Monday, December 21, 2009

Haze de Shinya Tsukamoto (2005)


Enfermé dans un espace confiné, un homme amnésique rampe sur le béton et tente de comprendre comment trouver une sortie et comprendre pourquoi il a été enfermé ici.
Quarante minutes de torture physique pour le personnage principale et le spectateur, compressé par un écran tout les deux aussi restreint dans leur champ de vision. Interprété par le réalisateur même, Shinya Tsukamoto, Haze est un film d'auteur dans tout les sens du terme. Seul deux personnages interviennent durant toute la durée du film. La caméra est focalisé sur le visage de l'acteur et sur son corps. Comme a son habitude, la chaire est le sujet centrale de ce film. Celle du "héros" mais aussi celle des défunts, démembrés et abandonnés dans les couloirs exigus de cette espace non identifié, flottant dans un bassin noire et rouge, sans qu'aucune justification ne soit donné à ce massacre.

Les raisons de l'enfermement n'ont absolument aucune importante. Seul compte le sentiment de compression et le besoin de se libérer. Chercher aussi un propos à ce film est peut-être aussi vouloir trop en dire. L'objectif principal est de comprendre l'importance de la liberté de mouvement que nous prenons pour acquise. Le corps est vie, bien plus que l'esprit. La rencontre de la chaire vivant permet l'expression des sentiments et la montée d'un espoir, d'un désir de vie.

En se concentrant sur la perception d'un personnage tout aussi perdue que le spectateur, Tsukamoto crée un climat capable de rendre un scénario focalisé sur le seul ressentit du personnage vraiment intense et prenant. Pourtant, rien ne se passe véritablement durant ce film. Haze est un ovni au sens où il n'emprunte aucun shéma classique. C'est une nouvelle mise en image avec la même volonté d'immersion et d'aboutissement que Tetsuo dans un univers ne comprenant aucune référence connue (alors que Tetsuo pouvait au moins s'insérer dans l'univers cyber punk).

Plus une expérience qu'une histoire, Haze plaira surtout aux fans du réalisateur et aux curieux dont l'absence de narration générale, de morale ou de sens, n'effraie pas. Entre fantastique, horreur et introspection, Haze franchit le pas et réussit un exercice de style étrange mais malgré tout satisfaisant.

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