Le nom de Steve Dikto ne signifie peut-être rien pour la plupart des habitants de cette planète mais celui de l'un des personnages qu'il a co-crée avec Stan Lee est pourtant reconnaissable instantanément du Gabon à l'Iowa. Il s'agit de Spiderman.
Contrairement à Lee dont la personnalité de show man, en plus de son talent de scénariste, l'a placé au devant de la scène, Ditko est un individu qui a toujours désiré resté loin des projecteurs, refusant même de percevoir un centime sur les revenus des produits dérivés qu'il aurait pu recevoir.
Son talent en revanche n'a pas échappé aux fans et ceux qu'il a influencé compte parmi les créateurs les plus important, tel que Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta, Lost Girls), Mark Millar (Kick-Ass, the Ultimates) ou Neil Gaiman (Sandman, Mr Punch). Le présentateur anglais Jonathan Ross compte parmi ses fans et part à la découverte de l'auteur avec l'espoir de le rencontrer.
Le reportage explore donc autant la somme de ses créations (Spiderman, Dr Strange, The Question, Mr A, the Hawk and the Dove, the Creeper) que son influence. La question de la création de Rorscharh, personnage mythique des Watchmen est donc soulevé et Moore de répondre qu'il a emprunté la personnalité de Mr A pour sa propre création. Un personnage pourtant inconnu du grand public et des fans de comics, au contraire de Rorscharh, qui permet d'aborder les raisons de la vie de reclus de Dikto.
Celui-ci est en effet un adepte de la philosophie d'Ayn Rand, un auteur russo américaine créatrice de l'objectivisme. Cette philosophie est centrale pour l'oeuvre de Steve Ditko qui sépare constamment le bien et le mal en refusant la possibilité d'un flou morale. Ses créations personnels, tels que Mr A ou the Hawk and the Dove, sont des expressions de cette philosophie en exécutant une justice sommaire qui ne tolère aucun faux pas.
Enfin, le reportage souligne à quel point, bien que Dikto ait refusé de percevoir des droits sur sa plus grande création, le crédit qui lui est pourtant due n'a jamais été accordé. Cette question du droit d'auteur, ou du moins de la reconnaissance de la participation d'un dessinateur ou d'un scénariste dans l'existence d'un personnage est essentiel dans l'histoire du comics américain. Le procès contre DC Comics (éditeur de Superman et de Batman) par les familles Siegel et Shuster, créateur de Superman, continue encore. De même, Jack Kirby, l'un des dessinateurs les plus influent de l'histoire de la bande dessinée, n'a jamais perçu l'argent qui lui revenait de droit sur ses créations en dehors du prix qu'on lui payait pour ses planches, et non pour l'exploitation commerciale de ses personnages (Hulk, les X-Men, les Fantastic Four, Captain America...). Récemment encore, une couverture de Tank Girl par Brian Bolland était utilisé par l'artiste islandais Ero, exposé au centre Pompidou, sans aucune reconnaissance de son travail!
En recherchant Steve Dikto, Jonathan Ross explore une partie de l'histoire du comic-book et de sa magie. La passion du présentateur se ressent à chaque pas et avec chaque interview, autant avec des auteurs que des personnes qui ont travaillés au coté de Ditko. Un jeu de piste historique et artistique sur les traces d'un auteur et d'un univers encore incompris et dénigré. Réussit t'il à rencontrer l'homme? A vous de le découvrir.
Looking for Steve Dikto part 2
Looking for Steve Dikto part 3
Looking for Steve Dikto part 4
Looking for Steve Dikto part 5
Looking for Steve Dikto part 6
Looking for Steve Dikto part 7
Sunday, May 23, 2010
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment