'esprit pour la conquête de l'identité. L'histoire écrite par Phil Hester prend vie sous la plume de Mike Huddleston dont le trait souple et le mariage du noir et du blanc rend à la fois réel le monde dans lequel évolue le corps du héros ainsi que celui où son esprit passe ses nuits. L'imagination du scénariste et de son héros écrivain prenne forme avec autant de forces que les mots. Indiscociable, cette histoire n'aurait pas eu la même vitalité si elle avait été laissé sous la forme d'un roman, laissant le lecteur le loisir de créer son propre monde mais sans profiter du talent d'Huddleston. Autant capable de donner vie aux rêves qu'aux êtres humain, son style donne du volume aux êtres et aux objets, plongeant le lecteur dans la page. Pourtant encore jeune, les deux auteurs mèlent leur inspiration avec une maitrise de la narration et des idées. L'oeil n'est donc jamais perdu malgré les nombreuses variations de structures du récit.

Cette maitrise se retrouvait déjà dans The Coffin (Sarcophage en français), première collaboration entre Phil Hester et Huddleston. Moins aéré et surtout beaucoup plus sombre, le volume présentait par l'éditeur français comme une relecture du mythe de Frankenstein prend en fait au pied de la lettre la réflexion de Descartes. La pensée, ou plutôt l'âme, d'un scientifique se retrouve enfermé dans une corps mécanique. Privé de son enveloppe charnelle, l'homme va alors se rendre compte de ce qu'il a perdu durant toute sa vie et entreprendre de réparer ses erreurs. La mort est alors vécu comme un deuxième départ. Départ que tente d'éviter le milliardaire qui avait financé ses recherches et le pourchasse alors par tout les moyens afin d'avoir lui aussi la chance de continuer a vivre dans une enveloppe moins fragile.

La problématique est ici inversé. Comment vivre quand on a plus de corps ? Plus sombre et plus violent que Deep Sleeper, The Coffin ne manque pas pour autant de profondeur. L'influence Mike Mignola (Hellboy) et de Katsuhiro Otomo (Akira) y est visible mais n'en fait pas pour autant perdre en originalité au récit. Bien plus qu'une simple adaptation futuriste de Frankenstein, la création de Hester et de Huddleston se place dans la continuité de l'adaptation en film animé du chef d'oeuvre de Ghost in the Shell de Masamune Shirow par Mamuro Oshi et fait découvrir a un homme ayant pris les traits d'un assemblage mécanique ce qu'est l'humanité. Bien que l'histoire laisse en suspend quelque questions, on sort de cette histoire, de même que de Deep Sleeper, avec l'impression d'avoir vécu au coté de ses protagonistes. Les répliques sont naturelles pour ces personnages de papier prenant vie par la magie des cases.

Enfin, le récit le plus récent qu'a illustré pour l'heure Huddleston se nomme Mnemovore et a été conçu en compagnie de Hans Rodionoff et Ray Fawkes pour le scénario. La thématique de la perte d'identité se prolonge pourtant dans le combat que mène une jeune skieuse amnésique pour découvrir qui il est, prise entre les désirs de ses proches de "réécrire" sa personnalité et l'appétit d'une créature se nourissant des souvenirs cherchant à l'éliminer de l'esprit de chacun. Plus long et pourtant moins dense que les deux histoires précédentes, Mnemovore n'est pas pour autant une oeuvre raté mais juste moins complète que l'univers complexe crée par les scénarios de Phil Hester où la plupart des personnages deviennent attachant et vivant par l'expression de leur volonté a vouloir tirer la couverture du scénario sur eux. II y aurait par exemple beaucoup à dire sur la vie du milliardaire fou de The Coffin ou celle des deux samurais de Deep Sleeper. Mnemovore par contre se divise entre deux personnages dont seule la jeune Kaley Markowic ressort vraiment.

De plus, la coloration des planches de Huddleston fait perdre l'ambiance particulière que ses deux récits précédents, tout les deux noirs en blanc, gagnait par la richesse du contraste entre la lumière et l'obscurité. Cependant, en prenant autant d'espace, l'héroïne n'en est pas moins attachante et son combat pas moins prenant. La question de l'identité y est traité d'une manière plus réaliste avec toujours une contre partie fantastique et horrifique prenant la forme de monstres tentaculaire bien moins effrayant que l'idée même de ne plus rien évoquer aux yeux de ses proches.

Je pense et je suis. Je pense donc je suis. Je pense donc je suis mais qui suis je dans l'esprit des autres. Trois questions qui nous amène a des questions beaucoup plus effrayantes que les monstres qui hantaient le dessous de nos lits. Qui sommes nous et pourquoi vivons nous. Les oeuvres qu'illustrent Huddleston ne sont pas de simples histoires visant a faire sursauter ou choquer mais marque et interroge le lecteur comme se doit de faire tout bon récit fantastique. Que sais ton de soi même et des autres ? Bien que dessinateur et non auteur des mots qui sortent de la bouche de ses créations, Mike Huddleston n'en est pas moins le créateur dont le talent est un ingrédient essentiel à la vie de ses histoires. Sans son crayon, les visages des personnages de Mnemovore ou de Deep Sleeper ne nous apparaitrait pas comme des personnages aussi humains et sympathique. Leur combat n'aurait pas le même intérêt et les mots qui sortent de leur bouche par des bulles resteraient des mots dénué de vie. Paradoxale pour de simples dessins mais essentiel quand il s'agit de bande dessinés. Aujourd'hui encore très peu connu, Mike Huddleston gagne a recevoir tout l'attention qu'une jeune talent aussi prometteur et riche peut délivrer au monde de la bande dessinée.

Saturday, January 03, 2009

Batman - Knightfall vol. 1 et 2

Chaque mois des comics paraissent mettant en scène différents personnages. Les plus populaires, Spiderman ou Batman, par exemple, ont un lectorat tellement conséquent qu'ils peuvent se permettre d'avoir plusieurs séries paraissant durant le même mois. C'est cela être un star, on a un agenda blindé et ont doit presque venir à se dédoubler pour combler les attentes de tout le monde.

Batman apparait donc tout les mois dans trois séries régulière et d'autres a durée limité. Un petit monde complexe qui rebute bien souvent les lecteurs étrangers à cet univers. Ainsi donc, quand un grand événement débarque dans la série, il s'étale sur plusieurs numéros de toutes les séries dans lesquels apparaissent Batman ou concernant Gotham City, sa ville d'origine (ce qui fait que les séries de Catwoman, Nightwing, Robin y passent aussi).

Le joyeux événement qui pris place dans plusieurs mois de comics de Batman en 1993 fut donc Knightfall, une histoire où le chevalier noir affronte un nouveau génie du crime, Bane, dont le but est de le tuer. Original, non ? Ce nouveau gros méchant est donc très intelligent et très musclé. Accompagné de trois acolytes il met au point un plan génial consistant a voler une grosse cargaison d'armes à feu diverse et varié et de se servir d'une lance roquette pour faire exploser la cellule du Joker dans l'asile d'Arkham (là où sont enfermés tout les criminels fou et les malades mentaux du coin) et provoquer une insurrection. Les services de police sont alors débordés par le ras de marée humain de fou et laissent donc partir dans tout Gotham City ces criminels dangereux qui vont, chacun dans leur coin, ou ensemble, préparer des plans comme tout bon criminels maniaque et dangereux qu'ils sont.

C'est donc au tour de Batman d'intervenir pour ramener tout le monde au bercail. Sauf que, le chevalier noir est alors affaibli par des combats incessants et ne cesse de repousser ses propres limites, refusant l'aide de quiconque pour l'aider dans sa quête. Il affronte donc seul des fous dangereux de toute sorte dans le premier volume de Knightfall jusqu'à sa confrontation avec Bane qui le laissera entre la vie et la mort. Or, bien que personne n'oserait imaginer que Batman puisse réellement mourir, sa progression au frontière de la fatigue et au delà de ses limites physique est très bien retranscrites. Les cases montrant à la fin le visage de Bruce Wayne appeuré par Bane car il prend conscience de l'issu du combat qui va suivre sont poignantes. Le visage décomposé de Wayne est inhabituel pour un personnage aussi froid que Batman mais le trajet parcouru rendent les marques de fatigues sur son visage d'autant plus réel. Pour une fois la durée de l'événement est justifié par l'ampleur de la tâche : briser un héros au plus profond de lui même, de sa fierté de héros invaincu, grâce à une menace aussi brutale que ridicule.

Les 268 pages de ce premier volume sont les plus intéressantes des deux tomes regroupant la saga Knightfall. Le deuxième volume se focalise ensuite sur la reconquête de Gotham par les alliés de Batman. Brisé et près de perdre l'usage de ses jambes, Bruce Wayne / Batman doit son salut à Alfred, son fidèle majordome et Robin. Ce duo va donc récupérer inextremis le corps de Batman jeté dans une des rues de Gotham par Bane pour marquer le début de son régne et le ramener dans sa cave secrète pour le soigner loin des caméras. La vague de criminalité s'amplifie alors et c'est au tour de Jean Paul Valley, un personnage introduit l'année précédente dans l'univers de Batman, de reprendre le flambeau. Eduqué par une obscure secte, le caractère de Valley est beaucoup plus violent et dénué de la moralité qui fait de Batman le héros qu'il est. Sous le costume du chevalier noir, Valley va toutefois reprendre Gotham City des mains de Bane et finir par le briser à son tour une fois équipé d'une armure cybernétique qu'il s'est conçu lui même grâce a des ordres laissés par cette fameuse secte.

Ce deuxième volume fait donc la part belle aux personnages entourant Batman tels quel Robin, Azrael ou Anarky, personnage mal dégrossis qui a un second rôle dan tout ce chaos. Ce dernier apporte d'ailleurs l'aspect le plus risible des deux volumes grâce a deux détails : il réussit a débarrasser un jeune garçon de l'emprise hypnotique de l'Epouvantail (dont le plan machiavélique est par contre très bien trouvé) grâce a une pièce portant le symbole de l'anarchie. Est ce là un pouvoir insoupçonné du personnage ou de l'idéologie anarchique en elle même ? Puis, quelque pages plus loin, il déclare sérieusement ne peut arriver à lire les lèvres de l'Epouvantail à travers son masque. On ne s'en serait pas douter ... Ce personnage mis à part, les aventures contés dans ces deux volumes restent des plus honnêtes grâce a une galerie de maniaque aux manigances réellement effrayantes ou juste complètement folle (comme les aventures du Ventriloque pour récupérer le pantin qui lui sert de "patron") en parfait accord avec le chaos mental de ces ennemis tous plus dérangés les uns que les autres.

La cohérence générale de l'histoire est aussi surprenante pour un événement aussi long demandant une forte coordination entre les deux scénaristes traitant de la première auquel s'ajoute deux autres nom pour le deuxième volume de Knightfall. Au final, c'est le premier volume qui remporte haut la main le prix de l'histoire la plus prenante mais, le deux volume mérite tout de même d'être lut rien que pour l'histoire opposant Azrael sous le costume de Batman à l'Epouvantail déterminé à devenir le nouveau dieu de la peur. De quoi ravir tout ceux qui se sont découvert une passion pour le justicier de Gotham City par les films de Christopher Nolan.

Wednesday, September 03, 2008

Criminal par Ed Brubaker (scénario) et Sean Philips (dessin)


Le roman noir est un genre où les personnages trahissent leurs amis, leurs familles, sauvent la vie d'un compagnon de route par désespoirs. Le dos collé contre le mur, la violence de leurs actions reflète le ressentiments qu'ils ont à l'égard de tout et de personne mais surtout d'eux même. Humain par dessus tout, les héros de roman noir parcourent les rues des villes à la recherche d'un moyen de sauver leur vie ou celle des autres. Des héros comme Leo dont la capacité a concevoir des plans pour des cambriolages est surpassés par sa capacité a sauver sa vie à défaut celle de ses complices.

Finalement, seul les liens de parentés semblent avoir encore du sens dans cet univers où l'honneur entre les voleurs n'est qu'un mythe. C'est donc cette force du lien de parenté qui pousse Tracy Lawless à la recherche de la vérité derrière la mort de son petit frère. De ces deux personnages partent des liens avec d'autres criminels. D'autres héros dont la plus grande erreur fut de s'enfoncer de plus en plus dans les recoins les plus sombres avant de se rendre compte que l'obscurité les suivraient jusqu'à leur fin.

Ces héros, Ed Brubaker les fait naître et vivre dans des scénarios au récit semblable au grand classique du film et du roman noir tandis que Sean Phillips leur donne le charisme et révèle les émotions qui font d'eux des êtres de papier gorgés d'émotion. Les visages macculés de traces d'encre noir dépeint par Philips sont autant de marque du conflit qui existe entre chacun d'eux. Jamais totalement pourris mais jamais totalement propre non plus. Leur tendance a fréquenter les bas fonds forcent le dessinateur a obscurir encore plus les cases mais, sans jamais oublier de laisser la lumière et la couleur filtré, comme pour rappeler leur humanité qui s'accroche desespéremment a eux.

C'est ce conflit entre des émotions humaines et une volonté a vivre quoi qu'il en coute qui amène ainsi un père a conclure que le désir de sauver la vie de ses enfants qui l'anime aujourd'hui à trahir sera aussi celui qui le poussera à les haïr plus tard. Un constat morose pourtant plein de vérité qui fait du troisième volume de Criminal dont est tiré cette "citation" le meilleur jusqu'à présent. Que l'on ne s'y trompe cependant pas, le meilleur est précédé de deux histoires à la qualité grandissante bien que la première salve (s'intitulant "Coward" en VO et "Lâche" en VF) soit déjà de très bonne facture.

Trois tomes, cinq histoires et des vies qui s'entrecroisent dans un univers complexe et complet digne des plus grands. Ellroy, Chandler, leur nom raisonne dans ses pages mais ils peuvent être fier, leur héritage est en de bonne main. En guise de conclusion supplémentaire, je vous encourage a acheter ces histoires en version original pour profiter de la qualité des dialogues sans le filtre de la traduction et aussi car, n'ayant pas lu la version française, je ne peux pas jurer de sa qualité (bien que ce soit les éditions Delcourt qui s'en soit chargé).

Saturday, August 30, 2008

Youngblood - Focus tested (ou comment Joe Casey dépoussière une série moribonde)


La première fois que j'ai lu un numéro de Youngblood c'était une version française de deux numéros. La publication s'arrêtait alors à un cliffangher qui n'aura surement jamais été publié par la suite. Le deuxième numéro publié dans l'édition française était une histoire totalement différente, très mal dessiné, centré sur un des personnages qui devenait une star du cinéma.
Une star.
Les personnages de Youngblood étaient tous des stars. C'était là le concept du créateur de cette série à la vie chaotique et à la publication on ne peut plus laborieuse, une équipe de super héros gouvernementaux traités comme des idoles, des stars de cinéma. Un concept intéressant qui fut ensuite exploité de manière parodique dans la série X-Statix, crée par Peter Milligan (scénario) et Mike Allred à partir de personnages crée par, comme par hasard, le créateur de Youngblood.
Son nom : Rob Liefeld.
Sa présence sur la couverture d'un comics attire une partie du lectorat et repousse le reste. Détesté par le plus grand nombre, adulés par une foule de fans qui assure le succès commercial de ses productions, il est l'antéchrist pour certains et un dessinateur talentueux pour d'autre.
Indéniablement, Liefeld ne sait pas dessiner. C'est un fait. Ses personnages sont grotesque, son style n'évolue pas d'un poil depuis des années. Il s'enfonce lui même en s'auto copiant ou en ré utilisant des planches non utilisés dans de nouvelles histoires et promet toujours un rythme normal pour finir par ne pas le respecter.
Une incohérence pour un type qui ne sait pas bien dessiner.
Liefeld a cependant crée des personnages dont les fans raffolent : Cable, Deadpool, Youngblood.
Scénarisé aujourd'hui par un Joe Casey que l'on attendait pas sur un tel titre et un illustre inconnu pas plus glorieux que Liefeld mais dont les personnages ont au moins des corps respectant des proportions à peu près normal, une série comme celle ci a tout pour se casser la gueule en beauté.
Sauf que ... en fait ... même si tout laissait penser à croire le contraire ... Youngblood sous cette forme est franchement lisible. J'en redemanderais même.
Bien que déjà exploité, l'idée des super héros star sert ici une cause différente de celle d'une parodie des excès de la culture pop et s'interroge plus sur les manipulations médiatique dans l'air des chargés de la communication.
Les personnages sont toujours aussi uni dimensionnel mais un peu plus de personnalité se dégage progressivement au fil de l'histoire et des rebondissements.
Le rythme se veut rapide. Tout change très vite. Quatre numéros et la première histoire est déjà conclu et s'ouvre vers de nouvelles opportunités. Quelques passages amusants, pas de grandes théories ou même d'expérimentation narrative. Joe Casey, que l'on a connu beaucoup plus aventureux, fait dans le comics pop corn et ça marche. Pour dix dollars je n'aurais pas demander plus de toute façon. Je me suis même demandé si je ne faisais pas une bourde et si je n'allais pas pouvoir mettre ensuite sous verre ce volume en guise d'exemple pour les générations futurs de ce qu'il ne faut pas faire : croire le nom d'un auteur que l'on respecte sur une couverture de comics qui hurle a plein poumons pour que l'on ne la touche pas.
Musclés, les personnages de Youngblood le sont toujours mais les têtes se remplissent au même rythme que les corps s'équilibrent, contrairement aux disproportions flagrantes des dessins de Liefeld qui trahissaient le manque de profondeur du scénario. Les interview placés à la fin du volume le disent de toute manière très bien : Youngblood est un bon concept qui n'avait donné lieu jusqu'à présent qu'à des comics médiocres. Aujourd'hui le niveau se relève et il est impossible de nier que les personnages n'ont surement jamais était aussi intéressant (même après le court passage de Alan "grand magicien du comic book" Moore sur la série pendant quelque numéros).
Et donc, pour une fois, une fois enfin, une série crée par Rob Liefeld mérite d'être lut, d'être suivis et d'être attendu avec intérêt au fil des mois. A quand la suite ?

Tuesday, April 01, 2008

Nothlanders - Brian Wood et les vikings


Je ne m'attendais pas a être autant passionné par la lecture de Northlanders. Acheter ses comics en fonction du scénariste et non de l'accroche du scénario révèle des surprises, surtout quand on aime les scénaristes qui repoussent leur propre limite. De l'histoire romantique et fantastique en 24 pages (Demo) au pamphlet politique et humain dans un climat de guerre civil (DMZ) jusqu'aux histoire de vikings il y a plusieurs kilomètre de distance, et des fossés, des montagnes.

Pourtant Brian Wood franchit tout les obstacles et compose des histoires convenant a chaque univers avec le même brio. On peut toujours essayer de comparer les personnages principaux, celui de DMZ et de Northlanders par exemple, mais il y aurait surtout des différences à souligner que des points communs. Leur age peut être ? La couleur de leur cheveux ? Leur tendance a se faire manipuler ? Ce dernier point est une des forces du scénario de Wood dans Northlanders car son personnage principal a beau tout prévoir, il réussit tout de même a se faire rattraper par les événements au cours des quatre premiers numéros sorties pour le moment.

Il pense savoir ce qu'il fait mais oublie la perfidie de ses adversaires qui redouble en violence et frappe à un endroit qui le fait vraiment souffrir. En ce point, Brian Wood fait un peu son Agatha Christi et crée des retournement de situations avec des bouts de scénario qu'il n'avait pas encore révélé. Facile alors de surprendre le lecteur. Cependant, quand le résultat est que l'univers crée devient plus complexe et plus dense ce n'est pas une raison pour se plaindre.

Epique est le terme qui qualifie le mieux cette histoire et il en aurait été autrement que cela n'aurait pas eu de sens car l'on parle tout de même de vikings et pas de bouchers / charcutiers. Le vent, les bateaux, les batailles au glaive, le sang que l'on trempe dans le corps de l'adversaire. Tout cela se retrouve dans Northlanders. La violence est crue et les fesses des femmes sont rondes. Rien n'est cependant gratuit et cette blonde aux avantages si rond n'apparait pas pour rien, de même que les multiples scènes de combat violent ont beaucoup de sens dans ce combat où le sang coule au nom des ambitions de deux hommes. Des ambitions qui, en l'espace de quatre numéros, changent et deviennent plus confuses à force que le charisme du personnage principal se renforce, qu'il enchaine les victoires a force de tenacité et que ses relations avec les hommes et les femmes qu'ils entourent se complexifient.

La force d'un scénario de Brian Wood est qu'aucun personne n'est laissé de coté. Chacun gagne en personnalité et se dessine moralement avec plus de précisions à force de faire preuve de la pugnacité dont seules peuvent faire preuve des vikings, hommes et femmes confondues. Les planches de Davide Gianfelice ne sont pas en reste et égale même le talent du scénariste pour rendre hommage aux personnages et a leur quête qui ne fait, je l'espère, que commencer. Je ne saurais a qui comparer son style mais l'homme a un talent certain pour modeler des visages aux émotions bien précises. Les identités physique sont aussi très bien définit et la dizaine de personnages ne se confonds pas aisément alors que tout ce beau monde apparait sans trop d'introduction dans l'univers de Sven, celui qui retour au pays natale pour reconquérir ce qui lui ai due. Plus d'explication serait nécessaire a ce stade de mon exposé mais je ne veux pas trop en dévoiler. Pourquoi ? Comment ? Qui est il ? D'où vient il ? Qu'obtiendra t'il ? Et quand est il du destin de tout les autres ? Les pages de Northlanders sont pleines de questions et de réponses que l'on prend plaisir à découvrir au fil des mois. Moins complexe et dense que DMZ mais tout aussi passionnant et originale, autant dans les publications comics actuel ou au sein même du travail de Brian Wood.

Thursday, February 28, 2008

Kick-Ass de Mark Millar et John Romita Jr.


Après avoir finit de lire ce premier numéro de Kick-Ass, nouvelle série du label Icon des éditions Marvel, crée par Mark Millar (the Ultimates, Wanted ...) et John Romita Jr (World War Hulk, the Eternals ...), je n'ai pas pu m'empêcher de me demander ce qui avait bien pu me plaire en le lisant et qui allait aussi plaire à d'autres lecteurs à travers le monde ? J'ai beaucoup aimé Kick-Ass, c'est un très bon premier numéro et aussi une histoire original et intéressante très prometteuse. Je n'ai aucun doute sur le fait que quand je croiserais d'autres amis qui auront aussi lut cette histoire nous n'aurons besoin que d'un regard pour nous dire "j'ai été impressionné". Mais, quels en sont les raisons ?
Est ce la metatextualité de l'histoire qui n'est d'autre qu'un commentaire sur le lecteur de comics lambda ? Un adolescent banale décide de se déguiser en super héros et de combattre le crime simplement parce que cela semble être la meilleur chose à faire et que ça l'excite aussi énormément.
Est ce le dialogue intérieur du personnage qui le présente comme un héros parfaitement conscient de l'étrangeté mais, aussi de la nécessité de son choix de rendre réel le combat des personnages qu'il admire ?
Je pourrais encore et encore à citer d'autres raisons comme la force du dessin de Romita Jr. Réaliste, apte à retranscrire les émotions des personnages, au trait personnel ancré dans la tradition tout en proposant un graphisme contemporain. La force des dialogues de Millar et la mise en scène de son histoire sont aussi de très bonnes raisons de refermer ce premier numéro pris d'une envie folle de connaître la suite.
Que l'on ne s'y trompe pas. La publicité autour de ce comics est bien exagéré. "The Greatest Superhero book of all time is finally here". Ben voyons ! On reconnait bien là l'habitude de Mark Millar de créer l'effervescence autour de ses productions pour attirer l'oeil de tout le monde. L'achat prématuré du scénario pour le transformer en film ne m'étonne pas non plus. La narration intérieur, les premières images choc et le développement de l'histoire sont déjà prête pour filmer les vingt premières minutes du film. Kick-Ass est un comics moderne, bourré de référence a son propre univers, emblématique de la recherche des scénaristes a se vendre à Hollywood mais, indéniablement très efficace dans tout ce qu'il entreprend et très vite addictif.
La recette ressemble pourtant très fortement à une version inversé de Wanted, le récit d'un employé de bureau banale qui découvrait que toute sa vie était un mensonge et qu'il était le rejeton d'un super vilain récemment décédé. Or, les super vilains ayant vaincu les super héros et remodelés le monde à leur guise, celui ci devenait du jour au lendemain un tueur aux capacités surhumaine capable de faire tout ce qu'il voulait, et même ce qu'il ne veux pas comme se faire tuer par les anciens acolytes de son père cherchant a bousiller le statut quo.
Une réplique en particulier m'a fortement fait penser a cette histoire :
"Why train for years to do a job you bitched about all day ?"
On retrouve ici la même question de départ que pose Wanted. Pourquoi faire ce que l'on ne veut pas faire ? Pourquoi ne pas choisir de vivre ses rêves. Kick-Ass est le récit d'un rêve de môme qui se retrouve confronté à une réalité qui le dépasse mais qui, si les graines semés dans les dernières pages germent comme je le suppose, modifiera la façon de voir de beaucoup de monde.
Kick-Ass est le début d'une saga qui promet beaucoup mais offre tout autant et réussit même a ne pas mentir sur son propre nom.

Saturday, February 02, 2008

Spiderman - Slott, j'aurais ta peau !


Incroyable mais vrai, une fois sorti de mon magazin de comics (Arkham, rue Soufflot pour ceux que ça interesse et qui ne ferait pas parti de mon cercle d'amis) j'avais en ma possession les trois derniers numéros de Spiderman.
Pourquoi ?
Comment ?
Est ce que je vais bien ces temps ci ?
Dan Slott. Avec de l'argent. Oui ça va. Dan Slott donc, scénariste de Howard the Duck et de She Hulk, un homme en pleine possession de ses moyens pour écrire des histoires cohérentes remplis de rebondissement et qui échappe aux codes du super héroisme classique. Spiderman ayant été conçus comme un héros hors du commun, proche des lecteurs et faillible à souhait, la présence de Slott aux commandes laissait présager de bonnes choses pour le tisseur. Un tisseur que je n'avais pas espéré revoir devant mes yeux après un troisième film vu entre ami, juste pour sortir un coup et rire devant l'apparition de Bruce Campbell à l'écran, et des histoires laborieuses de Michael Straczynski.

Ce dernier avait transformé Spiderman en personnage mystique, adulte et stable que chacun voulait tuer. Des préoccupations bien éloignés de son lectorat, même si celui ci doit être en moyenne aussi agé que le Parker d'aujourd'hui.
Cependant, nous voilà reparti avec un héros dont les problématiques sont de nouveau en phase avec celle de ses débuts. One more day, une des pires idées de scénario après Maximum Carnage et la Saga du Clone, où Mephisto offrait à Spiderman la possibilité de faire revenir à la vie Tante May en échange de son mariage. La vioque ou la rouquine ? Choisit ! Euh ouais, faut vraiment que je choisisse ? Et bien oui, et il choisit la vioque. Moi pas comprendre et je ne suis pas le seul. Mais bon, les jeux sont fait et nous revoilà avec une histoire à dormir debout de plus dans le catalogue Marvel et une table rase qui pourrait profiter a qui saurait mettre le couvert dans l'ordre.

La porte s'ouvre, Dan Slott débarque et nous revoilà reparti comme au début mais avec des dialogues dynamiques, un tas de problêmes (le Bugle en perdition, un voleur déguisé en Spiderman, des problêmes de tune, Harry Osborn ...).
Harry Osborn ?! Oui, tout le monde est vraiment de retour. Tante May est bien sur présente et s'annonce comme une cible potentiel pour les prochains numéros, tandis qu'un nouveau gangster tout ce qu'il y a plus traditionel dans l'univers de Spiderman affirme sa place comme un némésis qui restera quelque temps dans la mémoire de Peter Parker.

Je ne pensais vraiment pas que cela m'arriverait. Acheter un comics de Spiderman. Le lire avec plaisir. Ecrire un article dessus et proposer à d'autre de m'imiter. Cela changera peut être avec les prochains numéros mais pour le moment je trouve ce nouveau Amazing Spiderman très lisible, et surtout, très accessible pour de jeunes lecteurs. Ok, il y a un ou deux cadavres qui trainent dans les coins mais, ils ne sont que momifiés. L'histoire est énergique, les filles sont belles, le héros est timide et doit se démener avec des problèmes d'argent tout en se trouvant une nouvelle petite copine (bien que la dulcinée à venir soit très facile a repérer) et en faisant attention de ne pas se faire arrèter par la police. Au moins une dizaine de sub plots en trois numéros et un rythme de parution d'un numéro par semaine.
Marvel semble avoir trouvé une nouvelle bonne idée pour revitaliser sa série. Les enfants ne rentreront surement pas plus pour autant dans les comics shop mais peut être que des grands frères pourront prèter leurs bd aux petits frères sans crainte de se les voir rendus au bout de deux minutes. Une histoire à suivre.

Friday, February 01, 2008

Bizarro smash puny planet but ... but ... Bizarro has feelings too !


Clark Kent est un nazi
Jimmy Olsen a été cloné par l'armée américaine
Lois Lane fait le ménage
Bizarro.
Oui, je mets un point après Bizarro. D'une car je ne me vois pas continuer comme ça pendant des plombes. Et de deux car c'est le personnage qui plante un clou final dans les années de bizarreries qui ont régné dans les comics de Superman. Bien avant que des auteurs anglais arrivent avec leurs idées étranges sur la manière de bousculer les choses tout en donnant un sens profond et mystique a ces héros de papier, il y avait des auteurs qui ont moins marqué les esprits des jeunes fans (hormis ce bon vieux Jack Kirby sans qui rien n'aurait put arriver, et qui a d'ailleurs été mal orthographié dans un article du Monde, une honte !) dont je suis, malgrès mes vingt-cinq années un digne représentant. Toutes ces histoires m'interessent énormement car elles ont beaucoup contribués à l'histoire du comic book et au mythe du super héros.

Grace a ces scénarios d'autres ont eu envie d'aller encore plus loin et de laisser leur imagination flaner dans les recoins les plus étranges de la pseudo science et de l'astrologie de l'univers DC pour alimenter les cases des histoires des personnages DC. Cet éditeur se distingue pour moi de Marvel par son caractère cosmique. Tout ce qui arrive de grave dans ce monde est forcement amené très vite a une echelle planétaire, puis l'univers et enfin la réalité tout entier.

Crisis on infinite earth ? Toute la création s'écroule. 52 ? Toute la réalité menace de s'écrouler et finit par se reconstituer. One Million ? Le futur est menacé. Marvel a aussi goutté au monde cosmique avec les sagas de Thanos et de Warlock mais ces histoires sont des reliques avec lesquels les éditeurs jouent pour faire plaisir à une frange minoritaire du lectorat (voir le cross over Annihilation) qui n'a pas autant le droit de citer que les fans de Civil War.

La mort de Captain America, la dissenssion entre les héros Marvel, Age of Apocalypse, Onslaught, autant de conflits qui modifient la réalité mais ont surtout un impact final sur les personnages. L'univers Marvel est plus personnel, plus proche des personnages et de leur état d'âme. Preuve en est le succès des séries X-Men dont la trame continue de narrer rien moins que des idées qui auraient put s'adapter au monde du soap opera si on avait foutu un costume en latex à Victor dans les Feus de l'Amour. Amusez vous bien avec cette image mentale quelque seconde et ensuite nous pouvons continuer.

Ou est ce que je voulais en venir ? Ah oui ! Les histoires barrés de ces années bénit où les éditeurs ne semblaient pas trop ennuyer les scénaristes à propos de détail benin comme "la crédibilité", le fait de ne pas être "out of character" ou "le réalisme". Bénit car nous en avons retiré beaucoup. Mais voudrais je encore lire aujourd'hui ces histoires si elles n'étaient pas associés a des auteurs et à un passé glorieux ? Dans le même contexte ces histoires nous paraitrait bien idiotes et inutiles, au même titre qu'un type qui s'amuserait a remettre un urinoir dans un musée pour se moquer de l'art. Déjà fait, circulez y'a rien à voir. Aujourd'hui le comic book n'a plus seulement un univers étrange et complexe mais des personnages plus humains avec des préoccupations quotidienne qui les rapproche du lecteur.

Hier Lois Lane pouvait passer pour une pouf à ne pas reconnaitre Superman derrière les lunettes de Clark Kent car le numéro était consacré à des événements beaucoup plus haut en couleurs. Il n'y avait pas de problêmes amoureux entre Clark et Lois. Ils étaient juste deux personnages éloignnés l'un de l'autre par un gag répétitif censé mettre un ou deux batons dans les roues de Clark / Superman et procurer au héros des seconds couteaux a sauver de temps à autre. C'est d'abord en distinguant les personnages de la série principal et en mettant en scène leurs état d'âmes que l'on a surement pu voir apparaitre des histoires plus complexe où les émotions de tout un chacun était pris en compte.

Les allées et venus des scénaristes entre les éditeurs eu surement aussi un impact sur ce changement, tout comme la simple lassitude des auteurs d'écrire les aventures de personnages qui n'avait pas autre chose à faire de leurs journées passés entre des cases que de se ridiculiser ou d'être héroîque. Tant de possiblités pour expliquer le fait que nous ne lisons plus aujourd'hui des histoires où tout peut arriver mais où l'auteur se doit de respecter le personnage. Le jouet a une vie propre , une histoire, des obligations, un code morale et une horde de fans qui ne pourraient supporter de le voir faire autre chose. D'où l'intérêt de la méthode Jack Kirby : Créer ses propres personnages. Faire parler son imagination sur un nouveau support.

Monday, January 28, 2008

Scott McDeath Morisson

En écrivant un matin mon article sur Death Note je ne m'attendais pas a recevoir autant d'attention de la part de personne qui, en plus d'être fan de la série, me sont totalement inconnu. Jusqu'à présent je n'ai jamais reçu que des commentaires venant de mon entourage. Anonyme dans la masse. Comment toutes ces personnes en sont venu a tomber sur mon blog, lire ce que j'ai écris et ensuite prendre le temps de réagir, je n'en ai aucune idée. Peut être serait il opportun que ceux-ci répondent à cette question ?
Je ne lance cependant pas un appel à témoin en écrivant ce nouveau post. Ce que je voudrais faire c'est réagir au derniers commentaire anonyme qui a été laissé à la suite de mon article sur death note. Cette personne n'est pas du tout d'accord avec moi et pense que death note est une très bonne bande dessinée qui mérite que l'on "se masturbe intellectuellement" dessus. De ce coté là, je ne peux que lui donner raison car Death Note relève bien de la masturbation intellectuel. On y voit des personnes réfléchir encore et encore. Le problème c'est que le rendu se lit plus qu'il ne se regarde. Et c'est là d'où viens le problème de Death Note. Ce n'est pas un livre, c'est un manga.
Je ne prétends pas ici dicter des régles sur ce que doit être un bon manga ou ne doit pas être. Ce que je pense s'applique tout autant à tout type de bande dessinée. Un media dont la particularité est de mélanger le texte et l'image.
Je ne reviendrais pas sur Death Note car je pense que tout ce que j'ai dit est assez clair pour ne pas mériter d'y revenir. Ce qui mérite peut être d'être expliquer un peu plus c'est peut être ce que j'attends dans une bande dessinée et ce que je ne trouve pas dans Death Note. Pour se faire je me servirais du fantastique ouvrage de Scott McCloud, "Understanding comics : The Invisible Art" (disponible en français).
McCloud explore les régles tacites que l'on retrouve en bande dessinée, et nulle part ailleurs, pour en montrer son caractère unique et sa force pour raconter une histoire. Une force que ne possède pas un roman, par exemple. Ceci dit, Scott McCloud n'est pas un ardent défenseur du comics qui y voit une forme supérieur de littérature. Bien au contraire, le génie de l'auteur est de rendre hommage a ce media en le definissant assez clairement pour ne pas le placer au dessus d'une quelconque autre forme d'art mais à la même hauteur que la littérature, la peinture ou la sculpture.
A l'intérieur de ce passionant ouvrage (assez théorique tout de même et reservé a un lectorat déjà assez familié avec le monde de la bande dessinée) on y traite du lien entre l'image et le dessin. Un lien que l'on peut placer au centre de la définition de la bande dessinée en temps que média au même titre que le découpage en case ou la planche du dessinateur.
L'image peut complémenter le dessin ou inversement, le texte peut parler de la case ou l'image peut illustrer une toute autre phrase que celle que l'on trouve dans la case (pour un dialogue intérieur, par exemple). Les possibilités sont multiples et laissé libre au scénariste et au dessinateur. C'est dans cette équilibre que va se décider la force de l'oeuvre et faire de l'histoire une bonne bande dessinée.
En lisant et en regardant les cases mon esprit va se retrouver confronter a deux narrations qui se compléteront pour former une histoire se jouant sur deux dimensions, ma faculté de représentation et de compréhension du texte et mon immersion dans l'univers dépeint par le dessinateur par le biais des cases.
Je n'ai pas necessairement besoin que l'on me donne beaucoup d'explications sur ce qu'il se passe dans les cases. The Invisibles et The filth, deux histoires de Grant Morisson, emploi un style presque abstrait dans la manière de raconter l'histoire. Les dialogues sont parfois sans rapport avec ce qu'il se passe et les images peuvent raconter une tout autre histoire que l'on pourra lier métaphoriquement avec les thèmes abordés ou le développement intérieur des personnages. Beaucoup taxent Grant Morisson d'être un auteur prétentieux qui ne fait que de la masturbation intellectuel. Franchement ? J'aurais du mal à nier que le travail de Morisson est difficile d'accès. Mais c'est cette obstacle crée par la complexité du lien entre les images qui facilite mon immersion dans les univers de the Invisibles et de the Filth. J'en ressort avec une histoire complexe et des personnages unique du fait de la masse d'information que je déduis de ce que j'ai lut et de ce que j'ai imaginé grâce aux images.
Bien sur, en ouvrant Death Note je n'ai pas pensé y retrouver le travail de Morisson, et de toute manière je n'ai pas pour seul activité de lire des histoires de ce genre. En revanche je pensais y trouver une histoire où les images et le texte me raconterait quelque chose en se complétant. Pas une illustration direct des bulles ou une série de case ne servant qu'a montrer les personnages réagir avec de la joie ou de la colère.
Si j'avais eu envie de lire une histoire de ce genre, j'aurais lu un livre avec quelques illustrations sur le coté.
J'espère qu'avec ce complétement d'information mon avis sera mieux compris et que, si commentaire il y a une nouvelle fois, ils seront tout aussi interessant que ceux que j'ai pu lire précedemment.

Tuesday, November 20, 2007

De retour d'une dédicace


Ashley Wood absent. Templesmith présent. Un dessinateur sur deux c'est une bien meilleur statistique que pour les métros donc autant se réjouir et attendre patiemment son tour dans le froid. Enfin, froid, pluie, de toute manière j'étais tellement heureux de rencontrer enfin un de mes dessinateurs favoris qu'il aurait pu néger ou y'avoir un holocauste nucléaire que je serais quand même venu. Don't fuck with Templesmith.
Restez juste à savoir si l'homme était a la hauteur de son art. On est parfois déçu, parait il. Moi pas. Ou alors pas encore. Et aujourd'hui ne fera pas exception a la régle. Si il fallait résumer cette renconte en deux mots ? Fuck Yeah !
Ouais, tout simplement Fuck yeah et surtout pas un long discours avec des mots elogieux et pédants car Templesmith c'est d'abord un sourire, des petites phrases gentilles en français, une canette de Heinecken et deux ou trois questions sur des injures en français. Simple mais sympa.
Faut dire que le type devait être assez fatigué après son voyage, les grèves, la pluie, les fans, les demandes de dedicaces ... Y'a de quoi rendre un type désagréable. Mais là non, super cool, posé et sympa dans un très beau costume chic. Pas exactement ce a quoi je m'attendais mais un excellent souvenir et un grand sourire sur le visage avec l'espoir de le revoir, de lui reparler ... Enfin, sur le coup j'aurais quand même appris que Warren Ellis est en fait un type très gentil derrière son personnage de bouguon, qu'il aimerait bien retravailler avec Matt Fraction, qu'il se concentre surtout son propre boulot en ce moment et que, d'après l'impression que j'en ai eu, il prend son travail avec sérieux mais ne réfléchit pas tant que ça sur son processus créatif ce qui serait assez énorme vu la qualité et l'originalité de ce qu'il produit.
Ah, et puis avant de rencontrer ce cher Ben j'ai aussi eu le loisir de parler avec d'autres gens et d'apprendre aussi que Stuart Immonem est vraiment aussi fort niveau dessin en vrai que je l'imagine (de la part d'un type qui l'a vu en dédicace en 2003) et que Bill Sienckiewickz a finalement abandonné la bouteille et qu'il recommence a dessiner a l'ancienne grâce a Templesmith (pour l'inspiration) et Niles (au scénario pour un 30 days of night et la désintoxication fait maison).
La grève, la pluie, Templesmith. Templesmith. Ci joint deux photos, une du dessin en court de réalisation et une autre du travail une fois terminé. Pourquoi si peu de photos ? Et bien parce que le type réalise son dessin en cinq minutes chronos. Au début quand on regarde son travail vite fait on se dit que c'est normal. Mais quand on regarde d'un peu plus près on se rend quand même compte que le type maitrise comme un porc et qu'il sait très bien tout placer sans problêmes. Et le pire c'est qu'il était censé ne plus très bien se souvenir de ce personnage ! D'ailleurs il est aussi très conciliant avec les sujets de ses dédicaces et on peut lui demander tout et n'importe quoi. Un gars a demandé un Grendel, un autre un Joker et il a même eu droit au type qui voulait son portrait façon Templesmith. Les résultats, pour ce que j'en ai vu était tous excellents.
Sur l'euphorie de la rencontre j'ai bien sur claqué de la tune mais c'était pour la bonne cause ! Les deux art books étaient là ... donc forcement j'en ai pris un de chaque pour chez moi. Que voulez vous que je vous dise ? Quand on dessine aussi bien que ce type, on a des fans de mon genre qui aime feuilleter, revenir plusieurs fois sur une illustration et y piocher de l'inspiration. Donc deux art books, Tommyrot, consacré a des couvertures et a des illustrations couleurs et Concluvio dont l'intérieur est surtout consacré a des profils de personnages tirés d'un univers inconnus (mais très interessant) et des illustrations avec en prime deux histoires courtes.

Tuesday, October 30, 2007

Death Note - Tuez moi s'il vous plait.

Mon excursion loin du manga s'est transformé en voyage et je reviens aujourd'hui progressivement vers ce genre. Le prix des tomes et le manque de passion que je ressentais à l'égard de l'esthétique du genre avait eu raison de moi devant l'attrait qu'ont toujours eu les comics. Alors, après avoir fait l'acquisition du dernier tome de Ghost in the Shell (du Masamune Shirow, rien qu'avec ce nom vous pouvez déterminer si vous voulez acheter cette série ou non) je suis passé chez un camarade encore interessé par le genre à qui j'ai pu emprunter les tomes 2 à 5 de Death Note. Bon concept de départ, j'avais aimé les scans que j'avais lut mais avait un peu déchanté devant un premier tome aux dialogues un peu chiant. Pas grave, visuellement ça assure et le concept peut donner de très bonnes choses. Mais le prix ... la culture ... et finalement je n'avais pas continué à suivre la série, même de loin.
C'est donc un large retard de plusieurs tomes que je rattrappe sur une seule lancée et forcement les erreurs ressortent plus vite aux yeux que si j'avais plus de temps pour digérer chaque tomes. Les dessins sont très beaux. Takeshi Obata est un dessinateur très compétent avec un don pour représenter les émotions sur les visages sans trop utiliser de détails. Rien que sur le personnage de L, aux yeux pourtant écarquillé et à la pose fixe, il sait faire des merveilles et le rend amusant et charismatique. Je pourrais faire le tour de chaque personnages de cette manière et revenir avec le même constat. Obata sait dessiner.
Tsugumi Obha par contre est un très mauvais scénariste et un pire dialoguiste. Qui lui a dit que la lecture d'un manga était plus agréable quand des monologues s'enchainaient tout le temps ? Qui ?! Donnez moi un coupable nom de dieu et cela m'évitera de le passer à tabac !
Ce n'est pourtant pas une notion si incroyable que cela qu'écrire une bande dessiné recquiert de faire un compromis entre le dialogue et le visuel. Les deux se complétent et donnent au récit cette dynamique propre qui distingue ce média des autres. C'est ça le principe, non ?
Mais, Ohba ne l'entend pas de cette manière. Il veut nous montrer que ses deux personnages principaux sont très intelligents, impressionent tout le monde et sont passés maître dans l'art des métacognitions.
Lexique. Les métacognitions sont un domaine de la psychologie qui analyse ce que chacun pense que les autres pensent. La représentation psychique du psychisme des autress. Passionant domaine de recherche. Franchement.
Mais dans un manga, est ce que j'ai besoin que l'on me refasse des démonstrations de ce genre à base de "L pense que Kira pense que si Light était Kira alors Light amenerait a manger du gateau à L".
Non !
Non !
Non !
Du coup, les personnages secondaires ne sont que des faires valoirs qui pourraient mourir en deux secondes. La mort des assistants n'auraient aucun impact sur l'histoire, de même que la disparition de la famille de Light ou de son père. Tout se passe entre L et Light, alors pourquoi conserver d'autres personnages hormis pour leur faire s'écarquiller les yeux tandis que L déblaterre et mange du gateau ou boit son thé.
Car c'est un autre point qui m'exaspère dans Death Note, le manque d'attrait visuel de la série. Si je feuilletais un tome pour comprendre l'histoire, rien qu'en me référant aux images, je ne pourrais rien comprendre de l'histoire d'autre que : L aime les gateaux. Et il aime bien boire du thé. Il est rigolo à s'asseoir comme ça L. Ouh ouh ouh !
Light Yagami aime avoir l'air très sérieux dans sa chambre. Light n'est pas content. Light complotte. Light aime être très sérieux dans sa chambre.
C'est une révélation, Death Note est en fait un manga pour enfant que l'on essaye de nous vendre comme un shonen plus malin que les autres. Tellement plus malin qu'il n'a rien d'autre que du visuel pour vendre son histoire, comme tant d'autres shonens. Les personnages sont assez attachants et les pages sont visuellement attrayante mais pour que cela reste lisible il faut s'éloigner le plus possible des monologues et des dialogues inutiles entre L et les autres flics ou entre Light et son faire valoir, Ryuk, le démon qui ne sert à rien d'autre qu'a manger des pommmes.
Faut il vraiment que je rédige une conclusion pour résumer mon avis ?

Thursday, September 13, 2007

Ben Templesmith - Red snow


Bien que faisant partie de ma liste de course mentale, et remise a jour bien trop souvent pour mon porte monnaie, 30 days of Night est une des séries de Ben Templesmith que j'ai le plus laissé de coté. Acclamé par la critique, le scénario de Steve Niles et la perspective de lire une histoire de vampire ne m'a pas enchanté plus que ça. J'ai lu des histoires de Niles mais, sans jamais être mauvaise, elles ont toujours été que des distractions sympathique et pas des récits qui m'invitait a découvrir plus sur l'auteur. Templesmith par contre, c'est une autre histoire, mais suis je du genre a prendre un TPB couteux pour un dessin de qualité ... quand il ne s'agit pas d'Ashley Wood. Touché ! Mais revenons en a 30 days of Night.

L'arrivée prochaine d'un film a revivé la license et l'histoire suffisament pour que Ben Templesmith, l'auteur le plus interessant du duo, écrive et dessine un prologue se déroulant durant la seconde guerre mondiale en Russie. Deux factions enemies, les russes accompagnés d'un anglais et les allemands évoluent dans le froid siberien et luttent contre le blizzard pour accomplir chacun leur mission d'extermination. Les uns sont chargés de tuer tout les juifs et les russes qu'ils rencontreront, les autres s'occupent de tuer tout les allemands rencontré encore en train de respirer. Tout le monde se traque et survie tant bien que mal mais la terreur ne viens pas que du froid et va prendre la forme d'une horde de vampires.

Résumé en quelques lignes, le scénario est assez libre pour que même le choix le plus judicieux des mots ne vous donne pas envie obligatoirement d'aller a la rencontre de cette histoire. Deux armées dans le froid siberien qui se bousillent entre eux et contre des vampires. Et Alors ? Alors ? Alors Ben Templesmith. Déjà fort d'une réputation d'excellent graphiste, le scénario de Red snow, la mise en page et les dialogues sont tellement bien pensés que l'on ne peut que rester admiratif de cet homme qui continue de surprendre et de s'améliorer depuis son premier travail solo, Singularity 7, jusqu'aux plus recentes histoires de Wormwood et enfin, ce Red snow. L'atmosphère polaire des pages est palpable et se ressent a travers le comics jusqu'a transformer vos quelques minutes de lectures en une expérience nordique qui vous éloignera des rayons de soleil qui frappe aujourd'hui avec bonheur les vitres de ma fenêtre.

La violence des répliques barbares des deux camps est palpable dans chacune des bulles. L'auteur ne fait pas spécialement ressentr une documentation attentive qui donnerait du relief aux personnages et aux contextes mais il ne laisse pas de places a des sentiments positifs dans les bouches de ces deux armées. Tous guerrier, tous pourris, tous violent. Seul le regard d'un soldat trahi son humanité quand il tire sur des villagois coupable d'habité la mauvaise région et de rencontrer le mauvais groupe de soldats. En opposition totale, les scénes où la famille russe discutent dans leurs maison contraste avec une chaleur et une humanité qui tranche avec chaleur dans les pages glacés. Ce ne sont que de court moment de repis dans ce numéro et on ne prend pas le temps de les savourer, a tort, car l'histoire avance et l'envie de lire et de connaître la suite deviens plus pressante.

Les vampires n'apparaissent qu'a la fin et ne sont pas encore désignés comme tel. Pourquoi avoir besoin de faire durer le suspens sur leur identité. Le lecteur sait déjà ce qui attends les soldats et la famille. Ou tout du moins, il s'en doute. Malgrès cela, le visage ouvert et ruisselant de sang du groupe des vampires, menés par une petite fille au regard vide habillé d'une petite robe, vestige d'une humanité disparu, marque et suffit a créer la tension. Une des meilleurs scéne du numéro se passe d'ailleurs de dialogue et se déroule en trois cases. Un soldat tire sur la fille qui apparait alors au loin. La balle atteint sa cible. La fille tombe. Puis se relève. Le froid sibérien qui encombre la vue de l'homme et la présence fantomatique lointaine suffise a faire comprendre la suite des évéments. La question reste alors en suspend quelque page après, qui survivra ? La seule chose dont on peut être sur, c'est que la suite se fera attendre.

Saturday, September 08, 2007

Rob Liefeld & Pat Lee

C'est etonnant que des auteurs comme Pat Lee ou Rob Liefeld recoivent autant de suffrages de la part de fans qui continuent d'acheter religieusement leur production avec la même ferveur que moi et un groupe d'ami suivont les sorties de Warren Ellis ou de Grant Morrisson. Peut être est ce un effet de la nostalgie que procure ces histoires de super héros couvert de symboles propre a l'époque révolu du grand n'importe quoi que furent les années 90.

Rien n'a de sens dans leurs hisoires. Tout n'est que symbole. Le style des personnages, leurs muscles demeusurés, les graphismes manga tellement clichés que l'on en viens a oublier que c'est un être humain qui dessine veritablement encore ces choses et pas un programme branché a un photocopieur qui reprendrait le pire de ce qui a déjà été fait pour en faire un mixage de nouvelles planches. Rob Liefeld et Pat Lee sont les Dj Shadow du pire.

Liefeld est le plus interessant car il est le plus locace des deux. On ne perd jamais la trace de Rob. Il se trouve toujours sur un forum pour declencher ou suivre une controverse concernant son art et justifier sa présence sur le marché par ses chiffres de vente qui font fantasmer les petits indépendants qui se crèvent a la tache. Liefeld n'est pourtant pas le pire enemi de la créativité. Ce n'est pas le destructeur de l'industrie du comic book. Ce n'est qu'un objet que l'on pourrait vendre chez un antiquaire. Ne cherchez plus Rob dans les rayons des magazins de comics. Venez plutot a sa rencontre a coté d'une comode Louis Philippe et demandez lui de vous faire un horrible Captain America comme dans le temps.

Pat Lee par contre, avec la même armée de fan, n'est pas uniquement l'incarnation du spectre de la non ou de la sous créativité mais du manque de respect a l'egard des créateurs dont ont fait preuve, et font encore preuve, Lee n'étant pas le seul exemple ni l'homme a abattre, les gérants d'entreprises de créations. Tout comme à l'époque de Image Comics et de la déclaration d'independance lancé a l'industrie du comics, Pat Lee s'est auto proclamé chef d'entreprise et créatif supreme d'une marque de fabrique : lui même. Liefeld a aussi ses clones mais il les paye, même si il ne vallent surement pas l'argent que l'on dépense pour eux. Lee par contre ne les paye pas et ne dessine presque plus, laissant la place a des clones a qui il oublie de donner le minimum de crédit que même une machine dans une usine reçoit.

Tout est symbole et Patt Lee et son compagnon Liefeld en sont l'incarnation. A force de refaire la même chose depuis leur grande époque de gloire (si l'on peut appeler "gloire" le fait d'être dessinateur de comics et d'avoir l'attention d'une armée de geek obèses) ils en sont devenus des parodies d'eux mêmes. Ils s'auto clonent et provoquent eux même la dégénérescence de leur propre style. Qui d'autre parodie aujourd'hui mieux Liefeld et Pat Lee qu'eux même. Tout comme les americains white trash du sud des Etats Unis ils finiront par perdre forme humaine et former une nouvelle race ou s'eclater sur le sol quand leur membres, leurs fans, s'evanouiront. Quelqu'un reprendra alors le flambeau mais que feraient-ont sans un mouton noir sur lequel cracher ?