Rarement un tel engouement pour un comics fut autant mérité que l'effervescence entourant Scott Pilgrim de Brian Lee O'Malley. Le film qui s'apprête a sortir en France vers la fin de l'année n'aura pas atteint les objectifs commerciaux déments des studios mais aura contribué à pousser de plus en plus de monde vers les six volumes originaux et en faire l'un des best sellers actuel.
Interprété à l'écran par l'acteur attitré aux adolescents maladroit, Michael Cera, Scott prend les traits d'un sympathique canadien, aux traits étirés façon manga, dont le quotidien se divise entre ses potes, ses histoires d'amour malheureuses et son groupe de rock. Tout change quand il fait la rencontre de Ramona, en tombe amoureux et se retrouve obligé d'affronter les ex petits amis maléfiques de celle-ci avant de pouvoir sortir avec elle.
Rock, amourette, turpitude adolescentes, tout cela pourrait puer la série du mercredi matin joué par des acteurs Hollywood chewing gum si O'Malley n'avait pas autant de facilité à écrire des dialogues crédibles, entrainant et réalistes. Scott et ses potes sont des ados désinhibés et naturellement cool. "Cool" est surement ce qui résume le mieux Scott Pilgrim dans son ensemble. Toutes personnes nourrit aux histoires de super héros et de pouvoirs fantastiques croisés à un quotidien fait de musique et de sorties aurait aimé vivre la vie de Scott.
Parfois superficiel mais toujours attendrissant, l'univers crée par O'Malley évolue de chapitre en chapitre au fil des saisons et des rencontres. En seulement six volumes illustrés par un trait minimalistes, à la fois original et familier, chacun, ami comme rivale, prend des décisions sur sa vie et grandit avec la constante impression de ne pas lire une oeuvre de fiction mais un petit bout d'un univers parallèle auquel aurait accès l'auteur. Scott Pilgrim tient du disque de pop parfait en cela qu'il sonne tout simplement juste du début à la fin. Impossible de se sortir la création de la tête quand de page en page la dépendance devient de plus en plus forte et il ne faut donc pas s'étonner quand le jour de la sortie du dernier volume, certains se sont précipités chez leur vendeur de comics en expirant de soulagement devant la pile de comics fraichement arrivé (anecdote véridique colporté par l'un de mes libraires comics favoris: Arkham, rue Broca, allez-y, ce sont les meilleurs).
Des super pouvoirs acquis par un régime vegan aux jumeaux maléfiques constructeur de robot, la quête de Scott contre les ex maléfiques de Ramona n'est finalement qu'un prétexte pour permettre à Scott de s'affirmer, tout comme nous avons tous eu une relation d'adolescence par laquelle nous avons grandit et appris à définir nos objectifs et nos envies. D'une petite histoire de conquête du coeur d'une bien aimé, Brian Lee O'Malley illustre avec toute la maitrise d'un maître de la bande dessinée, qui n'en est pourtant qu'à ses débuts, la vie complexe d'une adolescence moderne, à la fois romancé et réaliste. Une histoire universel et presque consensuel qui ne sacrifie pourtant en rien sa fraicheur pour plaire à tous et se contente "juste" d'être sincère.
Saturday, October 02, 2010
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