Monday, April 05, 2010

Dolemite de Martin D'Urville 1975)


Sans le vouloir, les deux films que je chronique à la suite sont reliés par un même rappeur, Old Dirty Bastard du Wu-Tang Clan. Après avoir emprunté aux Shaw Brothers le titre de Retour à la 36ème Chambre, ODB se servit ensuite d'extrait d'un classique de la blackspotation pour le clip de "Hey Dirty", Dolemite.



La première scène de ce clip est celle de l'introduction du maire de la ville aux invités d'une petite réception organisé en son honneur. Celui-ci n'intervient toutefois dans l'histoire que tardivement. Avant cela, l'écran est occupé par le charisme de Rudy Ray Moore, aka Dolemite, un mac grande classe récemment libéré de prison pour démêler une affaire de vente d'armes, de corruption et de drogue dans lequel on a voulu l'impliquer pour mieux saisir son territoire. Dès sa sortie, il retrouve ses fringues, ses filles et toute sa classe et commence a botter des culs à la douzaine.

Le scénario de Dolemite n'est prétexte qu'aux bagarres, aux filles nues et à afficher l'attitude dominante d'un noir américain sur lequel les blancs n'ont aucun impact. Tous sont finalement mis en position de faiblesse et l'arrestation des deux derniers coupables blancs est d'ailleurs faites par des policiers noirs. A petit budget et affreusement réalisé pour faire le plus de place possible aux blagues de Rudy Ray Moore, comique avant d'être acteur, et à son machisme imparable, Dolemite glisse pourtant grâce à une bande son funk et soul d'époque parfaite pour accompagner la classe masculine du héros.

On oublie alors les multiples incohérences comme une censure grossière sur le combat final entre Dolemite et son ennemi mortel a qui il arrache un bout de bidoche, un micro pendant en haut de l'écran lors d'une discussion avec Queen Bee ou encore le final d'une chanson où la chanteuse salut son public alors que son voix continue de chanter en fond sonore. Malgré tout, Dolemite n'est pas un nanard car il n'échoue pas dans son objectif: montrer un black foutre sur la gueule a des blancs avec toute l'attitude cool que l'on attend d'un mac indétrônable. Un classique dont il ne faut pas attendre grand chose d'autre que du divertissement mais qui aura marqué de l'empreinte de son poing les consciences de générations de rappeurs et de réalisateurs.

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