Sunday, October 22, 2006

Un petit asticot dans la tête


En extrayant le dernier numéro de Wormwood de mon sac à dos j'ai cru sentir peser sur moi les yeux de la dame qui lisait, paisiblement son livre, en face de moi, dans le train. Etait ce la couverture du numéro ou un mort vivant vert était representé enceinte avec un foetus rouge luisant dans le corps ou encore les pages suivantes ou l'autopsie d'un gang de yakuzas prenait place ? L'un ou l'autre surement, ou peut être le regard amusé que je portais sur le tout en fait. Wormwood, création de Ben Templesmith, dessinateur et scénariste unique de la bête en question, ne fait pas un comics qui traumatisera les masses de lecteur qui mais qui apportera stupefaction et horreur à tout ceux qui ne goute pas les situations extrême et ridicule ou un enquêteur zombifié controlé par un vert de terre télépathe enquête sur les situations les plus affolantes d'un univers qui regorge de culte obsédés par la domination et / ou l'extermination de sa personne. Accompagné par une jeune demoiselle dont la faible poitrine est compensé par le calibre des armes qu'elles utilisent et un viel homme a longue barbe et au fusil de même dimension.

Deux maniaques des armes et un maniaque tout court. Serait ce une version fantastique et horrifique de Lupin 3 ? Non, il ne faudrait pas exagerer et faire des liens avec des oeuvres qui n'auraient en commun qu'un trio de personnages et un même media. Par contre, ce qui est notable dans cette comparaison hasardeuse, c'est l'humour. Semblable à Warren Ellis dans ses repliques extrême et absurde (un auteur dont il partage l'affiche sur Fell), Wormwood est le petit monde déjantés de Templesmith et il use de son style particulier au trait de crayon autant assuré qu'il est proche du croquis posé directement sur la page. Les traits des personnages sont aussi simples qu'expressifs et les couleurs crée par ordinateur grâce a photoshop ou autres logiciels de ce genre ajoutent la texture recquise à un univers bariolés et inquiétant qui inspirent plus souvent les sourires que les grincements de dents. Ou les deux, cela dependra de votre tolérance a un humour cynique ou l'on sacrifie son enveloppe corporelle l'espace d'un instant pour que la bestiole qui vient d'éclore de votre abdomen vous mène au repère de votre enemi. Wormwood ne recule devant rien pour que justice sois rendus ... ou plutot que sa justice soit rendus, et il le fait avec l'efficacité d'un detective aguerris qui en a tellement vu que rien ne peut plus le choquer. Le lecteur par contre se trouve à l'opposé, il n'a pas encore tout vu et il veut être surpris. Et avec Wormwood, vous aurez votre dose de surprise.

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